Kumily, son thé, ses éléphants...

Publié le 20 septembre 2012 par Melaniepiqpiq
Etape suivante : Kumily, même pas 100 kilomètres plus bas (c'est-à-dire 5 bonnes heures).
Moyen de transport : encore un bus rustique (pour ne pas être désobligeante) dans lequel nous étions les seules Occidentales (autrement dit : bêtes de foire). C'était mieux qu'une fête foraine. En plus du tape-cul et des autos tamponneuses habituels(cf post précédent), on a également eu droit aux montagnes russes dans le brouillard. Je me cramponnais à la barre de fer devant le siège (dans laquelle j'aurais pu me casser les dents) tout en sachant pertinemment que ça ne servait à rien. Heureusement que la Sainte Famille au complet était là pour nous protéger.

On ne le voit malheureusement pas sur la photo mais à droite pendait une image collector, vous savez ces images qui changent selon la lumière : un coup on voyait Jésus, et juste après, Marie. Bon, quand il n'y avait pas de brouillard, on jouissait d'un paysage magnifique : thé et forêts de cardamoMe. 
Alors, Kumily, c'est une petite ville à 1200 m d'altitude qui se trouve tout près de la réserve de Periyar (dont l'excursion que nous y avons faite fera l'objet du prochain post). On y était bien au frais (et à l'humide aussi), ce qui n'était pas désagréable. On y trouve des commerces très intéressants dont je n'étais pas sûre de vouloir tester les services,
  
ainsi que des maisons aux marches « artisanales ». 

Les quelques jours que nous y avons passés ont été très reposants, d'autant plus que nous logions dans un super homestay, à recommander à ceux qui auraient le courage (la témérité?) de se rendre dans cette contrée reculée. http://www.tripadvisor.com.au/ShowUserReviews-g1016023-d1741591-r130342511-Panthalams_Homestay-Kumily_Kerala.html
Ce n'était qu'une des 2 pièces de notre suite royale pour 4 personnes à 1000 roupies (soit une douzaine d'euros) la nuit !
 Notre hôte Shukkor (prononcer choucroute, à un éléphant près c'est ça) était un modèle d'hospitalité désintéressée, il nous a plusieurs fois invitées à dîner et était aux petits soins.
  
                      du bon boeuf
 (eh oui nous étions chez une famille musulmane chez qui la vache n'est pas sacrée) non pas à la bourguignonne mais à la kéralaise, avec du riz au coco.
 Son aînée de 6 ans était vraiment impressionnante. Déjà, elle apprenait à l'école (privée) le malayalam (langue de la région), le hindi, l'anglais et l'arabe !! Elle me montrait ses cahiers de calligraphie, friande de vocabulaire nouveau elle me demandait sans cesse « what is this ?» (maiiiis euhhhh, je ne suis pas un dictionnaire géant!!) et me tannait pour que je lui fasse des dictées avec ses leçons d'histoire en anglais ! Avec l'accent indien, please, sinon elle me reprenait. Pour Cloé ce n'est pas un problème, après ses 10 mois à Chandigarrrrr, she speaks Indian English fluently, ce qui avait le don de me faire mourrrrir de rirrrre au début (entre autres, elle roule les r)...jusqu'à ce je me surprenne moi-même en flagrant Delhi... Ça vient vite ces habitudes par mimétisme !!
 Nous avons visité tranquillement les alentours, en commençant par la fabrique de thé au nom qui, à certains, évoque seulement un lac mythique (les veinards), et qui, à d'autres, met dans la tête une vieille ringardise française (j'en ai eu pour la journée).
Incroyable mais vrai : notre guide connaissait notre bon vieux Sardou national !! 
   Fredonnent-ils en travaillant ? 
Contrairement à ce qu'on imaginait, le thé noir, c'est super rapide à faire. On met les feuilles à sécher quelques heures,
   photo prise en douce par Chantal malgré l'interdiction 
on les passe dans diverses machines pour l'émiettement, la fermentation, la dessiccation (le séchage, quoi)  (excusez mon vocabulaire pas toujours professionnel et mon simplisme extrême) et voilà, en 24 heures à peu près, le thé sort en sachets prêts à la vente. Après la très amère expérience de la dégustation (j'en frissonne encore), nous avons fait un tour très instructif dans le jardin d'épices d'Abraham, un vieux monsieur francophone. J'ai vu pour la première fois du cacao sur l'arbre.
   Quand c 'est rouge c'est que c'est mûr !
 Ceci est une variété d'aubergines :

Ca, c'est un concombre amer, une véritable merveille esthétique à côté du concombre vulgaire

 et ça, une fleur dont j'ai oublié le nom mais que j'adorerais avoir sur mon balcon.
    de véritables petites poupées grâcieuses
 Ensuite, nous avons fait nos touristes de base au parc à éléphants. Après la balade,
  

le bain. On le frotte avec une brosse faite d'une demi noix de coco.

C'est que ça a la peau dure ces bestioles-là !!
On le rince
 
et comme si ça ne suffisait pas, il se rince lui-même... ainsi que les valeureux volontaires sur son dos !!
Moi j'ai passé mon tour, j'avais les cheveux propres (oui je sais c'est lamentable...) (mais si vous saviez le temps que ça me prend pour laver cette tignasse, et les heures que ça met à sécher quand il fait si humide...). Par contre, j'ai participé activement au festin de l'animal en lui donnant quelques bananes (avec la peau SVP).

Shukkor nous a conduites à un « secret view point » à quelques kilomètres qui valait vraiment le détour. Nous avons traversé à pied la frontière entre le Kerala et le Tamil Nadu, et là, vue panoramique à couper le souffle sur cette nouvelle région.

Et j'ai vu mon premier caméléon !
   On le devine sur cette pierre malgré son camouflage...
D'autres bestioles dans le post suivant...