Une version remaniée de Guinée quel devenir 3

Par Basicinstinct82

Une fois de plus, je vous initie aux secrets qui entourent mes publications, mon état d’âme et l’œuvre que j’entends bâtir, tout au long de ma vie, en jonction bien évidemment parfaite, avec mon objectif, qui demeure intact. Ce volet 3 fut rédigé courant 2007. Où est la justice, sinon où est l’état? Bon sang de Dieu, où sommes-nous sur la terre?

AUTOPSIE D’UN GÉANT EN SOMMEIL

CONCEPT GÉNÉRAL

Nous voilà rentrer de plein pied dans la suite logique de la trilogie « Guinée quel devenir », que j’ai décidé de proposer pour l’appréciation des uns et des autres. Et pour offrir la primeur à mes lecteurs et lectrices, tout en veillant à l’exclusivité et parer à toute tentative déshonorante, tachez de lire ce qui suit:

Entre la volonté d’abdiquer des uns et la tentative de réaffirmation des principes fondamentaux, d’une gestion cohérente des structures économiques, la recherche de la stabilité politique et d’un renouveau sous toutes ses formes, pour les autres, la phase introductive du troisième volets de « Guinée quel devenir », vient de nouveau se poser, comme une prospective du champ politique, économique et social, en bradant peut être les principes classiques en la matière, mais tout en se positionnant comme une passerelle entre la rationalité et l’impartialité.

De ce point de vue, elle s’articule autours d’un certain nombre de préoccupations stimulant son élaboration, à savoir:

Rompre avec le souci d’une analyse marginale, s’il y’a lieue et offrir de nouvelles marges de prospection économique, politique et sociale,

Mettre à nus les disparités et les dysfonctionnements révélés dans les volets précédents, mais non élucidés en format thématique, tels que:

-La notion de continuité de l’état

-La mutation sous toutes ses formes

-La restauration de l’image de marque de l’état

-L’âge d’or de la pensée économique dans le processus de développement des nations.

Au delà de toute extrapolation injustement proférée à son égard, par ceux pour lesquels la nature de l’évolution politique se ramène à une vue trop centrée sur les agrégats locaux, une primauté accordée au nationalisme, à l’égocentrisme, à l’encrage des valeurs dans le modèle d’un passé tumultueux, l’œuvre tente avec sursaut, d’allier le présent et le passé, couronnés d’une vision future de ce que pourrait être l’avenir à l’image du présent et du passé.

Cet effort de jonction effrénée, n’est rien d’autre, que la volonté d’embrasser tous les facteurs pouvant susciter une explication aussi infinitésimale, qu’elle soit de la léthargie politique et du marasme économique. En sachant de surcroît, que la spécificité de l’analyse devant en découler, est la clarté de l’évaluation du potentiel humain, première richesse disponible, l’œuvre jette les bases de prospection des concepts nécessaires à la consolidation du devenir collectif.

Nonobstant les injonctions et les allégations, elle fait sienne la vertu domptrice des sentiments et penchants politiques, impropres à générer l’idéal désormais collectif du changement.

Sans vouloir s’approprier d’emblée le monopole des intentions, ainsi que celui de l’art de mieux restituer et favoriser la synergie des idées, des initiatives sous-tendant l’action politique, elle se veut comme l’énoncée (l’œuvre) de l’odyssée d’une nouvelle vision politique, ainsi que l’expression énergique d’une offensive irréductible de scruter l’horizon politique national et l’environnement économique titubant sous le poids de la béatitude d’une classe dirigeante névrosée par le luxe.

