Est-ce que vous aimez les Big Mac ?

Publié le 29 août 2012 par Robindebrousse @robindebrousse

L’indice Big Mac est un indicateur qui a été inventé par le magazine The Economist en 1986 pour mesurer la parité de pouvoir d’achat (PPA). La PPA est un principe économique qui veut que le taux de change des monnaies s’ajuste de façon à ce qu’un produit coûte la même chose quelque soit le pays où on se trouve. Par conséquent, si un Big Mac coûte 2 € à Paris, en sachant que qu’un euro vaut 16,56 pesos mexicains en date d’hier, le même Big Mac devrait coûter 33.12 pesos à Mexico. Selon la théorie de la PPA, l’évolution du taux d’inflation d’un pays serait immédiatement compensée par un mouvement opposé du taux de change puisque l’augmentation des prix dans un pays (l’inflation) entrainerait une dépréciation de la monnaie de ce pays pour que la parité soit rétablie.

L’indice Big Mac «démasque» les devises qui sont sous/surévaluées en se basant sur le prix d’un Big Mac dans plusieurs pays du monde. D’après la dernière mise à jour de The Economist de 2012, on remarque que le Bolivar vénézuélien est surévalué à plus de 80% alors que le Yuan chinois quant à lui continu à être sous-évalué. En 2012, le Yuan vaut 60% de sa valeur réelle (sous-évalué de 40%).

D’après la théorie de PPA en finance internationale, ce sont les politiques de changes flottants qui permettent aux devises de maintenir leur vraie valeur en se soumettant à la loi de l’offre et de la demande. Pourtant le graphique précédent montre que même les monnaies à taux de change flottant peuvent elles aussi être mal évaluées… C’est le cas notamment de la Norvège, de la Suisse et de la Russie. Par ailleurs, quand on regarde le cas du Vénézuela, on remarque que malgré son système de contrôle des changes, en 2007, la devise était la seule à être évaluée à son juste prix.

Or, depuis 2010, le Venezuela dont la croissance est tirée par la production importante de pétrole, est victime d’inflation relativement importante qui explique en partie pourquoi 1 Big Mac y coûte si cher et par conséquent, que selon l’indice Big Mac, que sa monnaie soit surévaluée.

La politique monétaire de la Chine dévoile les ambitions économiques de ce pays dans l’économie mondiale. Le fait de maintenir sa monnaie sousévaluée est un moyen d’améliorer la performance de son économie. En effet, plus le Yuan est bas, plus les produits chinois sont bon marché pour ses partenaires économiques. Ceci permettrait donc à la Chine de booster ses exportations et d’accumuler un volume important de devises étrangères.

Pensez-vous que la politique de taux de change fixe soit déterminée par les idéologies politiques des gouvernements? Est ce que Hugo Chávez maintiendrait le bolivar à un niveau élevé pour affirmer la supériorité de son pays et pour lutter contre «l’impérialisme américain»?