Sleeping Dogs

Publié le 05 septembre 2012 par Gameinvaders

Entre un Saints Row et GTA, aussi bien en terme de gameplay que de date de sortie, Sleeping Dogs ou l’héritier de True Crime: Hong Kong s’offre une petite sortie estivale, sous le soleil éblouissant et sans la crainte d’être dans l’ombre de plus gros titres. Néanmoins, le mois d’août n’est pas la période où les magasins de jeux vidéo sont les plus fréquentés. Avec son cadre exotique et sa dose d’actions aux saveurs locales, est-ce que ce premier GTA-Like de Square Enix parviendra tout de même à séduire le public ?

Aïe, ça va faire mal !

Dès les premières minutes du jeu, Sleeping Dogs vous immerge dans ses points les plus confortables. Ainsi, contrairement à un GTA IV qui vous place d’emblée d’arrière le volant ou un Saints Row: The Third qui vous met une arme dans la main, Sleeping Dogs préfère vous faire courir pour votre santé avec la police Hong-kongaise dans le port de la ville. C’est en effet à pied et dans ses souliers que l’inspecteur Wei Shen se démarquera de ses confrères et c’est là où le jeu se concentre pendant un certain temps suite au démarrage du jeu : vous apprendrez à combattre avec les poings, les pieds et les rideaux de sécurité ! De ce côté là, le jeu se rapproche plus d’un Yakuza (sauf que les phases de combat ne sont pas séparées) et comme dans celui-ci, vous pouvez utiliser l’environnement pour venir à bout de vos ennemis. Pour cela, pas besoin de remplir une jauge, il suffit juste d’agripper votre victime (quand cela est possible) et de la ramener vers un objet brillant en rouge. Il s’en suit une élimination qui est souvent violente. Vous pouvez aussi ramasser des armes et même des objets, a priori inoffensifs, tels que des parapluies, des sacs ou pourquoi pas des poissons pour vaincre vos vils adversaires. Vous pouvez améliorer vos techniques d’arts martiaux en rapportant des statues à votre maître de kung-fu. La collection de ces statues est secondaire, néanmoins on les trouvera souvent sur notre chemin en complétant les missions principales.

Si vous avez une sauvegarde de Just Cause 2, la tenue de Rico perfectionnera votre art du carjacking.

Ce n’est qu’assez tardivement que le jeu vous proposera des véhicules même si vous pouviez les emprunter avant, le jeu étant open world. Les armes à feu, quant à elles, viendront encore plus tard. De plus, le jeu se passant à Hong-Kong et non aux États-Unis, les armes ne sont pas en vente libre et vous ne pourrez pas en acheter dans des magasins pour préparer votre petite réserve d’artillerie lourde. Les phases de tir n’étant pas les choses les mieux faites du jeu, cela ne nous manquera pas énormément et on peut au moins garder un pistolet. Malgré la présence d’un bullet-time timide lors des traversées d’obstacles ou lorsque l’on désarme des ennemis, le gameplay de tir n’est pas aussi perfectionné que celui de Max Payne 3, pour rester dans les mêmes références et inspirations des fusillades à la John Woo (en même temps, pour Max Payne c’est son core gameplay). La conduite reste aussi très arcade comme dans Saints Row et les premiers GTA. Certains apprécieront une conduite moins savonneuse que le GTA IV tandis que d’autres pourront la trouver trop rigide. Néanmoins pour tout le monde, la possibilité de carjacker en mouvement est un plus qu’il ne partage qu’avec peu de jeux dont Just Cause (le grappin en moins).

Donner des petits coups de main à vos collègues ne fera pas de mal.

Comme dans tous les True Crime (même si celui-ci ne porte pas son nom), le joueur incarne un policier plutôt qu’un gangster et celui-ci ne fait pas exception à la règle… Sauf que l’on est infiltré, ce qui ne fait finalement que peu de différence dans la nature des missions abordées qui restent assez classiques (racket, courses de rue, etc.). Vous êtes Wei Shen, un flic de San Francisco natif de Hong-Kong et revenant dans sa ville natale pour faire tomber une puissante triade. Ce statut de flic infiltré ne donne pas tellement de tensions en termes de gameplay, même avec les deux barres d’expérience pour la triade et la police que vous pouvez tous deux compléter. Il n’y a pas non plus de scénario à embranchement ou de fins multiples selon le penchant de l’expérience. Celle-ci s’allongera d’ailleurs en faveur de la triade pour la plupart des joueurs puisqu’a priori, rien ne la fait baisser tandis que celle de police est retirée pour de “mauvaises” actions (aussi bien morale que des maladresses pendant les phases de freeruns). Vous aurez seulement des missions en plus à faire pour la police mais cela ne compromettra en rien votre couverture. En plus de ces deux jauges d’expérience, vous avez également une barre de réputation qui augmente lorsque vous accomplissez des missions secondaires. Cette nouvelle jauge nous “force la main” pour remplir les objectifs secondaires puisque vous ne pourrez pas vous procurer certains véhicules et vêtements si vous n’avez pas assez de réputation (ce qui est assez frustrant sachant qu’on a assez rapidement de l’argent). Faut-il ajouter que le seul moyen de stocker des véhicules dans les garages et de se les procurer “légalement” (en payant quoi).

Les marchés de Hong-Kong sont pleins de vie !

La ville de Hong-Kong brillant sous les lumières des néons a été joliment reproduite dans Sleeping Dogs. L’activité des PNJ est pleine de vie et les comportements de ceux-ci sont nombreux pour toujours plus de crédibilité (par exemple, par temps de pluie ils ouvrent leur parapluies ou d’autres courent en mettant ce qu’ils peuvent sur leur tête). Comme dans tous GTA-Like qui se respectent, vous pouvez aligner les radios de vos voitures sur l’une des stations de la ville qui diffusent différentes sortes de musique. La ville n’est pas très grande et les quatre zones se découvrent assez rapidement. En même temps, Hong Kong dans la réalité ne serait pas si grande que ça… Globalement, le jeu tend assez vers l’authenticité même s’il ne vise pas le même réalisme que GTA IV (ça peut en soulager certains) et a un regard plutôt sérieux sur le crime organisé à Hong-Kong. Encore une fois, la physique, comparée au dernier GTA, est très rigide et parfois irréaliste, ce qui peut causer des choses absurdes comme une voltige sur une hauteur de 10m (littéralement) après avoir percuté un obstacle en moto.

En attendant le Grand Theft Auto V qui ne sortira sûrement pas avant 2013, ou pour ceux qui auraient été repoussés par le réalisme “trop poussé” de GTA IV tout en voulant éviter le délire insensé de Saints Row, Sleeping Dogs se présente comme une très bonne alternative. Bien qu’en termes de taille et de contenu, il n’égale pas exactement la référence du genre, il perfectionne là où GTA manque d’approfondissement (mêlée et déplacement à pied). Sleeping Dogs est le jeu d’action incontournable de cet été.

Score: 4 out of 5 stars