Le sumo (ou quand Zahia habille Massimo Gargia)

Par Barthelemy85 @Barth_et_lemy

Départ de la maison à 7h, devant la porte je croise un de mes colocataires japonais. Quand je lui dis que je pars voir les sumo il me regarde avec des grands yeux, il ne voit pas de quoi je parle. Je répète le mot plusieurs fois avec tous les accents possibles, toujours rien. Je ne sais pas si c’est ce qu’il a bu la veille ou bien si ça vient de moi. Comment lui expliquer, ah oui, parlons japonais : “Do you know Street Fighter” il me fait oui de la tête, on est sur la bonne voie. “Do you see this big fat guy, who doing this with his arms ?” ( les connaisseurs voient très bien de qui et de quels mouvements de bras je parle). Eureka, grâce à la qualité de mon mime une lumière apparait dans ses yeux, il me regarde content d’avoir compris, “Oh yeah, Sumo”. Ok, ça fait juste 10 minutes que je te le dis, je te l’ai fait avec tous les accents. Bref passons, je suis pressé, c’est que la journée commence tôt chez les sumo, l’horaire indiqué sur mon billet est 8h00. N’étant jamais allé à ce genre d’évènement je ne veux pas rater le début… Il y a 6 tournois par an au Japon, chaque mois impair : 3 à Tokyo, 1 à Osaka, Nagoya et Kyushu.

Quelques secondes avant le combat

J’aurais peut-être du ne pas me presser… Si un jour vous avez la chance d’assister à un tournoi de sumo pas la peine de vous y rendre à l’ouverture. Sauf si vous aimez voir une salle vide, avec des gros bébés qui se foncent dessus. L’avantage est qu’on profite de tous les bruits.

La salle du Ryogoku Great Sumo Hall à 9h du matin

Les combats s’enchaînent toute la journée, des moins bons, aux meilleurs. Ce n’est pas comme en boxe, ou au judo, ils ne sont pas classés par poids, mais à leur performance. En gros, un rikishi (lutteur) de 90 kilos  peut rencontrer un adversaire de 200 kilos et ce quelque soit la catégorie (6 au total, dont la première est Makuuchi). Je ne vous ferai pas une explication détaillée des règles et des origines de ces combats.Bon allez, rapide. Pour les origines : on trouve les premières traces de ce sport au 8ème siècle. Les règles:  pour gagner il faut soit faire sortir son adversaire du cercle, soit faire toucher le sol à n’importe qu’elle partie de son corps. Durant deux semaines, les rikishi vont chaque jour affronter un nouvel adversaire, de façon à ce que les membres d’une même catégorie se rencontrent quasiment tous. Celui qui, à la fin de la quinzaine, accumule le plus de victoire est le vainqueur. Les connaisseurs trouveront peut-être à redire à mon explication, mais vous n’êtes pas sur sumofr.net, le site français du sumo.

Revenons-en à nos gros bébés, tout comme les anciens sportifs de haut niveau ils se recyclent en patrons de restaurant, il est donc possible de sortir du Ryogoku Great Sumo Hall le midi pour aller manger des plats de sumo faits par des sumo. Bien entendu ça se paye, à croire que le prix d’un plat s’évalue au nombre de calorie ( environ 3000 yens, 30€).  Il est facile de croiser les stars aux abords du stade, pour savoir lesquels sont connus il suffit d’écouter les cris poussés par les japonaises : s’ils sont aigus, c’est très bon signe.

Il est fréquent de croiser un gros bébé dans les couloirs du stade.

Ils sont très accessibles et ressemblent plus à des gros nounours qu’à des redoutables guerriers. Je suis là depuis 8h du matin, il est maintenant 15h00, j’ai pu voir l’intensité des combats augmenter et la salle de 11 000 personnes se remplir, je me sens moins seul. Il faudra attendre 15h30 et l’entrée des Makuuchi, pour que les “tables à pique-nique” du bas se remplissent.

Les “sièges” se transforment rapidement en tapis de pique-nique

Des pancartes commencent à se déployer dans la foule. Les choses prennent une autre tournure. Le matin les combats s’enchaînaient, mais plus le niveau augmente, plus le temps de préparation est long, caprice de star ? Il faut attendre que leurs âmes soient purifiées… et qu’ils le sentent grave. Parfois je ne vous le cache pas c’est un peu long, mais bon tradition… Au final on peut compter 5 grosses minutes de présentation, de frappage de cuisse et de jetage de sel, pour 5 à 20 secondes de combat !

L’art du sumo a su rester traditionnel, c’est certainement ce qui le fait perdurer, un peu comme la corrida (ça c’est mon opinion personnelle). Néanmoins de plus en plus de Gaijin (étrangers) pratiquent ce sport. Il faut dire que les raisons de choisir ce sport sont nombreuses, enfin nombreuses je ne sais pas, on va dire qu’elles suffisent au besoin primaire de l’homme de base, à savoir, l’argent, les femmes, et la bouffe. Après se battre en string devant des milliers de personnes il faut aimer. Sur ce je vous laisse j’ai entraînement !

Pour les billets, c’est ici : http://sumo.pia.jp/en/

Le Ryogoku Great Sumo Hall

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Les sumo sont facilement visibles aux abords du Ryogoku Great Sumo Hall

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Quelques secondes avant le combat

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Présentation de la division Makuuchi, la plus haute.

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Combat de sumo court mais intense

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Les “sièges” se transforment rapidement en table de pique-nique

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Combat entre 2 rikishi

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Texte et photos, tous droits réservés Lemon Ninja