BOO, le beau-frère suédois !

Publié le 03 novembre 2012 par Jeffdepangkhan @jeffdepangkhan

Si un jour on m'aurait dit que j'aurais un beau-frère suédois, je ne crois pas que j'aurais parié un kopeck sur l'affaire. Et pourtant, en émigrant de plus de dix mille kilomètres, de la France vers la Thaïlande, je devais en principe m'attendre plutôt, si je me mariais à une fille du cru, chose que je fis il y a bientôt treize ans, d'autant plus une fille du cru issue d'une grande famille avec plein de frères et sœurs, ce qui est le cas, je devais par principe m'attendre à avoir une pléiade de beaufs et belles doches thaïlandais, ce qui est d'ailleurs aussi le cas, mais de là à avoir un beauf issu des pays nordique de l'Europe, non, cela ne m'était vraiment pas venu à l'esprit !

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M'installant en ISAN très rapidement après notre mariage, celui de Oy et moi-même, je rencontrais les concubines et concubins des six frères et sœurs de Ma Dame !

Le premier, Manot, francophile et francophone, il avait travaillé presque dix ans en France fut tout de suite mon ami, et on peut dire que l'on s'en ait payés des bonnes tous les deux, hélas, il est parti rejoindre les terres de Bouddha il y a plus de six ans, sûrement parce qu'il aimait s'en payer un peu trop, des bonnes tranches de vie !

Ensuite Naï, un gars du nord, de la province de Phrea est aussi un joyeux drille qui vient au village à chaque nouvel an et Songkran et célébrations en tous genres. Après l'avoir visiter dans sa province montagneuse, il vit désormais à Chonburi et à trouver un filon avec Sa Dame. Il travaille pour Zhullian, une sorte de Amway malais où l'on doit trouver des revendeurs (des pigeons?) qui trouvent à leur tour des revendeurs, formant alors une chaîne de revendeurs profitant alors à ceux en haut de la pyramide des revendeurs, état prospère de mon beau-frère et de la sœur de Oy, Tou !

J'ai un autre beauf, « mister Sissip », il vit à l'entrée du village, plutôt discret depuis ces trois dernières années, depuis que les docteurs lui ont dit de mettre la pédale douce sur le « sissip », le Lao Khao, alcool de riz à 40° (d’où son surnom de mister Sissip (40 en thaï) dont il est toujours affublé) qu'il avait la fâcheuse tendance à s'imprégner en grande quantité.

Il y a aussi les deux frangins de ma femme. Pour l’aîné, il est un célibataire endurcie, marié une année, il éleva sa fille avec ses sœurs dont principalement Ma Dame Oy, sa propre femme, mon hypothétique belle sœur, inconnue pour moi, préférant les cotes australiennes pour une vie plus confortable, abandonnant mari, infante et son ISAN natal !

Le cadet des frangins et de la famille est marié à une fille de Khon Kean, ils travaillent dur sur les marchés, proposant des plats à emporter au milieu d'une zone industrielle dans la région de Si Racha, on ne les voit que très rarement, discrets comme l'est cette belle sœur et sa famille que nous avons visités une fois, une famille de riziculteur, dure à la tâche !

Chiss, le frère ainé 

Chang le cadet .

Alors vous allez me dire : « Mais, il nous manque un beau-frère ! ». En effet Sontaya, mon beauf de Nongkaï, avec qui je suis très proche, taximan à Bangkok, mais je devrais dire mon ex beau-frère, Toy sa femme et sœur la plus proche de ma Dame se sont séparés il y a trois ans ! Ils vivaient ensemble depuis 20 ans puis ont décidé de se marier, on fait une bicoque qui colle à notre maison pour y passer leur vieux jours mais ce n'était pas sans compter sur les dérives de Sontaya, les maîtresses, enfin juste une maîtresse, une « mia noï », rien d'exceptionnel en Thaïlande, mais qui se trouvait être leur voisine à Bangkok...La frangine n'a pas supporté, divorce illico et abandon du foyer à la ville, pour chercher du travail à Hua Hin...

Sontaya, Toy et les enfants ainsi que la maman, Yaille Thong, lors de "la pendaison de crémaillère" de leur maison!

Au départ dans un hôtel pour faire les chambres puis flairant l'environnement ambiant, elle se mit en quête d'un farang, « tok farang »(pêcher le farang)...Oh , elle n'est pas toute jeune, la cinquantaine, et je me disais, qu'elle ne serait pas prête à ramener un farang au village, de surcroît dans une maison plutôt en état de délabrement avancé ! Je me méfiais tout de même, je connais la persévérance de la femme thaïe et je me disais que j'allais avoir un jour, un voisin allemand qui détruirait la vieille baraque pour y coller près de notre demeure une maison avec eau et gaz à tous les étages !

