Le premier film de Vincenzo Marano va toujours plus loin dans le cliché, le vulgaire, le pathétique, avec un jusqu'auboutisme franchement énervant. Le pire, c'est que les trois (!) scénaristes semblent être persuadés de bout en bout de la finesse totale de leur œuvre. Difficile de choisir la scène la plus explicitement indigente : ce dîner chez les grands bourgeois pour montrer que l'argent ne fait pas le bonheur ? le face-à-face Frémont-Lucas dans un vestiaire de salle de sport pour augmenter le taux de testostérone du film et faire dans la révélation tonitruante ? ou Hélène de Fougerolles observant sa nouvelle amie pute se taper un étalon italien avant de lui confesser son excitation ? Le choix est délicat.
Non, le grand gagnant, c'est décidément l'intégralité de ce Sans état d'âme qui voudrait tant mêler Lumet et Verhoeven mais échoue pitoyablement sans tous les registres. Même le triangle amoureux (la pute aime le juge qui se ferait bien la journaliste qui elle-même vibre pour la pute) est complètement foireux, la plastique de Candice Hugo ne parvenant même plus à rallumer la flamme d'un spectateur qui s'est tailladé les veines depuis longtemps. Directeur de la photo de formation, Marano ferait mieux de retourner à ses premières amours plutôt que de persévérer dans un métier clairement pas fait pour lui.
0/10