Critique Ciné : Cosmopolis, oeuvre mineure...

Publié le 20 septembre 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Cosmopolis // De David Cronenberg. Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche et Sarah Gadon.


Un film de Cronenberg c'est souvent quelque chose que j'adore. Notamment parce que les scénarios de ses films sont des critiques complexes de la société dans laquelle nous vivons. Cosmopolis hérite lui aussi de ce qui fait des films de Cronenberg de vraies oeuvres critiquant ce monde qui se déchire et se détruit. Adapté d'un roman de Don DeLillo, Cosmopolis nous propose de nous plonger dans ce milieu capitaliste qui part petit à petit en ruine. Dès les premières minutes le film est curieux, intéressant et surtout étrange. Le film a beau ne pas être la meilleure oeuvre du réalisateur (la faute à Robert Pattinson que j'ai trouvé beaucoup trop moyen dans le rôle d'Eric Packer), il n'en reste pas moins une bonne idée. Car ce que le film parvient à faire c'est à nous faire peur. On ne voit pas vraiment ce qui se passe dans les rues (nous le vivons depuis la limousine de Packer), et cela crée donc une ambiance cloisonnée et claustrophobique. C'était une vraie réussite de ce point de vue là. Jusqu'au bout on est tenu en haleine sans forcément savoir ce que l'on aura comme dénouement.
Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.
Le meilleur moment du film c'est surement sa fin, je ne vais pas vous la raconter mais elle m'a laissé une excellente impression. Cronenberg, en adaptant le roman de Don DeLillo (que j'ai lu avant de voir le film), a fait un assez joli travail. Le travail de Cosmopolis se voit dans les lectures subsidiaires du film. Il ne faut pas le voir comme un film classique apocalyptique mais tout simplement en vraie critique. Les dialogues ne sont pas choisis au hasard, ni même l'histoire dans le livre d'ailleurs. Le personnage d'Eric Packer est assez différent de ce que l'on voit dans le film. En effet, il y est beaucoup plus charismatique et certaines scènes (dont je ne vais pas vous raconter la nature évidemment, pour laisser du suspense pour vous) laisse une bien meilleure impression. En lisant le livre (que j'ai lu après la sortie du film mais avant de le voir), je m'étais imaginer une interprétation très différente de Robert Pattinson. J'aurais réellement cru qu'il pouvait être celui que l'on n'attend pas et finalement, ce n'est pas vraiment le cas.
Robert Pattinson est donc la faiblesse de ce film. Il évolue au beau milieu d'un solide casting passant de Juliette Binoche à Matthieu Amalric (pour les plus français du film), en passant par le très bon Paul Giamatti dans le rôle de Benno Levin. Sans compter sur Jay Baruchel ou Sarah Gadon. Il y a donc pas mal de bonnes choses tout de même, mais malheureusement détruite par un seul acteur. Sans compter que Cosmopolis a le problème d'être un film dans lequel il faut vraiment rentrer. Avoir lu le livre avant aider aussi à mieux comprendre le tout, sans pour autant gâcher le film non plus et son déroulement. Surtout que dans le film, on a ce sentiment de voyage infini dans cette limousine alors que dans le film tout s'enchaine à une vitesse de croisière bien plus affolante. Au final, Cosmopolis reste une petite déception à mes yeux. Surement le film le plus faible du réalisateur. Dommage.
Note : 5/10. En bref, une oeuvre mineure mais passionnante pour sa critique sous jacente de la société moderne.