En tout état de cause, la trame actuelle de la plateforme de revendication d’un ordre plus juste entre d’une part les différentes sensibilités politiques, et de l’autre les différentes composantes sociales, ne peuvent s’avérer concrètes que si elles s’articulent en toute logique et en toute objectivité sur une remise en cause permanente de l’approche actuelle des difficultés, des dysfonctionnements structurels et des solutions proposées, au risque d’être anachroniques, puis que la configuration des structures politiques, administratives, économiques et sociales, en plus de l’immaturité démocratique du peuple, n’offrent aucune perspective de réajustement efficace des objectifs initiaux de développement choisis. C’est comme si on demandait de juste changer un maillon de la chaîne  pour qu’elle retrouve tous son éclat, en oubliant peut être que dans le cas d’espèce, c’est toute la chaîne qui nécessite un nouvel outillage, un renouvellement, par extension un remplacement.

Par delà les clivages de tous ordres nourris par la déchéance et le désespoir les plus latents, l’œuvre tente de cerner avec humilité, la chute vertigineuse des indicateurs de développement, ainsi qu’elle vaque à canaliser les aspirations profondes de bien-être de la population dans un canevas qui requiert ou pourrait requérir l’attention de tous.

En conséquence, cette vague de contestation permanente, ne peut certes être considérée comme génératrice d’un changement assimilable à un coup de baguette magique, mais elle a le mérite, tout au plus de proposer un nouveau modèle social, une vision politique plus moderne et une ossature économique à même de combler les attentes et proposer une gestion transparente, soumise à l’influence des mécanismes les plus en vues, en la matière. Comme pour certainement révéler sans y faire forcement attention, la cohérence, la pertinence et l’indissociabilité des paramètres sociaux, politiques et économiques caractéristiques du devenir collectif. Aussi sidérant qu’elle puisse paraître, l’œuvre se donne pour credo de dépasser le cadre de la subjectivité et inciter à une plus grande prise en compte des réflexions mêmes extra-administratives, disons, extra-officielles, dans l’action quotidienne d’infléchissement des directives gouvernementales.

Elle tente de mettre en exergue la situation actuelle de la Guinée, qui apparaît comme une symbiose superficielle suscitant un débat au prorata des conditions existentielles éphémères, doublée d’une lassitude, ainsi que d’un désintéressement de l’élite même à l’égard de la chose politique. On en est arrivé au seuil le plus culminant de la pyramide des exigences relatives à une alternative nouvelle, un nouveau mode opératoire des grandes orientations de politique générale, une vision nouvelle et une dynamique qui rompent avec la désuétude. En s’inscrivant sous le sceau d’une optique nouvelle, elle jette le dévolu de la litanie politique et économique sur l’incapacité de cultiver la perfection, y compris une dynamique propice à la réalisation de l’idéal collectif. De ce point de vue, elle met en branle les substrats de la cogitation intellectuelle en substitution aux conséquences dévastatrices générées par l’imbroglio politique et le mal être profond d’une population en perpétuelle errance entre la quête effrénée du mieux être et l’auscultation d’une dérive totalitaire, j’en passe. L’évocation du renouveau devient alors le sacerdoce des plus virulents, sans pour autant qu’elle permette d’infliger un sérieux correctif aux modes de gestion en cours. De là à affliger les plus sceptiques comme on en rêverait, elle se retrouve cantonnée dans la logique de la servitude banalisée et extra-consensuelle, tandis que l’idéal collectif de bien-être quand à lui se trouve réduit à un vœu pieu.

De toute évidence, il apparaît qu’on est jamais arrivé à un point de nécessité pressante, aussi pressante d’en référer au génie des uns et des autres dans l’optique d’un remodelage des objectifs en vue et du sursaut sous toutes ses formes. Ah! Entre la tragédie, le drame, les martyrisés, le calvaire quotidien d’une population las et l’opulence dans laquelle la classe dirigeante mène sa vie, les questions et les interrogations n’auront cessées d’interpeller la conscience collective, tout en incitant à un éternel dévouement pour le triomphe tous azimut de l’idéal collectif de progrès.

