"Angles d'attaque" : attentat en suspens

Publié le 25 mars 2008 par Buzzline
 Pitch : Thomas Barnes et Kent Taylor sont deux agents secrets chargés d'assurer la protection du Président Ashton lors d'une conférence au sommet sur le terrorisme en Espagne. Peu après son arrivée, le président est victime d'une tentative d'assassinat. Dans la foule, un touriste américain a filmé toute la scène. Rex, reporter pour une chaîne de TV américaine, a elle aussi été le témoin privilégié des 15 minutes avant et après le coup de feu. C'est en suivant la reconstitution de ces moments vécus par ces 4 personnages que la terrible vérité qui se cache derrière cet attentat nous sera révélée... Notre avis : Film concept survitaminé à la mécanique implacable, Angles d'attaque fait preuve d'une maîtrise totale de A à Z sans en négliger les moindres détails. Un habile thriller divertissant et dopé à l'adrénaline, Angles d'attaque est une série télé de 90 minutes riches en cliffhangers... ni plus ni moins... Il ne faut pas aller chercher midi à quatorze heures dans Angles d'attaque. Voici là, un grand puzzle mécanique où l'on part du plus général pour en arriver au plus particulier avec la résolution "révélations en cascades" de l'intrigue. Conçu comme une saison complète de série tv compilée en 1h30, l'histoire de cet attentat est donc décortiquée selon les différents principaux protagonistes, laissant le suspens frénétique gagner le spectateur à mesure que le film avance, que les masques tombent et que les points de vues se terminent sur un cliffhanger assez jouissif.

Nébuleuse, l'intrigue l'est totalement avec la première version des faits, axée sur le point de vue des journalistes. Dès lors, nous découvrons comme un spectateur lambda un attentat aussi explosif qu'à fort impact à travers les écrans et multiples caméras commandées par le personnage de Sigourney Weaver. Une ambiance apocalyptique et fouillie qui viendra à s'éclaircir au fil du temps via des jeux de miroirs où les faux semblants et les surprises vont bon train. Passé le leitmotiv "répétition de points de vue" assez déstabilisant mais finalement jouissif et génialement frustrant sur la longueur

Filmée à l'appui d'images ultra-léchées, la réalisation est serrée, minutieuse complémentée par un montage très "cut" et précis. Durant près de 90 minutes, jamais le rythme ne faiblit. En constante demande de réponses, Angles d'attaque carbure au super et ne laisse aucun moment de répit. 

Bernés par un scénario malin bien qu'un brin incohérent, nous avançons, lancés à vive allure sur une piste glissante. Complots, manipulations, trahisons, ce thriller mené tambour battant secoue et surprend.

Mené par un casting ecclectique et ravageur (un festival de tronches parmis lesquelles Dennis Quaid, Matthew Fox, Forest Whitaker, Eduardo Noriega, Edgar Ramirez, Saïd Taghmaoui, Sigourney Weaver...) tous sont venus s'éclater dans un gros concept pop-corn, certes déjà vu il y a un moment et multi-référencé mais l'impact est fort et l'engouement total... mention spéciale à la surprise finale assez savoureuse rayon contre-emploi...

Bien qu'il prenne position dans un climat politique hostile et qu'il s'amuse des médias à plusieurs reprises, inutile de chercher une complexité narrative au-delà du simple exercice de style. Nous sommes venus pour voir un thriller à tiroirs aussi captivant que bien mis en scène et pas une analyse politique... et nous sommes servis.

Alors oui, bien entendu, quelques incohérences viennent parasiter l'ensemble (tant de coïncidences sont parfois troublantes), la toute fin, un soupçon grand guignolesque peut faire rire heureuseement rattrapée par une touche ironique dans le discours du présentateur... mais quoiqu'il arrive l'ensemble tient allègrement la route pour un film explosif à tout cassé, mettant les nerfs à rude épreuve durant 90 minutes.

Un film entertaining, un brin sadique qui laisse les nerfs en pelote et le sourire aux lèvres. On aurait vraiment tort de se priver ! 

    

Pourquoi y aller ? 

Pour le spectacle visuel. Pour le montage. Pour le scénario habile et malin. Pour l'ensemble du casting assez royal. Pour le rythme et l'idée générale. 

Ce qui peut freiner ?

Les quelques incohérences. Le grand guignol final qui peut décontenancer les plus réfractaires.