Etrange Festival 2012 : 5e partie

Publié le 21 septembre 2012 par Fredp @FredMyscreens

Dernière ligne droite pour l’Étrange Festival qui n’en fini pas de nous régaler de films barrés, profonds ou parfois ratés (mais c’est aussi pour ça qu’on aime les festivals) mais rarement sans intérêt. Voici donc les derniers films nous menant à la clôture : Dead Sushi, Excision, Driver et Dredd, sans oublier le palmarès et évidement un petit bilan.

Pour se mettre en appétit, voilà Dead Sushi, une nouvelle production dans la lignée de Sushi Typhoon où, tel des Piranhas de Joe Dante, des sushis prennent vie et réclament vengeance dans un centre de séminaires professionnels qui invitait à la détente. Voilà donc encore un film délirant dont l’intelligence ne vole pas bien haut mais qui assume pleinement son statut de nanar qui décroche le rire à la moindre occasion. Entre les attaques de sushis tueurs offrant des giclées de sang, de mauvais arts martiaux et des claques sur les fesses des petites serveuses japonaises, on est servit par un festival de mauvais goût et de « cheaptitude»  à consommer sans modération pour peu que le goût plaise.

Sensation à Sundance, malaises pendant les 2 séances du films à l’Étrange Festival, on attendait de voir Excision avec impatience ! Malheureusement, la déception nous attendait. Le film s’attache à raconter les affres d’une adolescente mal dans sa peau. A la découverte de sa sexualité et devant faire face à une mère possessive (campée par l’ex star du X Traci Lord), la jeune Pauline nous permet de découvrir une critique bien acerbe de l’âge ingrat et du puritanisme américain dans tout ce qu’il a de plus horrible.
Si cet aspect de chronique méchante emmenée par une actrice assez habitée par son spleen légèrement trash fonctionne bien, le film est tout de même assez bancal. Encarté par des tableaux oniriques assez saignants mais sans intérêt et avec un final qui tombe complètement à plat, Excision fait rire noir régulièrement mais tourne tout de même longtemps en rond en n’allant jamais au bout de l’idée que représente son titre et c’est bien dommage.

On retourne aux classiques en s’intéressant au cycle Motor Psycho. Comme son nom l’indique, il s’agit ici de films à base de grosses voitures et de courses poursuites mémorables. Et après l’accueil de Drive l’année dernière, quoi de plus logique que de présenter une copie du film qui en est l’une des inspirations flagrante : Driver de Walter Hill avec Ryan O’Neal et Isabelle Adjani. Et rien que sur la séquence d’introduction et certaines traits du héros solitaire, on peut dire que la filiation est flagrante.
Pour le reste, on part dans une autre direction puisque le Driver est traqué par la police et il s’en suit un jeu du chat et de la souris entre le héros et l’inspecteur en charge de l’enquête. Avec une réelle maitrise de son récit, des personnages froids mais intéressants et surtout des séquences sous tension (cette poursuite finale ressemblant à une partie de cache-cache en voiture), Driver est l’un de ces films malheureusement oubliés, trop rarement diffusé alors qu’il avait tout pour être connu. Encore une perle découverte grâce à l’Étrange Festival.Le film de clôture était à la fois attendu et grandement redouté. Près de 18 ans après le monumental nanar avec Stallone qui s’était fait un plaisir de démolir son rapport au comics d’origine, des british tentent le coup du reboot. Sur un scénario écrit sur un timbre poste ayant, par coïncidence, beaucoup de point communs avec The Raid, voilà donc le Juge et son apprentie enfermés dans un immense building et devant faire face à un gangs de trafiquants, le tout dans l’univers de SF fauchée de Dredd. Car ce qui frappe tout de suite dans le film, c’est bien son esthétique de film au budget réduit avec lequel l’équipe fait du mieux qu’elle peut. Du coup ça sent gros les années 70/80.
On reste d’ailleurs dans cet esprit 80′s bourrin cheap avec le personnage monolithique impeccablement interprété (dans son genre) par Karl Urban qui n’ôtera jamais son casque. Sur ce point, le film s’avère assez proche de l’esprit de la BD jusque dans la lourdeur et le discours et facho de son personnage représentant la loi dans tous ses mauvais aspects. Sans vraiment s’intéresser à ses personnages outre mesure ni à l’univers à développer, Dredd fait alors beaucoup plus penser à un jeu vidéo du début des années 90 style Doom qu’à un vrai film et les très nombreux coups de mou avant quelques échanges de coups de feu ne sont malheureusement pas à son avantage . Quand aux fameux ralentis, si ils sont justifiés par l’histoire, il ne sont finalement que trop peu nombreux utilisés par le récit et servent plus de démo technique qu’autre chose. Finalement, si on s’attendait à bien pire, le résultat reste tout de même assez décevant devant le peu de plaisir (même coupable) que procure le film.Pour finir, il est donc temps de dresser un petit bilan de cette 18e édition de l’Étrange Festival qui était plutôt bien nourrie. Évidemment, comme tous festival, nombre de films n’étaient pas vraiment à la hauteur, mais globalement, en dehors des sélections thématiques comme toujours très recherchées, la compétition recelait de vraies surprises et pépites. Parmi les coups de cœur décelés on peut donc citer Antiviral, Citadel, Insensibles, Games of Werewolves, Bullet Collector ou Black’s Game. Sans oublier Touristes qu’on avait vu à Cannes et le grand gagnant Headhunters reparti avec le prix Nouveau Genre et le prix du public.
Un grand merci donc à l’Etrange Festival pour son organisation impeccable, ses découvertes, ses frissons, ses émerveillements et toutes ses émotions d’un cinéma de tous les recoins que l’on aime explorer.

Et retrouvez tous les films en vus en liens dans la programmation à jour.