Par ailleurs, la culture du compromis devient un canevas indispensable pour donner un sens et un contenu au concept même de développement durable. Cela est d’autant plus vrai qu’il serait impossible en l’état actuel de la configuration et de l’interaction des forces politiques, de donner une véritable assise à la société civile dans le paysage politique en tenant compte de sa vocation de l’un des piliers incontournables de la consolidation du devenir collectif, ainsi qu’en tant qu’alternative échappant à toute influence partisane. Le devenir collectif s’y imprime au seul et inaltérable motifs que les critères constitutifs de l’IDH ne peuvent s’en extraire  d’où une nécessité absolue d’user de la capacité d’anticipation, même si la nature des données actuelles ne s’y prête pas forcement. En jouxtant les positions convergentes à celles divergentes, on aboutit obligatoirement à une forme de synergie peut être inhabituelle, au regard de la culture politique et du niveau de maturité, mais suffisamment novatrice pour faire face aux défis majeurs. Ainsi la nature des difficultés se verront scruter de la manière la plus judicieuse et la moins destructrice des acquis existants. De là, on replonge dans une marge d’illustration parfaite des caractéristiques du sous-développement en nonobstant l’innéisme et l’obscurantisme qui ont caractérisé, de tout temps l’auscultation de la grogne sociale et des remous politiques. Raison pour laquelle, « Guinée quel devenir » se dispensant de tout ostracisme, incite:

-à la renaissance politique

- à une méthodologie nouvelle dans l’art de gouverner, de diriger en contrat profond avec les exigences nouvelles de liberté politique et démocratique

- une gestion saine des deniers publics

- la souscription à l’alternance politique et son acceptation comme le gage et la dynamique du sursaut démocratique.

Par dessus tout, la cooptation des nouvelles donnes politiques et économiques, pourrait à elle seule déterminer la nature du devenir choisi et pourquoi pas lui conférer un éclat particulier. Comme pour certainement éluder les aspects négatifs et négativisant, afin de permettre l’émergence d’une plateforme commune de stratification des objectifs sous-tendant la réalisation du rêve collectif, pour ceux qui évidemment y consentent, je veux faire allusion au bien-être qui se traduit substantiellement par la prospérité économique, la stabilité politique et un ordre social plus juste, par extension plus conforme aux aspirations supérieures de la nation dans ce qu’elle a de plus prompt à favoriser le désir d’y adhérer…

Ce désir d’adhésion aussi nécessiteux qu’il puisse paraître, donne suite à deux explications opposées, mais suffisamment illustratives de la nature des rapports de force qui régulent l’échiquier politique et fondent ou déterminent pour une large part, l’avenir des formations politiques. Pour paraître plus cohérent, il faut reconnaître qu’en Guinée, le désir d’adhésion n’est en soi même pas une donnée fondamentale, quand il s’agit des actions gouvernementales, car la culture politique jusque là mis en branle procède d’une mauvaise jonction entre un amas d’idées reçues et la culture abrupte et aveugle des doctrines en rupture partielle avec les exigences de résultat du moment, alors qu’à l’opposé, la nécessité de divergence entretenue par les tendances qu’on peut qualifier d’opposition, peinent, à générer toutes les énergies et tous les ardeurs indispensables à la réalisation de ses objectifs, pendant que la persuasion, la crédibilité, le pari du gain, l’engagement au regard du bilan mis en cause, sont largement ou semblent au service d’une adhésion certaine, justifiée et cumulative des forces vives de la nation.

Ce paradoxe récurrent, permet en gros, de lever le voile sur la face la plus sombre de l’acceptation même du pluralisme politique, son emprise et son impact en rapport parfait avec le devenir collectif, d’où l’irrévocable question de l’adaptabilité de la démocratie, par extension son universalité. Alors, entre la notion de démocratie en tant que culture et des valeurs qui s’acquièrent à travers la pratique et le temps d’une part et de l’autre, les influences des doctrines commerciales, économiques et culturelles qui rendent exigus son adaptabilité, se dévoile un véritable champ d’exploration intellectuelle, enclin à l’éclosion  d’idées novatrices. De là, à annihiler les possibilités de fissure du tissu social, devient imprudent, tout en s’opposant même à la logique d’une explication plausible, des principes fondamentaux de la démocratie, du moment que leur enracinement s’avère crescendo.

