HistoriActe nous raconte la Guadeloupe sous la « BRITANNIA RULE » !

Publié le 01 septembre 2012 par Halleyjc

L'Edito du N° 49 de HisroriActe campe bien le décor de cette RULE BRITANNIA pendant deux périodes interressantes à plus d'un titre. God save the King, mais l'attachement à la France demeure pendant cette épisode accidentel de l'Histoire :

En Guadeloupe colonie britannique… Il y a 196 ans La plantocratie guadeloupéenne supplie Sir James LEITH, gouverneur britannique de la Guadeloupe, de l’administrer le plus longtemps possible !

À deux reprises, la Guadeloupe aura été colonie britannique. Parmi ce qu’en a pu conserver sa mémoire collective, il y a cette idée - avérée - d’une forte préférence des planteurs et colons guadeloupéens pour l’occupant britannique plutôt que pour l’administration coloniale française qui l’avait précédée ; la seconde occupation notamment, ayant été bien plus longue, ils avaient pu d’autant mieux apprécier la rule britannia , et souhaiter qu’elle se perpétue en Guadeloupe. C’est du moins ce qui ressort du discours tenu par le Comte François de BOUILLE - monarchiste français et membre en 1815/1816 du Conseil Privé de la Guadeloupe du monarque britannique - qui, le 16 janvier 1816, au nom de ce Conseil et après avoir exprimé tout le mal qu’il pensait de la Révolution française et des profonds changements sociaux dont elle était porteuse, s’adressera en ces termes au gouverneur britannique de la Guadeloupe de l’époque :

« Si nos voeux, si nos pensées doivent se rattacher à cette patrie (la France), combien n’avons-nous pas à redouter encore une fois, la confiance d’un Roi trop clément, indignement trahie par les chefs à qui il remettait son pouvoir dans cette colonie dans un temps, surtout, où l’esprit de révolte et de sédition n’est pas tout-à-fait éteint (…). Qu’il nous soit donc permis, pour son intérêt comme pour celui de cette colonie, de former le voeu que nous osons exprimer à son excellence : « Maintenus sous le Gouvernement protecteur de Sa Majesté Britannique, il se pourrait que par une fatalité dont cette colonie a si souvent été le jouet, nous ne vissions pas accomplir le plus ardent de nos voeux : celui d’être gouverné par Votre Excellence. Mais alors, comme vos hautes fonctions de Commandant en chef de Sa Majesté Britannique vous permettent d’avoir plusieurs résidences dans l’étendue de votre commandement, nous supplierions Votre Excellence de fixer - du moins pour quelques temps de l’année - son séjour dans cette colonie. Elle daignera encore nous prêter son appui secourable et ne laissera pas son ouvrage imparfait. Qui pourrait, mieux qu’elle, contenir les malveillants et les atroces révolutionnaires dont elle a su déconcerter les funestes projets ! Il ne faut pas se le dissimuler, le démon du JACOBINISME, enfanté par la discorde, plane encore sur nos têtes.(…) Votre Excellence peut seule nous en préserver. »

…et, ce 16 janvier 1816, afin d’être encore bien plus convaincant, le Conseil Privé de la Guadeloupe vota à l’unanimité d’offrir à Sir James LEITH une luxueuse résidence « de fonction », une très substantielle indemnité « de fonction » un objet de mémoire à son nom qui retracerait qui, dans son pays, sa « geste guadeloupéenne».

La réponse de Sir James LEITH :

"La Grande-Bretagne connaît trop bien les vrais principes de l’honneur et ne suit point une politique assez faible et assez déraisonnable pour exiger des personnes qui se trouvent accidentellement  placées sous sa domination, de briser les liens nationaux qui lient tous les hommes honnêtes par des senti- ments équitables et par le devoir à leur pays."

Bonne lecture d'un luxueux sommaire !

http://www.historiacte.com/59-hebdomadaire-culturel-guadeloupeen-01-09-2012-numero-49.php

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