[Critique] LA SOURCE DES FEMMES de Radu Mihaileanu (2011)

Par Celine_diane

Dans un petit village non identifié- et donc à vocation universelle- du Moyen-Orient, des femmes vont chercher l’eau sous un soleil de plomb. Qu’elles soient jeunes, plus âgées, enceintes. Pendant ce temps là, les hommes du village boivent le thé et jouent aux cartes. Lorsque Leïla lance les prémisses d’une rébellion sans précédent (faire la grève du sexe pour que les hommes les remplacent), la guerre entre féminisme moderne et traditions ancestrales, hommes et femmes, est lancée. Avec son casting quatre étoiles (Leïla Bekhti, Biyouna, Hafsia Herzi, Hiam Abbas et Sabrina Ouazani), le réalisateur français d’origine roumaine signe un cinquième long-métrage intéressant (après le beau Va vis et deviens ou le peu convaincant Le Concert), qui, sous forme de conte révolutionnaire, scrute le quotidien et la culture des habitant(e)s des pays orientaux, dénonce la condition des femmes et remet sur la table quelques vérités. 
Ainsi, ne fait-il aucun cadeau aux figures masculines, présentées comme des entraves à la liberté des femmes. Leur machisme, justifié par des traditions dépassées, déborde de partout : de leur réticence à voir une femme accéder à l’éducation jusqu’à leur conviction profonde que cette dernière doit rester à la maison. Pourtant, si une grande place est accordée à la réflexion (comment moderniser les mentalités ? Comment faire la différence lorsque l’on est une femme ?), le film ne cède pas au pathos, et, offre quelques passages musicaux comme autant de bouffées d’air frais. La volonté de Radu Mihaileanu est claire : célébrer les femmes ; leur force, leur intelligence, leur lutte, leurs rires. Et leur courage.