La transcendance des principes fondamentaux de la démocratie, sur les influences partisanes et les pratiques qui s’y accolent, mettent à rude épreuve les conceptions les plus rétrogrades et les plus infâmes savamment mis au point, pour saper toutes les bonnes œuvres tendant à rehausser le niveau de maturité démocratique, même si certaines convergences de vue laissent entrevoir l’irréversibilité des spécificités devant sous-tendre l’instauration et la consolidation de la démocratie dans certaines contrées.

Ceci dit, les conflits sociaux et les remous politiques font suite à l’épuisement de toute tentative de compromission, de dialogue social et de malaise généralisé. Ces conflits, remous et malaises s’inscrivent dans la logique de l’incapacité des uns et des autres à s’auto suffirent et traduisent schématiquement la déchéance politique, le marasme économique et une vocation inaltérable à la survie. Ainsi en obstruant la réalisation des objectifs concourant au bien-être général, on ouvre dans une première phase une brèche tendant à la survie et lorsque la brèche tendant à la survie se voit obstruée, on assiste inéluctablement à des sursauts réactionnaires sporadiques qui finissent par former des terreaux de contestation permanemment consolidés, revigorés et sujet à l’adhésion populaire tant qu’ils reflètent la profonde aspiration de ceux qui y adhèrent.

Par ailleurs, la nature des relations sociales en prend un coup sérieux et contribue à donner corps et vie à l’énigme que constitue la réalisation des objectifs de développement. A ce titre, la seule solution qui vaille est de redonner une vie nouvelle au destin collectif et pour ce faire, le renouveau demeure sans commune mesure.

Ce renouveau que l’élite intellectuelle et politique, ont finies par apparemment faire leur credo politique habituel, vient s’adjoindre en appoint à une nouvelle forme d’expression du désir de progrès, celle contiguë à l’aspiration au bien-être matériel, tout comme une autre forme d’élucidation permettant de ressortir la dichotomie peut être doctrinale, mais non élucidée entre le réformisme et la transformation radicale des structures. De ce point de vue, une question fondamentale, révélatrice d’un autre champ d’action politique, d’une nouvelle approche scientifique et technocratique, voir une nouvelle doctrine politique, surgit ou est entrain de naître. Cette doctrine que je pourrai dénommer « le réformisme radical » en référence à la disparition progressive des systèmes d’économies centralisées et l’essoufflement de la plupart des doctrines libérales, fera l’objet d’une étude ultérieure.

Ceci dit, une question récurrente parce que toujours d’actualité revient sans cesse dans l’analyse prospective et cohérente de l’armature politique et socio-économique, s’articulant comme suit:

Comment choisir le juste milieu entre la nécessité pressante de satisfaction des besoins de la population et les contraintes liées à la conjoncture économique internationale, la rareté des ressources renouvelables et une gestion stratégique du devenir collectif?

Telle sera l’une des taches auxquelles le troisième volet de « Guinée quel devenir » s’attellera afin de rendre toujours plus vivante la quête combien de fois inaltérable du bien-être sous toutes ses formes. Cette quête qui s’articule autour des critères fondamentaux de l’agrégat politique modulés au gré des exigences nouvelles, des spécificités culturelles et des normes juridiques universelles², se ramifie à une explication au summum:

- des fluctuations du marché

- la baisse ou l’envolée du prix des matières premières

- une tentative d’explication de l’ascension de la courbe de l’endettement

-la réévaluation si possible des agrégats monétaires

- l’ébauche d’une nouvelle politique monétaire etc…

En parfait rapport avec l’inflation, son impact additionnel et son coût réel sur l’ensemble des phénomènes économiques et les procédés monétaires…

