"People are stupid. We wouldn't be in the mess we're in if that weren't so. Because believe me, we're in a mess. Now, it isn't very difficult to see that we're in a mess, or even to see years ago that we were in a mess."
Plusieurs éléments abordés dans cette lecture m'ont inspiré lors de l'écriture d'une nouvelle de science-fiction située dans un avenir proche***. Comme auteur, je partage le pessimisme d'Asimov sur ces questions. J'ai donc placé cette citation, tiré de sa lecture, en début de ma nouvelle:
"I hope you see a world in which mankind has decided to be sane. But I must say in all honesty that I figure that the chances are against it."
Mais ce que je retiens surtout comme idéologie de science-fiction, c'est ce qui suit:
"You know, pretending is a good thing because if you pretend long enough, you'll forget you're pretending and you'll begin to believe it."
C'est un peu ce qui permet de croire aux histoires que l'on lit, et à celles que l'on écrit.
Dans ce texte, j'avais colligé et réaménagé divers commentaires, anecdotes, bouts d'essais et notes publiées par Asimov au fil des ans sous la forme de réponses à mes questions lors de cet entretien imaginaire.
Pour l'occasion, j'avais dû obtenir des autorisations des éditeurs originaux de ces morceaux de textes d'Asimov, ce qui m'avait été aimablement accordé. Comme je n'ai pas les autorisations en question pour une autre utilisation, je ne me permettrai pas de rééditer ici cet entretien imaginaire, mais je peux au moins en livrer trois extraits*.
The Future of Humanity était une présentation scientifique, mais n'était pas dénué de commentaires socio-politiques, puisque le sujet était intimement lié aux politiques collectives. Dans sa fiction, Asimov n'aborde jamais les questions politiques autrement que dans un futur très éloigné. Je lui avais donc "demandé" pourquoi dans mon entretien imaginaire.
Pour ce qui est de la politique, le domaine ne m'intéresse pas puisque la plupart des décisions stupides qui sont prises par nos dirigeants le sont sur des bases politiques plutôt que scientifiques et logiques. Certaines personnes croient que leur contribution à l'histoire de l'humanité doit passer par la politique, mais je ne suis pas de ce nombre.
Utilisant un artifice qu'il avait lui-même mis en scène dans sa série de polar des Veufs Noirs, je demandais aussi: «Comment justifiez-vous votre existence?»
Enfin, je concluais l'interview sur cette question: Comment croyez-vous que vous passerez à l'histoire, dans la mémoire des gens?
Pour quelques lecteurs, je pourrais passer pour l'homme qui a prédit que le mont Everest ne serait jamais vaincu, cinq mois après qu'il ait été vaincu! (Rires)** D'autres pourraient me considérer comme l'inventeur du mot robotique, utilisé pour la première fois dans une de mes nouvelles***. J'aimerais bien passer à l'histoire en tant que scientifique, mais comme j'ai consacré mes activités scientifiques à la vulgarisation, on me reconnaîtra certainement comme auteur, et de SF par surcroît!
--
* Version intégrale publiée dans imagine... 62, décembre 1992 sous le titre "Entretien imaginaire avec ce bon docteur"
** Entre l'écriture de la nouvelle "Everest" et sa publication en décembre 1953 dans Universe Science Fiction, il s'est écoulé neuf mois, au cours desquels Tenzing et Hillary ont vaincu l'Everest (en mai 1953).
*** Note de HM: J'y reviendrai dans un billet subséquent.