Journée du Patrimoine à Reynier

Publié le 17 septembre 2012 par Goure

Dimanche  16 sept 2012, comme partout en France , les Ampusians étaient  invités à découvrir leur patrimoine. Le choix  se porta sur le castrum médiéval de Reynier à 5km d'Ampus .  On peut remercier toutes les bonnes volontés qui ont préparé la visite : l'APPA présidée par M.Marthe Chevalier, Charles Clairici , historien dracénois qui avait invité Mme Elisabeth Sauze , archéologue réputée qui donna , dans la clairière avant le site , toutes les explications relatives à Reynier, elle nous invita à visiter deux très intéressants  castrum : Rougiers et Forcalqueiret. Elle nous dit qu'il y a 180 castrum médiévaux dans le Var , plus que le nombre de communes actuelles (153) beaucoup complètement détruits .

C'était le moment d'aller   sur le site.Nous étions plus de cent !! Un vrai succès. En route , le chemin d'accès est difficile, voire très difficile.La traversée du vallon, c'est du sport !

C'est là qu'entra en scène  le "boulet" ou plutôt  la "boulette" . Elle allait  entraver la bonne marche des autres..,elle aurait mieux fait de rester chez elle, mais non , elle est incorrigible !   Et il fallait lui donner la main , et il fallait la pousser ou la tirer, et la voilà qui glisse sur les feuilles de chêne telles du verglas!! Carrément,  un fort bel homme  la prit dans ses bras (le pauvre!!) mais elle , la volupté.... Ca ne dura pas , hélas.... Il s'agissait maintenant de s'agripper à une corde, vous la voyez transformée en alpiniste à son âge (avancé...)!! Pas le choix , il fallait y aller.  Arrivée en bas , à proximité de ce qu'il reste de  l'église, elle souffla un peu pensant déjà qu'il faudrait faire le chemin inverse. Un autre bel homme jeune , l'aida , la poussa dans les montées  et la retint toutes les fois qu'elle manquait de tomber dans le ravin.Heureusement le Dr Christian C n'était pas loin ... Il l'aurait bien soignée la boulette , sinon plus de secrétaire à Emporium...plus de Toupin non plus....Un peu plus loin  Marie-Marthe prit la relève et la hissa jusqu'au bout du chemin en tirant , poussant , donnant la main , le bras, un vrai calvaire pour Marie-Marthe salvatrice qui manquait de tomber en même temps que la boulette.
A l'arrivée la boulette se confondit en remerciements , disant qu'on ne l'y prendrait plus , qu'elle se rendrait à l'âge qui était le sien , qu'elle ne ferait plus la jeunette !! Promis , juré !!!
Elle avait déjà joué la comédie lors de la sortie Pagnol...Il avait fallu l'aider aussi !
Vous avez sans doute deviné qui est la "boulette"... A ceux qui n'auraient pas deviné , je vous dis qu'elle pour prénom Rosette.Elle est connue comme le loup blanc au village. Vous voyez  ?


Sincèrement un grand merci à Nathalie M, son papa (le bel  homme de l'histoire), Bernard le bel inconnu et Marie-Marthe C qui , par deux fois déjà a joué les Saint-Bernard pour me sauver. Merci à tous.

Redevenons sérieux:

"Régnier , cet autre fief de la seigneurie d'Ampus, aurait été fortifié, au dire de Garcin , à l'époque où celle-ci fit retour au domaine comtal (XIII° siècle), sans doute par les soins du dernier comte de la maison de Barcelone, Raimond Bérenger V. Pendant les guerres de religion, les Protestants voulurent en faire leur boulevard pour menacer Draguignan , mais les Dracénois l'attaquèrent en force , s'en emparèrent et détruisirent ses fortifications (Archives communales de Draguignan. Délibération du 5 décembre 1590 , délibéré de procéder à la démolition du Chasteau de Regnier , dont l'ennemi veut se saisir.) Ses ruines , aujourd'hui abandonnées , gisent sur l'arête formant éperon entre le vallon des Molières et le vallon de Régnier, à l'endroit où elle se détache des flancs de la Sigue . L'ancienne voie et la route moderne se rejoignent à l'isthme, ce qui explique, l'importance de l'ancien castrum , en ce passage forcé.La bourgade était encore assez peuplée , au XVII° siècle pour entretenir une église et un desservant."  Extrait de la MONOGRAPHIE d'AMPUS-Commandant Laflotte 1926

..." On a -du 25 avril 1659- une convention entre Melchior Giraud , cordonnier à Flayosc , agissant en son nom et comme fondé de pouvoir de César de Pontevès , son oncle , prieur de Ste Catherine et de Régnier , et le prêtre Annibal Simian , lequel s'engage à aller dire la messe à la chapelle Saint Maurice de Régnier , tous les dimanches et fêtes "de la croix de mai à la croix de septembre et même les jours de saint Maurice , moyennant vingt-cinq livres". C'était déjà un prieuré rural en 1582.