Au regard du concept général, des difficultés mises en exergues et de l’inaltérable vocation à scruter les agrégats pouvant permettre la consolidation du devenir collectif, l’œuvre se veut un canevas d’élucidation des concepts caractéristiques d’une gestion cohérente et porteuse de croissance économique pour l’état. Ceci dit, la notion de continuité de l’état s’impose comme une des conditions indépassables pour la réalisation de l’idéal collectif de progrès et de développement. Pour le simple fait que la nature actuelle de l’évolution de la Guinée prouve, on ne peut plus de façon éloquente, l’effet néfaste de la discontinuité des plateformes de politique publique, même si la continuité de l’état n’est une logique en soi, ou ne saurait être absolument envisagée dans la mesure ou l’amorce du processus d’évolution politique des pays anciennement colonisés, fut entravée à cette époque par l’existence de deux blocs antagoniques à l’échelle internationale. Ces deux blocs qui ont sus exploiter chacun en fonction de ses intérêts, le processus de décolonisation, ont imprimé et nourris la prise de position sporadique des pays nouvellement indépendants, du fait de leur puissance économique et de leur position stratégique sur l’échiquier international. Ainsi, la tentative d’explication du changement d’option politique de la Guinée, peut à la fois être envisagée selon deux aspects:

Le premier qui se veut la traduction d’une aspiration profonde de prendre en main son propre destin, l’acquisition de la souveraineté politique, le désir de s’affranchir d’une domination étrangère et le second comme une logique émanant de l’histoire, de l’évolution en ses étapes successives.

LA NOTION DE CONTINUITÉ DE L’ÉTAT

En effet, l’évolution de la Guinée laisse entrevoir plusieurs influences, qui ont contribué, à forger son destin dans une logique, qui la rend spécifique à l’image des autres pays anciennement colonisés. Ces influences souvent nourries d’un sursaut éminemment revigoré contre les pratiques coloniales, tantôt portées par une volonté de consolider son devenir, se heurteront à une imbrication des aspects à la fois propices à l’autogestion et annihilant les conséquences de la rupture avec le colonisateur d’une part, et de l’autre, la propension d’une nation à canaliser son énergie créatrice, jouir de ses potentialités, pérenniser son histoire pré coloniale faite de gloire, de références à travers une résistance acharnée face à l’intrusion coloniale et demeurer un pionnier du mouvement de non-alignement et de la décolonisation.

Partant, si nous pouvons définir, un état comme un groupement humain fixé sur un territoire déterminé, soumis à une même autorité, il va de soi que la Guinée tout comme l’ensemble des pays ayant été colonisé, n’obéissent pas au schéma d’évolution classique répertorié comme tel, ce qui veut dire que si la Guinée fut une entité constituée à la base de micro états, des entités régionales à la suite de la désintégration des grands empires et royaumes de l’Afrique de l’ouest, elle fut désorientée après la conquête coloniale, la conférence de Berlin et placée sous une tutelle qui déterminera pour une large part son avenir politique, celui de ses structures administratives, sociales et économiques tout en favorisant l’émergence de formations politiques qui seront gavées d’agrégats inaptes à consolider leur avenir, parce que sources de fortes contusions, y compris l’ethnicisation du leadership, raison pour laquelle les luttes de leadership et d’hégémonie politiques, pour leur représentativité au sein de l’assemblée Nationale Française de 1946 et plu tard lors de l’accession à la souveraineté politique, feront couler du sang et resurgir les prémisses d’un avenir qui s’avérerait tumultueux, tragique, chaotique, calamiteux, j’en passe….

