Hollande ? No future.

Publié le 12 novembre 2012 par Mister Gdec

Puisque Juan a l’amabilité de nous interpeller si gentiment du fond de ses Coulisses, nous serions fort désobligeants de ne point satisfaire à sa légitime curiosité… Et cela bien qu’elle puisse prendre parfois des contours tout aussi acrimonieux que ceux qu’il reproche à notre gourou tant aimé. La preuve en est que notre illustre blogueur – l’un de ceux que pourtant je respecte malgré nos divergences – s’est senti obligé d’appeler à la rescousse, par le biais d’un lien dissimulé sous le mot « courage »,  un lascar bien peu respectueux des règles de politesse les plus élémentaires qu’il demande pourtant à d’autres.

Et donc, puisque Juan rebondit sur une sentence de Mélenchon qu’il s ‘agit de replacer dans son contexte pour ne pas en dénaturer le sens, puisqu’elle n’est pas tout à fait exacte (le blogueur a certainement eu tort de faire aussi aveuglément confiance au JDD), citons là pour le plaisir : « Jean-Luc Mélenchon, ce dimanche 11 novembre, a exhorté quelques responsables de la gauche dit gouvernementale d’avoir le courage de le rejoindre. ». Et bien ce n’est pas tout à fait cela, la nuance est importante, à moins de vouloir caricaturer volontairement, comme c’est souvent le cas dès qu’on parle de Mélenchon. Faites vous donc votre propre opinion en regardant la totalité de cette vidéo :

La citation exacte est donc : “Au lieu de servir de décor de gauche à François Hollande et Jean-Marc Ayrault qui n’écoutent rien de ce que vous proposez, qui n’ont repris aucune de vos propositions, est-ce que vous n’êtes pas capables un jour d’avoir le courage que j’ai eu avec d’autres et de dire maintenant ya basta ? »

Ce qu’il fallait démontrer. Et d’une. Il fallait à mes yeux effectivement du courage pour quitter un parti à qui on a consacré – faut-il le rappeler –  autant de temps, avec les avantages qu’il lui procurait, et qu’il lui aurait encore davantage procuré s’il s’était contenté de rester dans les rangs socialistes, maroquin en prime… et emmerdements en moins : certains ministres sont en effet beaucoup moins sur la ligne de front évoquée par notre ami blogueur que d’autres. Qui voudrait de la place de Mélenchon aujourd’hui, lui qui se voit si souvent conspué ? Quand ce n’est pas ridiculisé… malgré l’apport indéniable qui est le sien, à gauche.

Deuxio, à propos de ceci : « Mélenchon a encore beaucoup de travail à accomplir pour faire croire et convaincre que l’alliance des contraires sera une alliance réelle ». Il est une chose qu’aucun commentateur politique sérieux ne peut enlever au co-président du Parti de Gauche : le fait qu’il ait réussi ce qui paraissait invraisemblable il y a encore quelques années seulement : rassembler en une telle force et une telle dynamique une cohorte de partis et mouvements à gauche du PS autrefois irréconciliables, au point que même le NPA dans certaines régions rejoigne cette coalition. Et de deux.  Il n’y a en outre pas de convictions contraires quant on est militants sur le terrain à Notre Dame des Landes, ou contre le TSCG, comme l’évoque Mélenchon dans cette vidéo, pour seul exemple.

Enfin, pour clore là cette réponse à nos détracteurs (elle ne s’arrête donc pas au seul blogueur des coulisses, comme un autre billet ne s’arrêtait pas au seul Melclalex), quant à l’argument purement comptable  du « maigre » tiers que nous représenterions si le rassemblement souhaité par Jean-Luc Mélenchon était effectif, je crois pour ma part davantage à la force d’entraînement de nos convictions et d’un projet de société alternatif qu’à de vulgaires additions purement contextuelles qui ne servent qu’à consolider un statu quo qui nous mène dans une impasse, comme on le voit si bien en Grèce, en Espagne,  et ailleurs. L’austérité, non merci : très peu pour nous. Aucun avenir là dedans.

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