Un homme que j'ai appris à connaître trop tardivement, mais que j'ai découvert ces dernières années dans un peu toutes les arènes du sud-ouest. Un homme éminement sympathique qui partageait sa connaisance des toros.
Le texte de Pierre Vidal:
« C'est une très triste nouvelle que nous venons d'apprendre ce soir d'automne, gris et pluvieux sur le Piémont pyrénéen : le décès de Pierre Charrain vendredi soir. Nous aimions beaucoup Pierre pour sa gentillesse, son attention aux autres et son aficion à toute épreuve. Il aura eu une vie remarquable qui l'aura fait bourlinguer sur toutes les mers du globe et connaître les endroits les plus étonnants. Avec de grosses responsabilités. Mais de cela, il parlait peu car c'était une personne modeste qui n'aimait pas se mettre en avant.
Sa grande passion, c'était les toros, et il avait choisi de s'y consacrer sans économiser ses efforts. Il s'était installé seul au "Palmeral" depuis quelques années et il s'occupait des vaches et des toros de Juliette et Christophe Fano, une famille à laquelle il était très lié. Sa famille en fait.
Entre Bidache et Saint-Palais, sur ces terres ingrates, il avait appris avec humilité et toujours avec humour le métier de mayoral. Il le faisait passionnément et le voir appeler ses vaches avec amour, par leurs noms, étaient toujours un sujet d'étonnement. Il vivait dans ces collines pluvieuses comme un moine et parfois cette solitude lui pesait. Lorsqu'on venait le voir il vous faisait toujours bon accueil. C'était alors de longues discussions sur l'élevage, les toreros, le monde taurin et son avenir où jamais il ne se départait d'une grande ouverture d'esprit.
Il faisait aussi de nombreux reportages pour Corrida France et on le retrouvait au callejón toujours avec plaisir car c'était l'ami de tous. Il était très lié à Francisco Marco, le bon torero navarrais, et il l'aidait autant qu'il le pouvait comme il avait aidé le jeune Sofiane. Car Pierre débordait de générosité.
Repose en paix, Pierre. Nous ne t'oublierons pas. »
Pierre Vidal