Patricia Laranco (Île Maurice / France).

Par Ananda

POEMES DE NOVEMBRE

1.

Le brouillard

couleur de chagrin

qui vous confine

à la maison

dans le clair-obscur resserré,

l’épais feutre frôleur

des ombres

au  doux cercle méditatif !

2.

Le froid frétille,

grésillant,

fourmillant,

autour de ma tête ;

il masse mon cuir chevelu

de ses milliers de cristaux

aigus, et j’en ai le vertige !

3.

La fraîcheur

fait ses griffes sur

la délicate peau des mains,

l’on voit ses sillons s’y creuser,

petites crevasses cruelles.

Le froid se glisse entre les plis,

les pores, il craquelle,

il défait,

il trace sa géométrie,

sa cartographie effilée

de gerçures aux profonds canyons

et d’engelures qui sinuent :

il laboure tel un félin

la fragilité de nos chairs,

il y plante comme un vautour

ses serres

qui ne lâchent plus

**

Le froid est un vil carnassier !

3.

Le vent

époussette les choses

et réinstalle l’étendue.

Il traque tout ce qui est en trop,

se défait de ce qui encombre.

Il élargit tous les écarts,

impatient qu’il est d’éloigner

les uns des autres les profils

des immeubles et des maisons.

Son souffle humide adoucit l’air

tout en faisant le grand ménage !

Patricia Laranco

(novembre 2012)