Tout d’abord, il faut les remercier car ils ont mis en ligne Versus LP (comprenez en téléchargement libre, mais pour les 5000 premiers cliqueurs seulement, il faut donc être rapide !) une semaine avant la sortie officielle prévue pour le 22 octobre.
Après un premier album en 2010, suivi d’un DJ Kicks l’année suivante, les deux New-yorkais ont ainsi éveillé les attentes et espérances quant à leur propre musique.
Évidemment, il ne faut pas se leurrer dès lors qu’un artiste propose gratuitement un titre bien sûr, ou alors surtout un EP ou, comme ici, tout un album. D’autant plus s’il est sensé sortir en physique par la suite. Aujourd’hui, le marketing doit trouver des techniques directement liées à Internet qui est bourré d’avantages (la preuve !) et d’inconvénients (la circulation illégale, c’est-à-dire au détriment des artistes et sans leur consentement).
Personnellement, et absolument sans la moindre hypocrisie ni démagogie, je finis habituellement par acheter tous les disques que j’aime en mp3, format dont je me débarrasse ensuite. Ce fut le cas pour In Rainbows de Radiohead, le sera sûrement pour The Slip de Nine Inch Nails, et le fut pour tous ceux que j’avais découvert « sans autorisation » : je ne suis donc pas contre ni le mp3, ni les leaks. Et puis, il y a ces albums qu’on ne trouve plus dans le commerce, et je ne payerai jamais pour du mp3, non mais !
Retournons à nos moutons… enfin, à notre agneau et son (une fois n’est pas coutume) acolyte le loup. Une chose est certaine : que vous le téléchargiez, attendiez sa sortie, ou simplement l’écoutiez sur SoundCloud, Versus LP s’avère dès la première écoute un très bon album, efficace, tout de suite touchant, malgré une envie de prolonger son écoute tant l’on se rend compte que plein de détails semblent nous échapper. À écouter seul ou en soirée, Wolf + Lamb crée une ambiance sensuelle, lascive, sexy, sans fausse note ni cliché, ni même de grandiloquence.
Quarante minutes de chaleur partagée, huit titres tous envahissant, New York en deviendrait presque une ville du sud tant l’on s’imaginerait en été, au bord d’une plage de sable, le soleil couchant…
En un mot, une réussite qui mérite tout sauf de rester un cadeau ! Mais peut-être rééditeront-ils l’exploit de The Weeknd qui avait donné son premier album, avant que celui-ci ne devienne l’un des plus adulés de 2011. Pour le coup, je trouve même que la musique de Wolf + Lamb serait à mi-chemin entre celle de The Weeknd et de celle de Junior Boys (si le R’n’B des premiers ne me touches guère, l’électro pointue et sensible des seconds me percute entièrement !), pour sa tonalité.
Une très belle découverte !
(in heepro.wordpress.com, le 19/10/2012)