Poètes, vos papiers – et n’oubliez pas la cotisation

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Source : Actuallité 19/09/2012


Sauver la poésie, c’est un serpent de mer : comme si cette dernière était prête à se laisser passer la corde au cou, pour aller à l’échafaud. Pourtant, trois poètes s’en revenant de guerre lancent un appel fort, et donnent rendez-vous à leurs confrères, le 5 décembre prochain, pour une réunion sur un thème essentiel : l’avenir.

Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Mathias Lair font ici un bref récapitulatif des épisodes précédents. « Le CNL a failli supprimer sa commission poésie, ce fut évité de justesse grâce à la mobilisation de nombreux poètes ! L’Union des Écrivains, dont nous sommes, va bientôt se dissoudre. Tels sont, parmi d’autres, les déclencheurs qui nous incitent à agir. » Difficile de savoir si a mobilisation de poètes a été l’artisan de cette suspension. De fait, c’est à Aurélie Filippetti que l’on doit cette décision, s’appuyant sur la contestation cependant. (voir notre actualitté

Et d’ajouter : « Depuis une trentaine d’années, des médiateurs et éditeurs, souvent poètes eux-mêmes, ont réalisé un véritable travail de promotion de la poésie, mais cela suffit-il ? Non. La poésie reste mise à l’écart, en raison de sa singularité.  Il nous semble nécessaire de tirer la sonnette d’alarme et de faire appel à tous les poètes pour qu’ils se rassemblent dans une UNION DES POETES. »

Un étrange écho à l’appel lancé par Xavier Person et Philippe Beck, qui dans Libération avaient poussé un cri, à la Lune. « La mort répétée de la poésie, l’adieu qu’elle ne cesse de se faire à elle-même, inscrivent sa dynamique dans une interrogation et une incertitude qui, paradoxalement, lui redonnent légitimité aujourd’hui. »

Dans tous les cas, nos trois poètes pointent les différentes menaces qui pèsent sur la poésie, assurant que le chiffre d’affaires est trop faible pour exister, que diffusion comme distribution sont complexes ou encore que les libraires ne s’investissent plus dans la promotion de ce genre. Et que dire de l’absence dans les médias, ou encore de la méconnaissance que l’on peut aujourd’hui en avoir. 

« Pourtant, la poésie est vivante : l’activité éditoriale foisonne, réalisée le plus souvent par des personnes qui ne peuvent en vivre ; les rencontres et manifestations poétiques sont multiples ; les poètes sont nombreux, mais leur singularité essentielle les rend naturellement rétifs à toute organisation », écrivent-ils, avec l’intention de donner une voix à cette réunion de poètes. Plusieurs actions directes sont prévues : 

  • Promouvoir et défendre la poésie vivante dans toutes ses composantes, sans exclusive.
  • Représenter et prendre la défense des poètes auprès des diverses instances concernées : pouvoirs publics, organisations diverses, médias…
  • Agir pour le soutien de la création poétique et pour le maintien d’une production éditoriale et d’une diffusion indépendantes.
  • Agir pour développer la lecture de la poésie

Sinon, le rendez-vous est fixé à 17 h, le 5 décembre, au café le Bullier, 22 rue de l’Observatoire. Pensez à prévoir 20 € pour adhérer à l’association.

Contact : uniondespoetes@gmx.fr