Toy & Boo à la maison !

Enfin, on en était pas là et puis un jour, il y a deux mois, un matin vers quatre du matin j'entendais, remontant l'arrière cuisine de la maison, une voix masculine s'écriant (à 4 heures du mat', merde alors!)  « bioutifoul, Souaë Makma ! ». Ce qui devait arriver, arriva ! Un farang inconnu franchissait la porte de la maison ! J'avais été mis au parfum et je savais qu'il ne pourrait pas rester dans la maison tombant en botte et qu'ils squatteraient chez nous avec Toy ! Je me levais et voyais un grand bonhomme, plutôt âgé, souriant et ramenant dans ses bagages, vin rouge et fromage, il devait savoir que j'étais français ! Enfin...il marquait un bon point !

On fit les présentations. Mister BOO, suédois, vivant en Thaïlande depuis douze ans, mais essentiellement du coté de Hua Hin, ne connaissant pas l'ISAN ! Ayant vécu plus de cinq ans en Australie, ayant beaucoup voyagé pour son travail, il était boulanger (deuxième bon point!), aimant la France et même les français (si si ça arrive), mais là, oh la la, troisième bon point... On partait dans une conversation, en INGLISS, que je comprenais, il avait 78 ans (mince, quasiment l'age de mes parents), avait été déjà marié avec une thaïlandaise de la frontière birmane, coté sud Birmanie et puis elle était partie avec économie et tout le tralala, pas vraiment original ?

Il aspirait désormais à une vie tranquille avec Toy, avait vu l'ISAN à peine trois heures et l'aimait déjà (quatrième bon point), voulait aller visiter les environs et je me disais : « Ça y est, il va décider de faire une maison à la place de la hutte existante, il va vite l'ancien ! ». Nous sommes restés plus ou moins ensemble quatre jours, car la frangine l'accapara pour le présenter à tout le village, « la prise était-elle bonne ? ». Il est vrai que l'on n'a pas affaire à une jeune aux dents longues, alors je dirais que cela va plutôt « chacha »(doucement), la belle sœur ayant plutôt elle aussi le désir de se caser tranquille sans brusquer son ami suédois.

Oh ! elle essaya bien de lui montrer tous les dysfonctionnements de sa maison, mais l'homme des plaines du nord lui dit qu'il fallait y aller doucement, qu'il n'était pas riche et qu'il ferai ce qu'il faut à son rythme ! Toy parut satisfaite et après quatre jours de village, Boo voulut visiter Roi Et, il avait besoin de ville. Nous partîmes les conduire dans la grande ville de la province ! Il ne fut sonc pas envahissant, développant des conversations sympathiques et je fus agréablement surpris et heureux de parler d'histoire, de voyage, de politique et de bien d'autres sujets, étant pour moi aussi une façon de briser une certaine monotonie de la vie de village !
Lors de notre séjour à Hua Hin, nous les retrouvions, il voulut nous accueillir chez lui, mais par politesse nous refusions, en effet nous étions quatre, et il y avait déja dans les murs les deux grands enfants de sa douce et une autre soeur, la femme de "Sissip", yaille Choo, mais irions tous les matins partager le café avant de se rendre à la plage et puis nous partageâmes quelques soirées arrosées, agrémentées de fruits de mer et poissons cuisinés tout en écoutant du Charlie Parker et du Dizzy Gyllespie (cinquième bon point !). Sa maison est plaisante, dans un quartier thaï, il élève des poissons dans le bac qui devrait servir à se doucher, ben oui pourquoi pas, même si en se douchant au baquet on risque de se prendre un poisson dans le cornet, il a trois motos dont une grosse pour les long trajets, il bouge souvent et puis il fut ravi de me présenter sa dernière acquisition, un vélo électrique lui permettant de se rendre aux quatre coins de la station balnéaire,  les marchés et bistrots parce qu'il faut le dire, il aime bien la tututte BOO, OK OK, c'est un nordique, rien d'extraordinaire, mais je crois que je n'ai rien à redire là-dessus !

Mister BOO est donc mon nouveau beau-frère, sympa, parfois déconcertant, heureux avec sa compagne, resté très jeune, se fendant la poire à tour de bras, dissertant entre autre sur Napoléon et l'Histoire de l'Europe, toujours à la recherche de petites perles du jazz et il reviendra nous voir, en décembre ! Laissant alors tous mes a priori au rebus qui pouvaient m'animer, Boo sera le bienvenu en ISAN, chez nous, à Ban Pangkhan !

Ta Boo, mon beauf suédois, 

heureux de te compter désormais parmi nous !

Paille Kheundheu !

« Hua Hin, Thailande ! Au pays du matin calme ?Et vous, vous êtes plutôt, Tongs, Crocks ou Slaps ? »
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