Un essentiel invisible ou… transparent.
Récemment la partie de cache-cache s’est faite plus vive. Certains annoncent — en s’appuyant sur l’observation du mouvement d’étoiles proches ou de faible masse — que la matière noire existe ou… n’existe pas. Annonces aussitôt démenties par des équipes concurrentes analysant les mêmes données. Une cacophonie qui redonne de la voix, et des échos, aux partisans de la théorie Mond, laquelle suppose une modification des lois de la gravité à grande distance pour expliquer le mouvement anormal des galaxies.
Enfin, et pour être complet, au moment où nous bouclons ce numéro, l’Institut Niels Bohr de l’université de Copenhague annonce que les dernières observations du satellite européen Planck ont peut-être résolu l’énigme. Ce télescope spatial a observé autour du centre de notre galaxie un rayonnement synchrotron qui résulterait de la collision des particules de matière noire — 10 fois plus lourdes que le boson de Higgs ou 1 000 fois plus qu’un proton — avec les constituants de la matière ordinaire.
Si nous vivons peut-être là le dernier épisode du feuilleton de la matière invisible — celui qui est chargé de confirmer son existence —, une nouvelle saison s’annonce qui prolongera cette série fantastique. La traque du super poids lourd capable de faire courber le dos à l’Univers.
Ou qui se cache sous la cape du fantôme ?
Alain Cirou
Directeur de la rédaction
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