Black Stone, T1 : Les magiciens - Eric Corbeyran & Eric Chabbert

Par Belzaran


Titre : Black Stone, T1 : Les magiciens
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Eric Chabbert
Parution : Mars 2012


« Black Stone » est une série née en février dernier. Je me suis orienté vers son premier tome « Les magiciens » par le nom de ses deux auteurs. En effet, l’association d’Eric Corbeyran et Eric Chabbert a déjà fait apparaitre la série « New Byzance » dans l’univers d’ « Uchronies ». Je garde un souvenir vraiment agréable de cette lecture. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de partir à la découverte de cette nouvelle aventure. Cet ouvrage est édité chez Glénat. D’un format classique, il est vendu pour environ quatorze euros. La couverture est plutôt réussie. Dans des tons bleus gris, elle nous présente deux personnes qu’on suppose magicien. Voir des colombes s’envoler de la main de l’un d’entre eux sous-entend leur appartenant à cette confrérie. Ils se trouvent sur un quai devant un grand vaisseau. Le temps apparait brumeux. 

« La magie engendre l’ambition. L’ambition engendre les ténèbres. » Voilà les seuls mots qui accompagnent la quatrième de couverture du bouquin. Cela nous fait découvrir un contexte mais manque de précision quant au contenu réel de la trame. Elle se construit autour d’un trio de personnages nommés Jean-Jacques, Nelson et Jenny. Ils utilisent la magie et la manipulation pour escroquer la populace et trouver de quoi remplir l’assiette du lendemain. Mais tout cela apparait sans réelle issue à moyen terme et le trio est amené à se séparer. Alors que Nelson et Jenny occupent les planches des cabarets, leur destin prend un tour particulier quand un volontaire censé « disparaitre » dans une boite ne revient jamais sur scène…

L’histoire nous immerge dans le Paris de la deuxième partie du dix-neuvième siècle. Cette époque donne souvent lieu à des atmosphères prenantes et réussies. Je découvre donc avec joie ce choix scénaristique. De plus, l’univers de la magie m’a toujours fascinée. Je suis donc  a priori conquis par cette optique thématique. C’est agréable de voir cet univers exploité, chose que j’ai rarement eu l’occasion de découvrir dans mes lectures. Enfin, de manière classique, nous plonge au beau milieu d’un trio formé de deux hommes et d’une femme avec tous les déséquilibres que cela peut générer. L’auteur ne tarde pas à les séparer et conclue ce tome par un chamboulement prévisible des statuts dans le groupe. 

Un premier tome a un rôle très important dans l’avenir d’une série. On a été amené à s’y plonger pour des raisons diverses. Dans mon cas, je connaissais les auteurs. D’autres ont été séduit par la couverture dans un rayon de librairie. On peut également profiter du conseil élogieux d’un ami… Bref, on entre dans cette lecture avec quelques préjugés mais sans réel avis sur le contenu de l’ouvrage. Les pages initiales vont créer notre première impression. Cette dernière peut être tenace. De mon côté, je suis tout de suite rentré de l’histoire. Les premières images nous plonge au beau milieu d’une partie de bonneteau. Elles nous font découvrir les personnages. On est curieux de les connaitre davantage et notre attrait à leur égard ne diminuera jamais jusqu’au dénouement de l’opus. 

Une fois les personnages et le contexte de départ posé, il restait à Corbeyran de nous offrir une intrigue dense et captivante. Il ne perd pas de temps dans la mise en place. Je trouve que les événements s’enchainent assez vite et que les temps morts qui accompagnent parfois les introductions narratives sont ici absents. Je trouve l’histoire assez rythmée. J’ai vraiment été absorbé par la trame et par le devenir des différents protagonistes. Cette réussite est incontestablement un des atouts forts de la qualité d’un album de ce type. Le ton fantastique qui apparait sous-jacent à certains événements offre une zone d’ombre qui interroge et alimente notre impatience de connaitre la suite des aventures de nos trois héros. 

Cette histoire originale et bien construite est mise en valeur par l’habillage graphique qui l’accompagne. Je retrouve avec plaisir le trait d’Eric Chabbert que j’avais apprécié dans « New Byzance ». Je trouve qu’il a un souci du détail sans pour autant surcharger ses dessins. Cela nous permet d’être immergé dans un univers assez envoutant tant sur le plan historique que géographique. L’ambiance qui accompagne la lecture ressemble à celle qui habitait le film « Le prestige ». Ce n’est pas le moindre des compliments à mes yeux. Les couleurs apposées par Luca Malisan amplifie merveilleusement cette atmosphère et le plaisir de la lecture. 

En conclusion, « Les magiciens » lance « Black Stone » sur une voie quasiment royale. Je trouve que l’album ne possède pas de réel défaut. Son histoire est prenante et bien rythmée. Les personnages ne laissent pas indifférents. Les décors sont réussis. Bref, cette série est amenée à être une œuvre de qualité. C’est pourquoi, je suis vraiment curieux de connaitre le prochain tome. Mais cela est une autre histoire… 

par Eric the Tiger

Note : 16/20