L’ÉTAT PRE-COLONIAL

Selon toute vraisemblance et en vertu de l’analyse des faits historiques, les entités pré-coloniales royaumes, empires), même si à certains endroits, on assista à la naissance des états, ou tout au moins, leur existence sous une forme que nous pouvons dénommer X(Fouta Djallon), peuvent être décrites selon les seuls critères de l’acception universelle de la notion d’état, comparativement à l’état post-colonial qui fut érigé dans le but exclusif de reproduire le système d’administration du pays colonisateur. De ce point de vue, l’état pré-colonial n’en a cure, des structures de l’état post-colonial  ou tout au moins, il ne saurait exister qu’une infime similitude, puis que le changement de statut juridique ne s’est nullement opéré à travers une transformation qualitative des institutions politiques, tout en oubliant pas que ce changement de statut juridique s’accompagna d’une remise en cause totale, tout comme d’un reniement quelque fois, violent du savoir Africain en la matière.

Tout au plus, à en croire aux recherches de certains éminents penseurs Africains, qui rapportèrent à l’issue de leurs travaux de recherches, des preuves accablantes de l’existence d’états aux formes d’organisations avancées, aux structures administratives suscitant la convoitise même de l’envahisseur. Ces travaux qui viennent fustiger les théories selon lesquelles l’Afrique ne serait qu’un amas de la civilisation occidentale, forment l’ossature du mouvement même de revendication et de revalorisation de l’identité culturelle Africaine. N’est-ce pas que Levy B, qui fut pourtant un éminent anthropologue, disait, je cite » que la mentalité Africaine est primitive et prélogique »?

Partant, nous constatons dans les entités pré-coloniales  une prééminence des chefferies traditionnelles, des rois et empereurs, souvent entourés d’un collège de sages ou de conseillers, de sorte à magnifier la collégialité des prises de décision, que d’autres désigneront sûrement comme les prémisses d’une forme primo de partage du pouvoir, de démocratie, de dialogue social. Tandis que, l’état post-colonial  lui fait abstraction de ces donnes et fut restructuré catégoriquement à l’image des structures administratives des colons, à tel enseigne que le seul échelon de subsistance des vestiges de l’état pré-colonial  restera les postes de chef de canton légués à la chefferie traditionnelle, pourrait-on ainsi dire.

En essayant ainsi de jouxter les aspects caractéristiques des entités pré-coloniales à ceux coloniaux, on aboutit à la conclusion selon laquelle, les dérives politiques actuelles, l’immaturité démocratique et le marasme économique, trouvent une part de leur explication dans le passage du statut d’entité pré-coloniale à celle coloniale, auréolé, de la transposition des organisations jadis régionales et ethniques dans les structures des nouveaux partis politiques, qui se disputeront l’autel des premières joutes électorales post-indépendantes, d’où la naissance de la corrélation entre représentativité politique-origine ethnique et tribale.

Ce fait peu élogieux qui continue à miner l’existence politique d’une nation aussi jeune que la nôtre, fournira les agrégats d’une étude synthétique et approfondie de la gestation de toutes les formes de pensées politiques qui viendront s’accoler au devenir de la nation, en sachant que la transposition s’est mal opérée, par le fait irréfutable de la domination coloniale.

L’ETAT POST-COLONIAL

Décidément, la naissance de l’état post-colonial  consacre un tournant décisif, dans l’amorce de l’évolution politique, singulière de la Guinée et générale des pays, anciennement colonisés, au sens où cette naissance, nous plonge dans une spirale d’évocations, des aspects spécifiques aux rapports de causalité, ainsi que de force, qui  résulteront à la fois de la constitution et la formation de micros états, leurs attributs, doublée de leur ancrage, dans une perspective d’avènements historiques, des grands faits politiques et des mutatons sociales, mais aussi et surtout, de l’émergence des politiques économiques aux confluences des différentes formes d’instabilités politiques, qui les nourriront d’agrégats conceptuels fluctuants à bien des égards, au point que les plate formes de gestion économique, autrefois imaginées dans la limite,  de circonscription des théories économiques, néo marxistes, aristocratico-libérales, se verront gaver au fronton, de reflux substantiels des recadrages géopolitiques, régionales et sous-régionales, y compris les affres des systèmes d’accaparement des richesses à l’échelle planétaire.

