D’où tu crois que t’es l’enfant de tes parents ?

Publié le 25 mars 2008 par Mry

Bon d’accord, s’il y a bien une seule certitude dans ta vie, c’est que tu es sorti du con d’ta mère… sauf à v’nir de mars ou de vénus, tu as pris comme tout le monde ton ticket pour mourir.

Reste à savoir si ta mère est vraiment ta mère, et plus difficile encore, si ton père a été cocu… voire plusieurs fois. Mais la vraie question est de savoir si tes parents sont naturellement les bons ? Comprends ma position. Bien sur tu as dit Papa(s) et Maman aux visages qui ont eu la patience de supporter tes babillages. Pourtant, il faut t’avouer un truc, parfois, tu ne te reconnais pas du tout dans le prototype de la mère parfaite au gigot dominical (avec péteux) et encore moins dans l’imperméable gris qui part le matin tôt avec son attaché-case (…et qui ne sait pas que David Bowie s’est tapé Mick Jagger). Et là tu te dis : « d’où je suis l’enfant de mes parents ?.. ».

Impossible de s’les imaginer en train de se monter dessus ;
Impossible d’imaginer ta mère suçant ton père ;
Impossible d’imaginer ton père au bout de la laisse tenue par ta mère ;
Impossible d’imaginer ton père fermant les yeux en préparant sa petite mort ;
Impossible d’imaginer ton père amoureux ;
Impossible d’imaginer ta mère épanouie ;
Impossible d’imaginer la double vie de ta mère même si tu l’espères ;
Impossible d’imaginer ton père zoophile… et pourtant il couche avec ta mère.

Impossible de croire que ces deux-là se soient donnés autant de mal pour t’élever et qu’au final plus rien ne reste, le miroir s’est brisé, l’air de famille se fait nocif.  Comme si tu étais au fond d’une autre composition adénique. Mais qui a échangé les bracelets à la maternité, bordel ?!

Pourquoi tu te retrouves mieux dans les mots de ton oncle ? Pourquoi tu préfères le gâteau de la mère de ta copine ? Pourquoi ton frère n’est pas ton meilleur pote ? Pourquoi tu as un sentiment filial avec ce vieux prof de philo ? On va éviter de tomber dans l’évidence de comptoir de ton père ou de ta mère spirituel(le), mais bon…

En fait, n’est-ce pas plutôt cette distance, ce mépris qui te renvoient tout simplement une image de toi-même que tu tentes de dissimuler par des artefacts ?

Mais, j’ai une mauvaise nouvelle, ton père a le même grain de beauté que toi sur la fesse gauche, tu as le même rire que ta mère, et toi aussi tu feras des pêteux avec ce con de gigot dominical… tu n’as que cela comme modèle. Tu mettras du temps à le comprendre, mais quand tu l’auras admis, tu pourras enfin le dépasser et être toi-même. Et ces cons de parents seront tiens au fond.