Deux stèles de tailleurs de pierre à Saint-Just-Luzac (17)

Par Jean-Michel Mathonière

Le cimetière du bourg de Saint-Just-Luzac (Charente-Maritime) renferme deux vieilles stèles corporatives ou compagnonniques de tailleurs de pierre, situées l'une à côté de l'autre.

En pierre calcaire d'une région où abondent les carrières, ces stèles sont surmontées d'un fronton triangulaire où ont été sculptés des outils.

La première présente, à gauche, un compas posé sur une équerre à branches mobiles ou fausse-équerre. A droite, un marteau est posé sur une équerre.


Des plaques de marbre plus récentes ont été fixées sur le monument et concernent des personnes décédées en 1946 et en 1955, ce qui ne permet pas d'identifier le nom de la ou des personnes inhumées à l'origine.

La seconde stèle comporte un assemblage d'outils de tailleurs de pierre qui ne ressemble pas à un blason compagnonnique, quoique les variantes aient été multiples. On y distingue un compas, un marteau et une équerre.

© Photographies Laurent Bastard 2012, D.R.

Cette sépulture est celle d'Amédée Chardonnet (1867-1899), qui n'était pas tailleur de pierre mais cultivateur. En revanche, sur la partie droite de la stèle apparaît le nom d'Eugène Augustin Saussiau (1849-1900). Une recherche dans l'état civil mis en ligne par les Archives départementales de la Charente-Maritime nous ont permis d'apprendre qu'il était le beau-père d'A. Chardonnet et qu'il exerçait le métier de maître maçon. Il a eu un fils, Edmond Gustave (1875-1961), qui exerçait la même activité. Peut-être est-ce lui qui a réalisé le monument.

Comment savoir si Eugène et Edmond Saussiau étaient ou non des compagnons tailleurs de pierre, et de quelle société ?

L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)