Bachelorette de Leslye Headland

Par Catherine93

Trois amies particulièrement vachardes décident de saboter le mariage de Becky, une "amie" (notez les guillemets) d'enfance au physique ingrat. Elle est obèse et épouse un gentleman. Quelle rage exprimée par le visage dépité de Kirsten Dunst!! Ces mimiques de jalousie, de félicitations hypocrites sont un moment de pur plaisir! Regan est névrosée, hystérique, jalouse et incapable de renoncer à sa façon de vivre. Pas mieux pour ses deux amies cocaïnomanes, comme elle, buveuses, comme elle, anorexiques, comme elle. Bref! Un trio infernal de paumées qui jurent comme des hommes, ont une sexualité compulsive comme les hommes. Becky, l'amie rondouillarde, n'est pas épargnée non plus. Niaise, incapable de s'en tenir à une décision, paumée elle aussi mais ce portrait me semble plus conventionnel.

Bachelorette n'épargne pas la gent féminine et c'est tant mieux. Mais ce qui est regrettable dans ce film, c'est que la réalisatrice ne va pas jusqu'au bout de ses intentions. Après une nuit d'errance pour tenter de sauver la robe de la mariée qui a subi force outrages, tout est bien qui finit bien pour les filles. Gena retrouve son amoureux d'enfance: ils n'ont jamais cessé de s'aimer malgré la séparation et les déchirures, Katie rencontre celui qui semble être l'homme de sa vie et Regan continue de faire bonne figure. Tout est bien qui finit bien, tout le monde rentre dans le rang et c'est là que le bât blesse. Bachelorette ne va pas jusqu'au bout de sa vachardise. La guimauve l'emporte, certes après le foutre, la merde et l'urine, la coke et l'alcool mais en Amérique, il ne faut pas dévier trop longtemps. Ca casse les rêves des midinettes et donc ça menace le portefeuille des producteurs.

Dommage.