Interview : Rob Chandhok, President of Qualcomm Internet Services

Publié le 17 octobre 2012 par Brokenbird @JournalDuGeek

Le 09 octobre dernier, Rob Chandhok Vice Président de la branche logicielle chez Qualcomm nous a accordé une interview lors d’un brève visite à Paris.

L’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur l’homme mais également sur la stratégie du groupe au sens large ainsi que sa vision sur le marché de la mobilité.

Présentation de Rob Chandhok

Diplômé d’une licence en sciences électronique obtenu à l’université de Canergie Mellon en Pennsylvanie, Rob intègre Qualcomm Technologies Inc en 2000 au poste de responsable chargé d’affaire. Il occupe depuis 2006 les postes de Vice Président de la stratégie logicielle du groupe tout en étant Président du Qualcomm Innovation Center et Qualcomm Internet Services.

Le domaine d’activité de l’homme est large et couvre tout ce qui a trait aux technologies de communication (4G/LTE, Miracast entre autres) ainsi que les problématiques plus larges telles que l’intégration et l’optimisation des systèmes d’exploitation au sein de solutions hardwares à base de SoC.

Question sur la formation

Interrogé sur sa carrière, Rob tiens à rappeler aux jeunes lecteurs qui souhaitent embrasser une carrière dans le High Tech (et plus largement dans tous secteurs d’activité) que l’école est une machine à inciter à penser. Il ne s’agit donc pas d’emmagasiner des connaissances uniquement mais d’acquérir une ouverture d’esprit suffisante afin de faire des choix en son âme et conscience.

Problématique 4G en France

Interrogé sur la difficulté qu’on les opérateurs nationaux à proposer rapidement une offre cohérente aux consommateurs en matière de réseau 4G, Rob Chandhok s’exprime de la manière suivante :

Il ne faut pas simplement considérer le réseau 4G comme une fin en soi. La 4G doit fonctionner de la manière dont il a été conçu : en multimode. Le réseau 4G n’arrivera pas à occuper l’intégralité du territoire et ce même dans plusieurs années. Il est donc important de proposer au public un système de basculement fiable entre les zones de couverture 3G et 4G dans les régions les plus mal desservies. Les produits de Qualcomm sont pensés pour ce multimode qui devraient satisfaire tous les acteurs du marché français.

Autonomie

Alors que les écrans et les fonctionnalités se montrent toujours plus énergivores, il était pertinent d’interroger Rob sur la position qu’adopte Qualcomm au sujet de l’autonomie.

Les utilisateurs désirent plus de fonctionnalités et plus de puissance. Lors que vous faites référence aux terminaux d’il y a 6 ou 7 ans qui tenaient une semaine, vous avez raison.

Toutefois, les utilisateurs ne veulent plus faire un saut en arrière et réaliser les mêmes actions qu’ils pouvaient faire il y a 6 ou 7 ans : un possesseur de smartphone voudra jouer, regarder des vidéos en haute définition et ceci avec une autonomie acceptable voire plus que correcte. La consommation de données a explosée de façon exponentielle laissant le potentiel des batteries à un niveau qui ne peut pas suivre.

Autrement dit : « il n’existe pas de repas gratuite en ce bas monde ».

L’éternel match Quad Core VS Dual Core

Après avoir abordé la question de l’autonomie, il était temps pour nous de poser logiquement sur la table la problématique de l’optimisation et de l’éternelle guerre des chiffres que se livrent les constructeurs de SoC mobiles.

La plupart des utilisateurs ne voient plus la différence en matière de performances passé le cap du dual core. En plus de cette problématique, il faut savoir que les éditeurs ont beaucoup de mal à réaliser des applications multi-tâches qui pourraient profiter à des puces disposant de nombreux coeurs physiques et/ou logiques. En conséquence, le débat entre les terminaux Quad et Dual Core n’a pas lieu d’être : il n’y a qu’à voir la tendance sur le marché PC pour s’en convaincre.

Il n’y a pas de PC de bureau équipé de 12 coeurs alors que c’est le cas sur le marché industriel tout simplement parce que le grand public n’a pas besoin de tant de puissance. D’ailleurs, le rendement n’a rien de linéaire lorsque l’on ajoute un coeur supplémentaire et la priorité et d’optimiser ce que nous avons déjà.

Mais le consommateur ne s’intéresse pas à ce genre de problématiques. Ce qu’il nous faut pour les convaincre, c’est simplement les laisser utiliser quotidiennement plusieurs terminaux afin qu’ils se fassent une idée de l’expérience utilisateur la plus plaisante à leurs yeux.

Windows 8/RT Windows Phone

Qualcomm ne se positionnera pas sur le marché des SoC X86. Ce qui ne veut pas dire que la société ne sera pas présente aux côtés de Microsoft et plus particulièrement de Windows 8 RT avec un ensemble de partenaires déjà conséquent : Samsung ou encore Dell sont parmi les principaux cités.

Qualcomm travaille ainsi main dans la main avec les ingénieurs de Microsoft afin d’optimiser la plateforme Snapdragon pour Windows d’une part, mais également apporter des fonctionnalités transversales qui tireront profit des possibilités du SoC du constructeur : gestion d’énergie, veille « connectée », diffusion de flux vidéo sans fil… Autant de concepts que les deux sociétés mettent en place au sein des futurs produits à base de Snapdragon.

Windows 8 apporte de nombreuses fonctionnalités intéressantes et personnellement, il sera intéressant d’observer la synergie entre Windows 8, Windows Phone 8 et Windows RT : de nouveaux utilisateurs découvriront Windows Phone grâce à Windows 8 ou inversement.

Jeux mobiles

Rob n’est pas un hardcore gamer (pour le plus grand plaisir de sa famille peut être). Il joue toutefois sur son terminal à des jeux de réflexion ou encore à Draw Something qui semble avoir encore un certain succès outre-atlantique. N’étant pas un adepte des FPS, Mr Chandhok leur préfère des puzzle-game sur lesquels il admet passer beaucoup de temps.

Le dernier mot

Nous avons proposé à Mr Rob Chandhok l’opportunité d’adresser un message général au consommateurs français.

Dites nous ce que vous voulez voir dans les années à venir sur le marché de la mobilité. Chaque pays a ses besoins et ses attentes qui diffèrent même d’un pays limitrophe à un autre. Le marché français à ceci de particulier qu’il n’existe pas pour l’heure de marché multimédia aussi développé qu’aux Etats Unis par exemple. Ce qui m’intéresse particulièrement à l’heure actuelle est la manière dont les individus interagissent entre eux à l’aide de la technologie. Les problématiques de partage, de communication avec l’autre bout de la planète mais également avec l’environnement immédiat est l’un de mes objectifs présent et à venir.