Crise carabinée d'idéalisme : envie d'un Japon et d'un monde sans nucléaire

Par Kaeru @Kaeru

Sans les mots, crier "NON"


Hier, j'étais sous mon parapluie, avec d'autres convaincus de la dangerosité du nucléaire. J'étais là, sur la place de la Bastille à écouter des discours pédagogiques, intelligents, parfois révoltants sur la réalité d'une situation sans issue, parfois drôle aussi, car face à la tristesse et à l'immensité de la bêtise, le rire reste une arme.
 J'ai appris des choses, car je suis vraiment ignorante sur le sujet. J'ai rencontré des personnes formidables. Et, je suis rentrée, quelques heures plus tard, fatiguée, transie de froid, mais étrangement revigorée.
Crier son désaccord sur la place publique, faire entendre sa voix, pour le peuple japonais, pour la vie. Se sentir à sa place, parmi d'autres humains sincères dans leurs actions, en accord avec leur cœur. Se dire que notre espèce est composée d'individus admirables, impressionnants. Se sentir petit dans ses bottes, mais se sentir à sa place quand même.
Parce ce que je suis venue.
Que cet après-midi là, ce combat était ma priorité.

Je ne suis pas activiste.
Je ne vais pas faire de la lutte anti-nucléaire mon combat.
Ma vie est ailleurs, dans les mots, dans les images, derrière le miroir de la fiction. Pourtant, je ne pourrais plus être moi si je n'étais pas là. Je ne pourrais plus dire « j'aime le Japon » si je ne communiquais pas sur la gravité de la situation et la nécessaire intervention pour sauver les enfants de Fukushima, condamnés à être malades, comme ceux de Tchernobyl.
Il y a beaucoup de causes à défendre et à servir sur cette planète.
Avec la rapidité de reproduction des hommes et nos modes de vie dévastateurs, les causes se multiplient plus vite que les bonnes volontés et ceux prêts à s'engager.

Danser, par qu'on a plus de voix d'avoir trop crier


Mais toujours de l'énergie pour s'indigner...


Et toujours la même motivation : protéger


Je ne sais pas quel est mon rôle.
Je ne sais pas si mes actions changent la donne.
Je sais juste, dans mes tripes et avec une conscience claire, que ma place, samedi, était là-bas. Que ma place aujourd'hui est de parler encore sur ce Japon post 11 mars. Que ma place est d'aider l’association Kibô-promesse à la mesure de mes moyens.
Sinon, je ne serai pas moi. Et j'ai trop de respect pour ce que je suis pour me trahir en me masquant derrière un Japon illusoire où tout serait comme avant. Un Japon de fantasmes où nos egos d'occidentaux se trouvent flattés par leur simple différence culturel.
Je ne sais pas si je serai au prochain rassemblement qui aura lieu le 11 novembre, mais je continuerai d'en parler.

Ce que l'on donne...


Et vous, quelle est votre place ?
Vous qui arborer votre passion du Japon avec fierté, votre appartenance de cœur à ce pays, que pensez-vous de son gouvernement qui inondent tout l'archipel de déchets radio-actifs, laisse ses habitants dans des zones contaminées, relève les taux de radiation « acceptable » et continue de construire des centrales ? Que pensez-vous de notre président qui louvoie sur la question du nucléaire ?

Aizen, la prêtresse des Momonga


Ces sujets sont douloureux, énervants, voire franchement révoltants. Mais je crois qu'il est temps pour nous de faire chauffer notre matière grise et d'accorder nos consciences et nos cœurs.
Nous avons tous à disposition une autre forme d'énergie, non polluante, illimitée et gratuite : l'amour. Je crois que si on aimait un peu plus les autres humains et un peu moins l'argent, les choses, le confort de son nombril, le monde serait plus doux, plus simple. Plus heureux.
Copyright : Marianne Ciaudo