12 Bit Blues : « A NINJA TUNE audio science kit »
Voici l’accroche de la dernière production du célèbre Kid Koala. Cela laisse forcément songeur, et lorsque l’on se penche sur le kit en question cela ne laisse pas indifférent. En déballant l’objet de toutes les convoitises, on découvre avec surprise (si l’on était pas prévenu) que le Kid a ingénieusement songé à nous gratifier d’un mini-gramophone en papier per
Passé ce petit frémissement primaire, vient le temps de découvrir l’album en lui-même, et là les choses se gâtent. 12 pistes, dont 11 portent le subtil nom de Bit Blues. Pas forcément évident de s’y retrouver au départ, mais je vous rassure, je ne m’y retrouve toujours pas au bout de la cinquième écoute.
Néanmoins, le travaille musical en lui-même est très intéressant, puisque le génie du turntablism a choisi de replonger dans les racines de l’ensemble des musiques occidentales actuelles en revisitant toute une série de morceaux de blues plus authentiques les uns que les autres. Alors si les noms de Blind Lemon Jefferson, Howlin’ Wolf ou Brownie McGhee ne vous disent rien, et que vous êtes totalement imperméables à la force de ce que représentait le mouvement folk-blues de la première moitié du XXème siècle, alors il est très probable que vous vomissiez littéralement ce 12 Bit Blues. Néanmoins, je vous engage vivement à vous y pencher car il s’agit tout de même d’un tour de force qui mérite que l’on s’y attarde un minimum.
12 Bit Blues : l’authenticité du son
Difficile donc de différencier les différents morceaux de prime abord, notamment si les sonorités blues ne font pas partie de votre quotidien. Mais il se dégage de l’album une ambiance bien vivante, une chaleur très agréable qui, personnellement, m’incite à maintenir l’écoute. Le son, bien que retravaillé par Kid Koala, est authentique, complètement lo-fi et rend magnifiquement hommage à ces pionniers de la musique moderne. Ça hume bon les bretelles en cuir de cheval, le piano-bar enfumés de cigares et les sentiers poussiéreux jonchés de mules amaigries.
Je dois bien admettre que je n’étais originellement pas un fervent supporter de Kid Koala, autant par goût que par ignorance, il est vrai. Mais cet opus, qu’on le juge ambitieux ou pas, m’a définitivement remis dans le droit chemin.
A l’heure où la course à la modernité amène son lot quotidien de nouveautés, ce retour aux sources fait du bien aux tympans. Cet album est un ovni musical dans le lignage des productions made in Ninja Tune. C’est inhabituel, c’est original, et c’est aussi ça qui nous enchante.
L’album est disponibles directement chez Ninja Tune, ou bien en téléchargement sur