Et Dieu vit que cela était bon

Publié le 04 septembre 2012 par Sampieru

Chers lecteurs, ce blog n’est évidemment pas fondamentalement destiné à relayer autre chose que du droit, de l’économie et de l’éducation. Alors pardon pour cette digression, mais c'est pas de ma faute...
Depuis quelques jours, je suis avec attention le débat disputé entre mes amis de la FASM, catholiques & buveurs de bière mais aussi pourfendeurs d’idées reçues devant l’Eternel. Les plus malins d’entre vous sauront laquelle de ces qualités me rapproche d’eux. Ce débat porte sur une association d’idée qui peut faire sourire : Dieu, moi, le sexe et l’Eglise.
Tout y passe, de la continence à l’abstinence, en passant par la famine eucharistique (que je rapproche d’une excommunication volontaire, en gros se priver soi-même du Salut). Cela pour justifier telle ou telle prise de position, mais pas du KamaSutra. Je pense, et je ne prétends engager que moi, qu’une autre entrée est possible sur le thème de la sexualité humaine dans la foi catholique.
Jean-Paul II a paraît-il consacré 129 discours à dire combien la sexualité est une belle chose, et aussi un chemin privilégié pour le don absolu de soi-même, voire pour comprendre le mystère de l’amour de Dieu pour l’humanité. Ca tombe bien car, quoique la foi chrétienne exalte la croix comme le don absolu, à froid, je me sens plus près à l’amour qu’au supplice… Que voulez-vous je n’ai pas d’amitié particulière pour la souffrance…
Alors bien sûr, je vois et j’entends… Même les magazines pour petites filles parlent d’amour de vacances et délivrent des conseils pour « garder son amoureux ». Alors à quand la week-end box « orgasmes multiples avec partenaires exigeants » ? Je ne me sens ni coincé ni ringard, mais j’ai d’autres ambitions pour les rares moments que j’ai la chance de passer avec ma femme que d’en faire un plan cul. Et si plutôt qu'une "morale sexuelle" (un guide des bonnes pratiques du zizi chrétien), l'Eglise nous offrait un savoir aimer simplement différent du planning familial ?

Bref… Et si le message, c’était de donner du sens à la sexualité humaine, au-delà de l’instinct de conservation de l’espèce (le redressement productif ?) ou de la satisfaction des pulsions animales ? Et si le message, c’était que la foi chrétienne donne à ces gestes la plus profonde des significations, celle d’être une marque d’un amour profond et sincère qui ne se reprend pas, comme celui de Dieu envers les hommes ?
Et si le message, était « avoir une relation sexuelle c’est d’abord aimer profondément un autre soi-même avec lequel on vit cette quête d’absolu dans le rapport des corps » ? Ca, c’est un fait, il est improbable d’en arriver là après une cuite au malibu-ananas ou à la vodka-pomme le vendredi et le samedi soir… ou les autres jours d’ailleurs.
Et si le message c’était : ne faisons plus l’amour, aimons-nous ! Tous ceux qui ont un tant soit peu investi une relation sauront qu’on ne peut guère vivre cet absolu-là à plus que deux. Et qu’il ne s’agit en rien d’attirance, de désir, de performance… mais simplement d’amitié, de tendresse et de profonde affection.
Et si le message, au pays du Président normal, c'était juste de vouloir s'aimer normalement...
Et j’ose… « Et Dieu vit que cela était bon ». Car s’il est bien une réalité commune, un accord majeur, une vérité sincère et pas successive, c’est que le sexe, ma foi (oups), c’est plutôt agréable. Par égard pour les miens, et en application directe de la sentence desprogienne qui veut de ces choses-là ce sont qui en parlent le plus qui en font le moins, il me paraît urgent de me taire.
A bientôt pour, de nouveau, du droit, de l'économie et de l'éducation. M.
PS : l'image ne signifie pas que je me suis converti à la secte Apple
Le lien vers le PearlTree de ce vaste débat : Sexe et Eglise, la disputatio Dans un autre genre : Une sociologie du plan Q