L’ivresse sondagière de Sarkozy sortie du « Buisson »

Publié le 11 octobre 2012 par Jeunegarde

Nouvelle plainte déposée par l’association Anticor contre X pour délit de favoritisme et détournement de fonds. C’est la seconde fois que l’association de lutte contre la corruption engage une action contre les conditions dans lesquelles l’Élysée a commandé, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, des centaines de sondages avec l’argent public.

Anticor avait déposé sa première plainte, après que la Cour des comptes, dans un rapport de juillet 2009, s’était étonnée des sommes « exorbitant[es] » dépensées. Mais le parquet, puis la cour d’appel de Paris, se sont opposés à toute investigation au nom des principes d’ »irresponsabilité » et d’ »inviolabilité » du chef de l’État. La Cour de cassation, saisie d’un pourvoi, doit examiner ce point le 21 novembre.

La nouvelle plainte déposée par Anticor, plus détaillée et plus complète que les précédentes, s’appuie sur les documents (factures, études, contrats) qu’un militant écologiste grenoblois, Raymond Avrillier, a réussi à se procurer auprès de l’Élysée après que le tribunal administratif de Paris lui en eut autorisé l’accès.

Est-ce à l’Élysée de financer des enquêtes sur la grossesse de Rachida Dati ou la rumeur de mariage entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ? De commander des études sur les têtes de liste en Ile-de-France aux régionales de 2010, sur les candidats probables du PS en 2012 ? Pendant cinq ans, les moindres faits et gestes de Ségolène Royal et de Dominique Strauss-Kahn ont été observés à la loupe, décortiqués. François Hollande, pour sa part, a très peu intéressé l’Élysée. « L’UMP aurait dû prendre à sa charge les sondages relatifs au PS, au FN ou aux écologistes, argumente Me Karsenti. Le contribuable n’a pas à assumer [...] des sondages [...] partisan[s]. »

En cinq ans, ce sont au total plus de 3,3 millions d’euros que la présidence de la République a versés à Publifact, la société de M. Buisson. Ses affaires auraient pu prospérer longtemps si la Cour des comptes n’avait décidé de contrôler le budget de la présidence et découvert ces sondages « exorbitants » dont l’objet avait parfois peu de rapport avec l’activité présidentielle.

Au moment où la Cour a soulevé les premières irrégularités au printemps 2009, Publifact n’a plus présenté de facture. Une nouvelle société, Publi-Opinion, a fait son apparition. A sa tête : Patrick Buisson et un certain Georges Buisson, son fils selon Télérama, à qui il confie la gérance. C’est Georges qui signera le nouveau contrat avec l’Élysée… avant de redéléguer à Patrick quelques mois plus tard.

Source le Monde.fr


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