Lâchés dans la nature, à l'Espace Condorcet de Viry-Chatillon (91)

Publié le 12 novembre 2012 par Onarretetout

L’installation du Collectif Réversible qui nous accueille dans la cour de l’espace Condorcet me fait douter : ai-je déjà vu cette cour pavée ? Oui, bien sûr. Mais y avait-il cette fontaine, ce petit bassin ? Le travail de ce Collectif change à chaque fois mon regard sur l’environnement : création d’un lieu intime (c’était dans l’Ôtre Ville aux Guinguettes à Chilly-Mazarin), signalétique végétale au sol et invitation dans une cuisine de plein air (c’était aux Jeunes Pousses à Saulx-les-Chartreux). Ici, à Viry-Chatillon, à la cour revisitée, répond, au deuxième étage, dans la salle d’exposition qui garde son allure d’ancienne chapelle, un salon en forme de pelouse où deux fauteuils sont tournés vers une télévision. Les branches qui s’élèvent le long des murs et leurs ombres ajoutent de la solennité au caractère majestueux du lieu.

Les autres artistes de l’exposition offrent aussi une façon d’être avec la nature, ou plutôt, avec la manière dont nous traitons la nature : Sophie Bons travaille le carton ondulé et en fait des tableaux en relief ; Stéphane Bouelle répète le motif du soulier pour former des ailes comme s’il voulait que nos piétinements prennent de la hauteur ; Kiki D récupère des sacs poubelles et réalise, en les tressant, des trophées animaux ; Teresa Espinal fabrique des personnages, chacun étant encadré comme pour leur marquer du respect ; Caroline Kennerson fait jaillir du sol des sortes de tasseaux de bois brut dont la tranche supérieure évoque la fibre, la cellule, le secret de la matière : Frédéric Lemoine accroche un totem en papier de soie ; Taka Mizukami peint des ardoises ; Paola V. Vigario expose des montages photographiques où elle projette la désolation de notre monde épuisé.



Isabelle Aubry tend, dans le parc voisin, autour du grand bassin rond, des bâches par lesquelles palmiers, bambous, fougères et ginkgo biloba prennent place dans l’espace encore fleuri le jour où j’y suis allé.

Ne ratez pas le petit jardin de sculptures discret au bas de l'escalier.

L’exposition se termine le 14 novembre.