Ichi The Killer

Publié le 21 septembre 2012 par Olivier Walmacq

Genre : Inclassable (interdit aux moins de 16 ans)

Année : 2001

Durée : 2H04

L’histoire : Boss Anjo, un chef Yakuza a disparu avec une importante somme d’argent. Son bras droit, un yakuza psychopathe et sado-maso du nom de Kakihara ne recule devant rien pour tenter de le retrouver. Il va bien vite découvrir que son patron a été assassiné par un tueur solitaire qui est également responsable d’un carnage dans son gang. L’assassin en question se fait appeler Ichi. 

La critique de Vince12 :

Attention gros film de malade ! Ichi The Killer de Takashi Miike realisé en 2001. Ceux qui connaissent ce réalisateur japonais, savent que le bonhomme ne fait pas dans la dentelle.
Miike filme la violence sans aucun détour comme il l’avait fait remarquer en 1999 avec son éprouvant Audition. Le réalisateur n’a pourtant pas fait que de bons films mais en cette année 2001 il parvient à pondre deux réussites Visitor Q et Ichi the Killer.

A la base, Ichi The Killer est l’adaptation d’un manga du même nom.

Attention SPOILERS !    

Un chef Yakuza du nom d’Anjo a disparu ainsi qu’une grosse somme d’argent. Son second Kakihara qui est un psychopathe sadique et masochiste, a bien l’intention de le retrouver.
Soupçonnant un gang rival, il n’hésite à capturer un chef yakuza pour le torturer afin de le faire parler. Cependant, le coup ne semble pas venir du milieu.
En Enquêtant, Kakihara découvre que son patron a été assassiné par un tueur particulièrement sanguinaire qui se fait appeler Ichi.

Pour Kakihara c’est non seulement l’occasion de venger son patron mais également celle de se confronter avec un psychopathe encore plus dépravé que lui.
Le combat avec Ichi fait vibrer le yakuza. Pourtant, en réalité, Ichi n’est qu’un jeune garçon psychotique et émotif  manipulé par un vieil homme qui l’utilise pour régler ses comptes.

Le scénario reprend donc les grandes lignes du manga. Autant dire que l’histoire est assez déjantée mais pas dépourvue de sens.

Pour Miike, c’est là l’occasion de donner libre cours à tous les excès. Oui, le réalisateur s’en donne à cœur joie avec cette adaptation de manga qui parvient à faire oublier le Torture Porn américain en termes de violence et de gore.

Clairement, Ichi the Killer n’a pas volé sa réputation de film ultraviolent. C’est gore, malsain, sadique et dépravé à l’image des personnages monstrueux et psychopathes du film.
Miike ne nous épargne pas les détails : tripes, sang, amputations…. La violence graphique est à son comble. Cependant, le film par ses excès n’a clairement pas vocation à être pris au premier degré. La violence est très stylisée et souvent volontairement exagérée.

Cependant plus que la violence graphique visuelle, on retient également la violence psychologique du film. Le fond de l’histoire étant véritablement dur et cruel.

Miike nous met en scène Ichi un jeune homme manipulé à qui on a volé sa vie et qui ne peut plus analyser le monde qui l’entoure. Le personnage ne réagit alors que par la violence qui pour lui devient  inséparable de l’acte sexuel.
Tout au long du film, Ichi tentera de lutter contre ses pulsions. Le personnage est superbement interprété par Nao Omori qui parvient clairement à rendre Ichi touchant aux yeux du spectateur.

Pourtant, le personnage d’Ichi a tendance à se faire piquer la vedette par celui de Kakihara. Là encore le personnage doit énormément à l’interprétation complètement folle de Tadanobu Asano. L’acteur se démarque un peu du personnage du manga pour créer un protagoniste véritablement fascinant. Kakihara est un pur fou de meurtres et de sadisme et un yakuza au visage défiguré par le sourire de l’ange (à ce titre il pourrait bien avoir inspiré le joker de Batman : the Dark Knight).
Kakihara ne vit que par la violence qu’il déchaîne aussi bien sur les autres que sur lui-même. Il ne cherche pas tellement Ichi pour venger son patron mais plutôt pour un affrontement démoniaque et spectaculaire (ce qui ne sera pas le cas).

Pour le reste du casting on retrouve également Shinya Tsukamoto, Alien Sun et Susumu Terajima entres autres.

Au niveau de la réalisation, Miike signe une belle mise en scène rendant la violence stylisée et jouissive. le film est également riche visuellement et regorge d'originalités visuelles.

Ichi the killer est donc un film plus profond et psychologique qu’il n’y paraît. Pour autant Miike cherche avant tout à livrer une œuvre déjantée et ultraviolente mais également pleine d’humour noir. Ichi the killer pourrait bien être le film le plus extrême du réalisateur.

En bref un putain de film culte mais une œuvre de barges à déconseiller vivement aux âmes sensibles.   

Note : 17/20