DIABÉSITÉ: La nouvelle épidémie à complications cardiovasculaires – Académie nationale de Pharmacie

Publié le 23 octobre 2012 par Santelog @santelog

Vous avez dit diabésité ? Cette nouvelle pathologie qui associe diabète de type 2 et obésité, avec des symptômes graves comme l'hyperglycémie, la résistance à l'insuline, l'hypertension artérielle et la dyslipémie, est responsable de complications cardiovasculaires et cancéreuses. On sait depuis longtemps que la surcharge pondérale et l'obésité prédisposent au diabète de type 2 mais l'association est particulièrement élevée chez les personnes à obésité centrale, avec une accumulation de graisse autour de la taille, qui présentent un risque accru de devenir résistantes à l'insuline. L'Académie de Pharmacie a consacré récemment une séance à la recherche de nouvelles approches thérapeutiques capables de diminuer la résistance à l'insuline et l'hypercholestérolémie et de réduire les complications vasculaires du diabète. Point sur la diabésité, la nouvelle épidémie et ses espoirs de traitement.

Avec le vieillissement et l'urbanisation, la prévalence de la diabésité est en augmentation rapide et est associée à une augmentation rapide du risque d'accidents vasculaires cardiaques et cérébraux, d'artérite périphérique et d'hypertension artérielle. Mais la malbouffe et la sédentarité ne suffisent pas à expliquer le risque. Au-delà, une composante « individuelle » avec des susceptibilités génétiques qui vont déterminer un degré pour chaque personne de vulnérabilité métabolique aux facteurs environnementaux. Ainsi, si la variance du poids et la secrétion d'insuline pourrait s'expliquer respectivement à 70 % et 60 % par nos gènes, les effets de la composante épigénétique, c'est-à-dire des mécanismes moléculaires résultants de l'action de facteurs environnementaux sur nos gènes, restent encore à découvrir.

Des traitements actuels peu satisfaisants contre la diabésité: Selon l'Académie de pharmacie, la seule restriction calorique pour réduire la diabésité et ses conséquences délétères est « illusoire ». Quant aux traitements qui réduisent la glycémie et restaurent la sensibilité à l'insuline, ils ont peu d'effet sur les complications cardio-cérébro-vasculaires et périphériques. Pour lutter contre la diabésité, il convient donc de développer des stratégies thérapeutiques intégrant le contrôle de la glycémie, la diminution de poids corporel et la protection vasculaire.

Les nouvelles approches reposent sur l'utilisation, d'hormones digestives et de médicaments actifs au niveau des hormones gastro-intestinales qui pourraient reproduire les effets bénéfiques de la chirurgie digestive sans ses inconvénients, ou agir sur les nouvelles voies de signalisation découvertes dans le tissu adipeux et dans l'endothélium vasculaire. Ainsi, les recherches sur le tissu adipeux, qui stocke les lipides, ont montré qu'il synthétise et sécrète des hormones circulantes (adipokines telles que la leptine, l'adiponectine et l'apeline) ainsi que des cytokines et chémokines qui agissent comme molécules de signalisation et des médiateurs des processus inflammatoires constatés chez l'obèse. Les recherches sur ces médiateurs, qui vont rééquilibrer le lien métabolique entre l'environnement et notre corps ouvrent donc de nouveaux espoirs thérapeutiques.

L'Académie de Pharmacie montre ainsi toute l'ampleur du champ de recherche à ouvrir en France, au-delà des efforts de prévention primaire par un mode de vie sain, sur la prévention et le traitement des maladies diabétiques et cardiovasculaires, en particulier, en identifiant de nouveaux biomarqueurs permettant des interventions plus précoces auprès des groupes à risque.


Source:
Académie nationale de Pharmacie « Diabésité et maladies cardio-cérébro-vasculaires : nouveaux médiateurs et nouvelles cibles » (Vignette “Micro ARN” Welcome Trust, visuel ADA))