The Drip Dry Man And His One Man Beat Revolver au Bar du Matin, Forest, le 16 août 2012

Publié le 16 août 2012 par Concerts-Review

What's in a name...

Faut le laisser égoutter, ce gars, ou bien, c'est le genre, dans les vestiaires, après la douche, au lieu de ramasser une serviette de bain pour s'éponger, il va te raconter sa virée nocturne de la veille en laissant son sexe bien en vue, dripping out sur ses orteils...

Who knows?

Après une tournée dans nos plates contrées au printemps 2012, le Bar du Matin l'accueille en ce moite jeudi du mois d'août.

 T´étais tranquille, t´étais pénard, accoudé au comptoir...une bière à portée de main, tu contemplais le bric à brac au fond du bistrot: trois cigarbox guitars, un footdrum, un casque, un siège, un bottleneck, lorsque, non je t'arrête, c'était pas un mec ayant commandé un jambon beurre, c'était une nana bien roulée, elle n'avait plus 20 ans, elle vient t'alpaguer pour te narrer sa vie en technicolor. Quelques extraits: Miss Colombie en 1982... ma fille s'est fait engrosser par Joey Starr, elle fait les choeurs pour Diam's... t'es Capricorne, donc, tu respectes la famille...

Elle avait fumé, quoi?

Question ouverte!

Pendant  cet interlude les dessous du Bois de Boulogne, le gars d'Aberystwyth ( Pays de Galles), se faisant appeler The Drip Dry Man And His One Man Beat Revolver, peaufine son maquillage en coulisses, pour, à 21h30', se présenter, tel un Edward Scissorhands sans sécateur,  au public du bar.

Le Tim Burton lookalike a sorti un EP, ' This is Primitive', et un LP vinyle, ' A Real Dark Night Of The Soul’,  rondelles farcies de sonorités trash blues servies raw.

Des illuminés tiennent à le comparer à Tom Waits, Howlin Wolf ou Jon Spencer, zont dû fumer une marchandise encore plus épicée que les pétards aspirés par  la volubile Sud-Américaine.

' Gin Alley', une voix à la Don Van Vliet , un muddy blues rugueux, primitif, aux accords répétitifs.

Ton crâne se secoue, tes pieds battent le sol, réactions normales.

Un instrumental tout aussi pouilleux et artisanal annonce ' My other woman', morceau sonnant encore plus Captain Beefheart que l'entrée en matière.

Miss Colombie en transe vaudouesque, pousse des cris de poulet égorgé, Sweeney Todd l'a repérée et lui dédie la suivante, 'Posh and Dirty' .

C'est quoi la potion que tu avales, lui demande une casquette/bermuda/pieds plats?

It's ' Black Milk',  fuse la réponse.

Si sur l'album, grâce à un habillage sonore plus étoffé ( claviers, harmonica, accordéon, violon), la panade se laisse écouter et captive, même, en justifiant les parallèles avec le grand Tom Waits ( 'Black Milk' recevant un traitement cabaret waltz superbe) , seul, sur son siège, en grattant ses boîtes à cigare et en accentuant la rugosité de son timbre, le bouillon devient vite indigeste.

Titres à la structure similaire, vacuité musicale et voix finissant par lasser, tu vas décrocher, tu le sens.

Si le lo-fi blues d' un Seasick Steve, d'un Ben Prestage ou d' un Bob Log III passionne, on est loin du compte avec The Dry Drip Man.

Que dis-tu, René?

La peinture abstraite fait très souvent braire les ânes, se pâmer les poules et bâiller les singes.

Ok, mon nom est Ham the Chimp!

'Major Manchester' , oui Julien,  on sait que tu préfères Rémy Bricka!

Il promet something slow : 'Ain't nobody home', effectivement moins énervé.

Second jouet, four strings, ' Come on B' , du boogie trafiqué.

'Your mama', annoncé comme étant 'My Mum is sad', pas étonnant si elle a vu son gamin transformé en zombie qui effrayerait  Hieronymus Bosch ou James Ensor.

Troisième instrument, à la slide ' Gazoline', puis ' Guns, drugs and monsters'.

T'es gentil, mec, mais après 45' de ce traitement, tes fantaisies bricolées fatiguent méchant. Ce que tes conduits auditifs ont  envie d' entendre just now,  c'est le chant vespéral d'un bruant ou d'un troglodyte des marais, il est donc l'heure de regagner ta verte campagne!