Critique Ciné : Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, niaiserie à la hâche

Publié le 18 août 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires // De Timur Bekmambetov. Avec Benjamin Walker, Rufus Sewell et Dominic Cooper.


Timur Bekmambetov, le réalisateur du film d'action Wanted (Choisis ton destin pour rester dans l'esprit français du sous titre inutile), était de retour avec quelque chose de plus… moderne. Enfin, moderne si l'on parle de la mode des vampires qui fait rage depuis l'apparition de la saga Twilight. On a eu des vampires à toutes les sauces, aussi bien romantiques que parodiques en passant par un petit film peu remarqué L'Assistant du Vampire (qui était pourtant plutôt bon et devait donné lieu à une saga). Bref, parlons donc d'Abraham Lincoln, un vrai rendez vous raté pour le spectateur et le réalisateur. Rien ne va, et pourtant on retrouve bel et bien le réalisateur de Wanted. On a la même esthétique, les mêmes plans, et un univers de couleur assez similaire. Mais la faute vient dans un premier temps du scénario, haché menu et particulièrement indigeste. Le tout servi par un cast pas très convaincant… avec en tête Benjamin Walker (Mémoires de nos pères) qui incarne un Abraham Lincoln pas très juste.
Lorsqu'Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C'est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l'illustre figure de la guerre de Sécession.
Le scénario est vide. Rien ne fonctionne dans cette fresque historique carrément à côté de la plaque. En effet, du début à la fin, l'histoire n'est là que pour justifier de mauvaises scènes d'action et un charabia qui pourrait vous donner la migraine. Même si l'univers des vampires est plutôt bien respecté (notamment leur naissance, leur avènement à la Nouvelle Orléans, leur allergie à l'argent, et plus ou moins le soleil également), le tout manque de structure. Le problème n'est pas tant l'histoire de base mais uniquement le fait d'avoir pris Abraham Lincoln comme personnage central. Comme si ce pauvre président, partisan de la liberté pour tous, avait réussi en devenant chasseur de vampires. C'est grossièrement expliqué et du coup, l'univers (qui aurait pu être intéressant dans sa confrontation jour / nuit) est terriblement mal exploité. Côté vampire, on ne peut pas dire que l'esthétique est là pour nous séduire. Plutôt pour nous faire peur.
Malheureusement, il n'y a pas grand chose à sauver là non plus. Sauf quelques choix graphiques intéressants, Timur mange de punch et ses scènes d'action sont assez indigeste. La séquence du train perd donc de son intensité et ce, malgré une exploitation plutôt maligne de la 3D (enfin, je me comprends, ce n'est pas non plus exceptionnel). Car oui, la 3D ne sert pas à grand chose dans le film non plus. Timur aurait pu aller plus loin, et notamment s'amuser un peu plus avec ces balles et ces haches qui traversent l'écran. Enfin, le cast n'était pas très convaincant. Même si j'apprécie Rufus Sewell, son personnage manquait tellement d'envergure. C'est un méchant mais il n'en a que le nom, pas vraiment le charisme. Sans compter le héros, assez insipide et peu charismatique. On a plus envie de baffe le pauvre Abraham Lincoln que de l'encourager dans son combat contre ses assaillants.
Note : 1/10. En bref, un raté total.