Tourisme, la double peine !

Publié le 01 octobre 2012 par Fouzi53 @fouzi53

Deux événements ont récemment choqué la communauté musulmane à travers le monde avec des réactions plus ou moins violentes de la part des populations qui se senties insultées dans leurs croyances et bafouées dans leur foi.

Le film « l’innocence des musulmans», définitivement catalogué islamophobe, est une provocation non gratuite qui a pour but d’énerver et de pousser certaines personnes à commettre des actes regrettables et non réfléchis. Pour ma part, le scénariste, le metteur en scène, les acteurs ainsi que le producteur de ce navet, devraient être poursuivis pour troubles de l’ordre public et stigmatisation d’une religion. Il ne s’agit plus de liberté d’expression, mais bien de blasphèmes voire de sacrilèges dans le but de créer une sorte de Fitna au sein de l’humanité tout entière avec des victimes collatérales.

La réaction était prévisible et n’est pas l’exclusivité des musulmans, tout le monde se rappelle, le tollé provoqué par la projection du film « La dernière tentation du Christ» en 1988. Pour rappel, des extrémistes de droite et des catholiques intégristes manifestèrent de manière violente allant jusque’à bruler le cinema St Michel à Paris.

Quand aux caricatures de «Charlie Hebdo», qui sont venues alimenter une polémique et créer un deuxième foyer  d’indignation, je trouve cela vraiment stupide et cupide de la part d’un médias qui se dit satirique car les croyances ne peuvent être raillées sans risque de blesser et de provoquer l’ire des populations concernées.

Le 16 septembre, nous étions quelques 84 agents de voyages marocains à nous rendre en Arabie Saoudite en vue des préparatifs du Hadj 2012. Sur place, nous avons bien ressenti et partagé l’indignation avec nos confrères des autres pays venus pour finaliser l’opération pèlerinage, mais aucun d’entre nous n’était mu par un quelconque Jihad envers les blasphémateurs, mais plus une sorte de mépris.

La prêche de la prière du Vendredi 21 Septembre à la mosquée du Haram à  Mekka a eut pour sujet principal ces événements qui ont fait l’actualité du mois. L’imam a été d’une pédagogie exemplaire afin d’atténuer les vexations subies par la communauté des croyants, sans faire l’amalgame entre les fauteurs de troubles et leurs pays de résidence ( USA & France). Bien sûr, il a condamné le film et les caricatures tout en démontrant leur caractère vil et lâche, mais il a surtout insisté sur la faculté de tout croyant à s’élever, en se rappelant que le Prophète, Sidna Mohamed (Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur Lui) est au dessus de telles bassesses.

Ce qui est regrettable, c’est  la mort de victimes innocentes, les personnes blessées et indignées et ce climat de suspicion envers notre destination qui a pourtant accusé le choc de manière très pondérée en faisant le distinguo entre les faits et la réalité et cela de manière spontanée et mature.

Cela n’a pas empêché l’amalgame encore une fois qui fait que nous soyons assimilés au même titre que d’autres contrées Arabes et Musulmanes dont la réaction aux provocations a été très violente, comme La Libye, l’Egypte ou la Tunisie qui continuent à subir les répliques du printemps arabe.

Les premières  annulations commencent à tomber, au prétexte qu’on ne veut pas prendre de risques en venant au Maroc ou tout autre pays musulman! Et voilà comment on détruit une industrie qui est basée avant tout sur le loisir, le partage et la rencontre des peuples. Devant cette situation, nous professionnels des deux bords sommes complètement désemparés face à une opinion publique manipulée par des médias avides de sensationnel et ne mesurant nullement l’impact négatif qu’ils peuvent avoir sur l’économie du pays. Une économie qui est gage de stabilité et levier de lutte contre la pauvreté et par là, un rempart contre toute forme d’extrémisme.

Nous sommes donc condamnés deux fois, pour notre appartenance à la communauté musulmane et en prévision de notre possible réaction aux provocations d’un film débile et d’un journal en quête de BUZZ médiatique.

Je m’inscris donc en faux contre ce type de cliché, car les 32 Millions de marocains au même titre que le milliard cinq cent mille musulmans à travers le monde ne sont nullement à l’image des quelques manifestants aux nerfs à fleur de peau sur lesquels les cameras ont zoomé. Les expatriés dont 45 milles français vivant au Maroc sont là pour l’attester.