On ne peut guère aborder les ruines que par l'isthme qu'un sentier bien frayé longe, jusqu'à une coupure taillée dans le roc, sur six mètres de profondeur, quatre mètres de largeur , et dix à douze mètres de longueur , d'un abrupt à l'autre. La coupure est défendue par une tour dont il ne subsiste d'à peu près intact que le mur nord, montrant encore , à hauteur du premier étage, les trous des corbeaux en bois qui supportaient un balcon à machicoulis. L'ensemble rappelle assez ce qu'on voit de l'ancien Château royal de Carnoules.... On accédait à l'étage et à la terrasse qui le surmontait par une échelle de bois soutenue à l'intérieur par des corbeaux de pierre dont quelques-uns subsistent encore dans le mur nord. L'entrée était à l'est , du côté opposé à l'isthme.Il y existait -il n'y a pas encore cinquante ans-une porte en ogive dont se souviennent les gens qui fréquentent le quartier. Une petite plate-forme précédait la porte et l'escalier d'une douzaine de marches qui y donnait accès. Cette plateforme était séparée de la Bourgade par une nouvelle coupure semblable à la première , mais sur laquelle était jeté un pont de pierre de deux mètres de large dont les culées subsistent. La coupure était en outre barrée , au sud , par un mur solide, allant de la tour à une sorte de terrasse servant de parvis à l'église et peut-être de cimetière. Un four à pain était aménagé dans le fond de la seconde coupure"....Extrait de la MONOGRAPHIE d'AMPUS-Commandant Laflotte 1926

.."Il n'y a pas de doute que le Castro de Renerio ait été occupé par les Romains. Les fragments de briques , de tuiles à rebords , de tuf taillé , de meules à main , de dolia et d'autres vases , des monnaies impériales qu'on y a recueillies, en sont une preuve. Il est même probable qu'il y eût là un poste ligure , chargé de la liaison entre la Font-du-Pommier et l'Englugi. Boustetten écrit à ce propos : "Au-dessus de Draguignan , la voie romaine de Forum Julii à Reis passait près du village des Reyniers (Régnier, Rénier, Reynier, etc...constituent des noms de famille) On y trouve fréquemment des pierres-à-tonnerre. Un paysan qui en avait conservé plusieurs les employaient à remplir les interstices d'un mur en pierres sèches. Nous en avons enlevé deux avec la pointe d'un couteau; elles sont en serpentine.

L'étymologie de Régnier est sans doute la même que celle de Reynier des Basses-Alpes et du Reynier de Six-Fours , qu'on a quelquefois voulu tirer de rana-grenouille, de ce que ces lieux sont humides et marécageux , ce qui n'est pas le cas de Régnier d'Ampus D'autres l'ont prix comme synonyme de ruiné , ce qui n'est pas logique , car il ne pouvait être en ruines quand il fut nommé de ce nom la première fois , à moins que la localité romaine appelée Anteis par la table de Pentinger ait été sur l'emplacement de Régnier comme le veulent certains.

Il y a évidemment une lacune entre la disparition d'Anteis et l'apparition de Régnier, lacune qui correspond à l'extinction de la puissance romaine dans les Gaules et qui se prolonge jusqu'à l'expulsion des Sarrazins."
Extrait de la MONOGRAPHIE d'AMPUS-Commandant Laflotte 1926

Pour récompenser chacun , des efforts fournis pour découvrir le site de Reynier, Marie-Marthe et Luc avaient préparé des boissons fraîches qui furent les bienvenues. Pensez qu'il avait fallu les acheminer jusque là avec la table , le parasol,quelques chaises pour les éclopés comme la boulette etc...Les Chevalier à Ampus, c'est du dynamisme , de la bonne volonté , de la gentillesse. Devenus indispensables aux Darnagas * ! *(surnom donné autrefois  aux gens d'Ampus)