APPROCHE ÉVOLUTIVE

A ceci près, la formation de l’état post-coloniale  en Guinée, obéit à la fois, à la logique de l’évolution sociétale et politique  mais surtout de l’interaction d’un certain nombre de facteurs, notamment la constitution d’une élite locale, accompagnée de l’éclosion de l’aspiration à une forme de société débarrassée de la privation à un seuil révolu des droits et libertés fondamentaux, lesquels en s’imbriquant à travers le temps et l’espace, ont impulsés, une dynamique sociale et politique d’autodétermination.

Ainsi, il ressort de cette cooptation des forces à l’aune du progrès, par extension, de l’accession à l’indépendance, un champ de réflexion sur les facteurs de jonction, autrement les chaînons qui permettent,  d’envisager, la continuité de l’état, selon sa forme évolutive, les idées majeures qui l’ont entretenu, ainsi que les influences sous lesquelles, elle s’est forgée en alternative révolutionnaire, et en état aux principes autoritaires, à tel enseigne que la violence d’état, sur fond de répression quelque fois sanglante, y compris les restrictions des libertés, en marge d’une occultation avérée des perspectives qui s’offrent à la consolidation de l’état, rendent encore très exigus et altèrent sérieusement, l’adaptation de la démocratie, au moeurs locaux.

Par ailleurs, le rappel de certaines mutations sociales et politiques, fait office, d’une perspective de déduction logique, des ruptures observées, ainsi que des dysfonctionnements constatés, au niveau de la mise en oeuvre des différentes politiques de développement, afin que pour mieux que paraisse décadent, le rythme d’évolution des états post coloniaux  à travers les différentes politiques publiques, pour infiniment illustratives et logiques, se voudront analytiques, la transcendance des décisions politiques sur la conception et la formulation des orientations économiques, au prorata, bien évidemment, des fluctuations mi-conjoncturelles, y compris les bouleversements, liés à l’instabilité des régimes, dans certains cas.

Au demeurant, les aspects constitutifs de la notion de continuité de l’état, s’énoncent à travers, les diverses formes qu’a revêtit l’état, dans son processus d’évolution, les régimes qu’il a généré, les formes de transmutation politique qui l’ont caractérisé, ainsi que le schéma d’organisation administrative, qui en a été hérité, par delà, le point de convergence commun à ces différents régimes, à savoir la mauvaise gouvernance, l’accentuation des disparités en tous genres, et l’aggravation des dérives économiques, avec à la clé, le déséquilibre généralisé des soldes budgétaires, partout ailleurs, lesquels régimes, se sont façonnés, d’ailleurs, à l’aide de visions souvent péremptoires de l’avenir, une approche altérée par une forte disjonction entre les concepts innovants et les contraintes de l’idéologie politique, avant qu’ils ne s’obstinent à subir les conséquences de l’évolution sociétale, par le biais du dénouement, résultant de la rencontre sur le terrain d’expression des revendications sociales, entre la paupérisation croissante des peuples et la montée soudaine du sentiment de contestation à tout point de vue.

Pourquoi la renaissance politique?

Bien qu’entre la mise en chantier de cet ouvrage en 2007 et la suite que je lui donne, maintenant, il s’est écoulé pas mal de temps, ainsi qu’il s’est produit des bouleversements majeurs, dans le processus d’évolution et de démocratisation, de la Guinée, il n’en demeure pas moins, que les concepts, qui viendront renflouer son contenu, eux trouvent et trouveront à la fois, un écho favorable, au sein de l’opinion publique, tout en constituant un champ d’exploration inestimable, des perspectives politiques et des nouvelles orientations esquissées, dans la quête du bien être  gage et caution des aptitudes intellectuelles et des capacités politiques, à forger le devenir, selon la volonté unanimement exprimée, de la doter d’une grappe de principes et de valeurs inhérents à l’extension logique des procédés de gestion politico-administrative.

