« Sauvons le peuple grec de ses sauveurs ! » Et de Quatremer…

Publié le 21 novembre 2012 par Mister Gdec

La schizophrénie est une maladie mentale se développant généralement au début de la vie adulte. Elle est caractérisée par des difficultés à partager une interprétation du réel avec les autres, ce qui entraîne des comportements et des discours bizarres, parfois délirants. Le terme de « schizophrénie » provient du grec « σχίζειν » (schizein), signifiant fractionnement, et « φρήν » (phrèn), désignant l’esprit (wikipédia)

Pendant que des aficionados si socialisses s’ébattent joyeusement dans leur bac à sable en commentant sans fin la dernière saillie drolatique du père François, dont la liberté de conscience est si géométriquement variable qu’elle trouvera toujours des circonstances atténuantes aux gros cons de droite pour ne surtout pas se les mettre à dos, repoussant par exemple aux calendes grecques le droit de vote des étrangers pourtant promis, je me suis intéressé quant à moi au délicat problème de la quatremerdise. Qu’on se le dise ! Non, ce n’est pas une insulte, juste une pathologie assez proche selon moi de celle que j’évoque en exergue, comme vous pourrez vous-même en faire le constat à la faveur de sa dernière petite commission, sur son blog.

Le Monsieur, qui se prétend journaliste alors qu’il nous reste toujours à prouver qu’il n’est pas simplement la caution morale d’un système à bout de souffle étant donné ses prises de position toujours du bon côté du manche, celui qui cogne (dur), nous assène donc là sa terrible plainte qu’il nous faut impérativement entendre, sous peine de ne pas être pragmatiques, rationnels, intelligents, et aussi et surtout – l’argument qui tue – profondément européens. Écoutez le bien, braves gens, sa parole est d’or, et rien que le titre est un bijou de propagande à lui seul :

Grèce: un cadeau à 240 milliards d’euros?

La Grèce est devenu un interminable cauchemar pour la zone euro : en dépit d’une aide financière massive et de la plus importante restructuration de dette publique des temps modernes, le pays est à bout de course et s’enfonce dans une récession vertigineuse

.

Et la conclusion de ce brillant ouvrage est :

Tant au FMI, qu’à la BCE ou à la Commission, on estime que les Etats de la zone euro devront accepter une restructuration de la dette grecque qu’ils possèdent, soit 240 milliards une fois que l’ensemble des prêts auront été versés à ce pays. [...]Reste que cette solution extrême ne sera probablement pas décidée avant les élections allemandes de septembre 2013, car l’opinion publique n’est pas prête à accepter un tel « cadeau », même si Berlin « évolue », comme s’en réjouit un diplomate.

Voilà qui est étrangement conforme à ce que je lisais ici, en termes d’état d’esprit d’une certaine élite dirigeante européenne non élue dont Monsieur Quatremer se fait le si diligent écho. Ces gens là réfléchissent à la meilleure solution, n’en doutons pas. Sauf que. Connaissez vous cet exercice de logique qui consiste à relier 9 points en trois traits sans lever le crayon ? La solution est dans la prise de distance d’avec le problème, et de sortir d’un certain schéma de pensée, qui enferme. Il me semble bien que ces gens se retrouvent exactement dans la même situation : enfermés dans leur seule et si exclusive logique, sans issue. Car pendant ce temps là, il est proprement hallucinant de constater en parallèle, cruellement impuissants, que pendant que ces beaux Messieurs et ces belles dames pérorent, au chaud dans leurs beaux cabinets et salles de conférences feutrées et sécurisées, des gens meurent, se suicident, crèvent de faim, et que des milices néo-nazies peuvent tranquillement parader en toute impunité dans les rues devant une parodie de démocratie dépassée par les évènements et incapable d’assurer le minimum vital à ses concitoyens. Et de cela, je suis juge. Rien ne saurait l’excuser, pas même et encore moins la meilleure des plaidoiries, la plus fine des arguties. Entendez vous bien ? Des gens meurent, bordel ! On taille dans le vif des minimums vitaux, des pensions de retraite, en dessous même du seuil de pauvreté, et il faudrait approuver ?

Sans moi.

Si vous ne devez retenir que quelques mots de ce billet, prenez ceux-ci : Solidarité avec le peuple grec ! Et comme Jacques Rancière, écrions nous aussi «  SAUVONS LE PEUPLE GREC DE SES SAUVEURS ! »

Au moment où un jeune Grec sur deux est au chômage, où 25 000 SDF errent dans les rues d’Athènes, où 30% de la population est tombée sous le seuil de pauvreté, où des milliers de familles sont obligées de placer leurs enfants pour qu’ils ne crèvent pas de faim et de froid, où nouveaux pauvres et réfugiés se disputent les poubelles dans les décharges publiques, les «sauveurs» de la Grèce, sous prétexte que les Grecs «ne font pas assez d’efforts», imposent un nouveau plan d’aide qui double la dose létale administrée. Un plan qui abolit le droit du travail, et qui réduit les pauvres à l’extrême misère, tout en faisant disparaître du tableau les classes moyennes.

Le but ne saurait être le «sauvetage» de la Grèce [… la suite ici]