Bilan de l'étude sur les dangers de l'usine de méthanisation (INERIS)

Publié le 28 octobre 2012 par Maurice Puault

Bilan de l'étude sur les dangers de l'usine de méthanisation (INERIS)

ETUDE DE DANGERS 



Les éléments rapportés par l’INERIS démontrent que les garanties promises sur 
l’innocuité et la faisabilité de l’usine projetée ne sont pas apportées. 


En se limitant à la lecture des conclusions de l’analyse critique de l’INERIS, on peut 
considérer que le projet n’est pas clairement remis en cause. 


L’argumentation de l’INERIS reste en effet très restreinte dans ses conclusions et omet 
certains sujets essentiels. 


Il paraît regrettable que l’INERIS n’ai pas pu s’appuyer sur l’argumentaire défendu et 
développé par l’ARIVEM dans les mémoires remis au tribunal administratif par le conseil de 
l’association. 


Toutefois, dès lors que l’on se réfère aux constats produits par l’INERIS, le projet est 
totalement remis en question. 


REMARQUES 


SUR L’ACCIDENTOLOGIE 


Remarque 1 : 


- l’INERIS confirme que l’accidentologie présentée lors de l’enquête publique n’était 
pas complète. 


L’INERIS cite : « Concernant l’accidentologie, nous émettons plusieurs remarques. La 
première est que l’étude des incidents et accidents internes présente une partie seulement des 
incidents et accidents survenus en interne. De plus, il s’agit d’accidents anciens (1990, 2001 
et 2002) et surtout, les enseignements tirés et leur prise en compte pour l’installation projetée 
ne sont pas présentés. » 


Et encore : « Cette liste de 11 accidents n’apparaît pas exhaustive au vu de l’extraction 
réalisée le 5 juillet 2012 impliquant des installations de méthanisation biologique ainsi que la 
collecte du biogaz qui compte 36 scénarios survenus entre 1990 et 2008 inclus. » 


Et de conclure pourtant : « des lacunes ont été relevées dans l’étude de l’accidentologie. 
Toutefois, ces lacunes n’ont pas d’incidence sur l’identification des potentiels de dangers, des 
causes et des conséquences des scénarios d’accident potentiels associés au projet au vu de 
l’analyse menée sur l’étude de dangers. » 


L’argumentaire de l’ARIVEM précise pourtant que cette lacune a des conséquences sur 
la conduite de l’étude de dangers. 


SUR L’EXPLOSION DES DIGESTEURS (Scénarios 3 et 4) 


Rappel : 

- Scénario 3 : Explosion du digesteur suite à entrée d’air (dépression) (A.3.7) ; 
- Scénario 4 : Explosion du digesteur suite à entrée d’air (mise à l’air) (A.3.8). 


Remarque 2 : 


- Pour les scénarios 3 et 4 sur l’explosion des digesteurs, l’INERIS retient « une 
probabilité d’accident majeur d’un digesteur de classe D et non E, tel qu’affiché dans 
l’étude. » 



l’INERIS confirme les analyses formalisées dans l’argumentaire de l’ARIVEM. 


L’INERIS cite : « l’exploitant devra faire la démonstration qu’il va mettre en place toutes les 
mesures de maîtrise des risques nécessaires pour réduire la probabilité des scénarios 3 et 4. » 



Malgré cela, les travaux de l’INERIS ne relèvent pas l’ensemble des erreurs du dossier 
URBASER précisées dans l’argumentaire de l’ARIVEM et n’indiquent pas leurs 
conséquences sur la procédure d’autorisation. 



SUR LES FEUX DE FOSSE DES ORDURES MÉNAGÈRES RÉSIDUELLES 


Remarque 3 : 


- l’INERIS confirme la non prise en compte de ce scénario. 


L’INERIS cite : « Les risques d’incendie seront moins importants en terme de conséquences ; 
en effet les déchets (ordures ménagères, collectes sélectives et objets encombrants) ne sont 
pas des produits combustibles dont l’inflammabilité est rapide, les risques seront plutôt du 
type feux couvants aux effets peu importants mais qui pourront durer longtemps. » 



L’analyse de l’INERIS reste limitée puisque : 


- Les départs de feu de fosse OMR recensés sur l’installation existante ne sont pas 
mentionnés ; 
- Des études de dangers d’usine d’incinération considèrent un risque plus important de 
départ de feu dans les fosses OMR ; 
- Des feux aux conséquences catastrophiques ont eu lieu sur des fosses OMR. 

L’argumentaire de l’ARIVEM considère que le scénario d’un départ de feu dans les 
fosses OMR aurait dû être analysé. 


SUR LES EFFETS DOMINOS 
 

Remarque 4 : 

 

- l’INERIS ne traite que de l’effet de l’explosion d’un digesteur se propageant sur 2 
digesteurs mitoyens. 



L’INERIS cite : « L’identification des effets dominos est globalement bien menée. Il manque 
toutefois l’identification de l’effet domino correspondant aux effets de l’explosion d’un 
digesteur sur les deux digesteurs voisins, mais l’omission de cet effet domino ne remet pas en 
cause les conclusions de l’étude. » 


L’INERIS conclue que la prise en compte de ce scénario n’entraîne pas de remise en cause 
des conclusions de l’étude de dangers. 


Pourtant, l’argumentaire de l’ARIVEM considère deux autres effets dominos non 
analysés par l’INERIS : propagation d’un feu depuis les tunnels de compostage ou de la 
fosse OMR vers la zone de production de biogaz. 

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Mis en forme de texte pour plus de lisibilité (Maurice)