En cela, la renaissance politique, loin de demeurer au creux de la subjectivité et d’une évocation puérile, s’incruste, en trouvant son champ d’explication naturelle, dans la marge de résurgence des valeurs, tirée, des aspects conflictuels, de la confrontation autour du postulat politique, ainsi que de l’interaction des forces politiques, qui se positionnent et se repositionnent sur l’échiquier politique, en fonction des désertions, des échecs, y compris les victoires à l’arrachée, engrangeant des acquis pouvant booster l’évolution sociétale et politique, en l’imprimant, une dynamique ostensiblement vouée à fédérer, les initiatives, susciter la concertation et au final, souscrire à l’émergence d’une plate forme de résolution pérenne des problèmes qui se font jours.

A ceci près, la renaissance politique, à l’image de la revendication exacerbée, d’une identité politique ancrée, dans les principes de régénérescence de valeurs, faisant fies de référence historique, bien qu’ayant trait, à quelques exceptions près, au passé élogieux, se veut dans la perspective de l’extension des procédés de gestion, une approche axée, sur l’avènement d’un ordre nouveau, inspiré du double soucis, de dépasser les clivages habituels en bâtissant une plateforme de convergence et d’interaction harmonieuse des forces politiques, et par ailleurs, étoffer le postulat du leadership politique, des reflux des concepts innovants, engendrés par l’imbrication au paroxysme des agrégats conceptuels, aussi bien locaux que ceux au caractère universellement dévolu au choc des cultures politiques.

Partant, la renaissance politique, vient conforter la revendication de la continuité de l’état, au sens de la prééminence de la transmission du pouvoir, corroborée, par la linéarité des postures politiques successives, et des grands principes du leadership, en Guinée, au point que du point de vue, aussi bien endogènes, qu’exogènes, on finit par s’apercevoir, de la quasi récurrence de l’ultra-nationalisme et du panafricanisme, dans les fonctions élitistes, quoi que prouvée, approuvée et justifiée par l’analyse des faits historiques, mais tout au mépris de la dynamique politique, en sachant que du constat de l’évolution des politiques publiques, notamment celles sou tendant les rapports avec le monde extérieur, la rationalisation des procédés, en adéquation avec la disponibilité et l’allocation des ressources, s’avèrent aux confluences de toutes les perspectives d’avenir politique.

De là, à doter la renaissance politique, corrélativement, à la continuité de l’état, de concepts, alliant la marge d’adaptabilité des politiques publiques et les critères de convergence des forces politiques à travers leurs acteurs, permet de nous persuader, de la nécessité de conférer aux fonctions élitistes, une stature qui les implique au mieux et les responsabilise à défaut, en ce sens bien entendu, où l’institutionnalisation progressive de l’univers de l’état et de la sphère du dirigisme, bien que comportant des avantages considérables, comparativement au précédent vide institutionnel, peut gester, un tas de contraintes émanant de son fonctionnement, ainsi qu’elle requiert des prédispositions, pour surseoir ces dites contraintes, dans la mesure où la culture démocratique, s’acquiert à travers le temps et les pratiques, non pas à travers des institutions figées et rigides.

Ce qui revient logiquement à promouvoir, outre une simple adhésion cumulative des forces vives à l’idée de la renaissance politique, une allégeance accrue de l’élite politique et intellectuelle, aux présupposés, résultant de la démocratisation de la vie politique, dans ce qu’elle a de surtout prompt à inscrire la nouvelle dévolution institutionnelle, au coeur des défis liés à l’optimisation sereine  des grands axes, de la refondation de l’état prônée depuis, « Guinée quel devenir 1″.

Cependant, repenser le concept politique loin des maximes, du totalitarisme, du diktat et des préceptes des parti-états, de surcroît au creux de la nouvelle donne politique, institutionnelle et constitutionnelle, au nom du formalisme  laisse émerger, le champ à un devoir subséquent de transcription des textes qui sou-tendent la matérialisation du rêve, d’une évolution vertueuse, dans les pratiques quotidiennes.

A suivre….