Bergson : la conscience est mémoire

Publié le 25 novembre 2012 par Joseleroy

Cours de philosophie demain chez José Le Roy à Paris

Bergson : le temps et la durée

de 19.30 à 21 h

rens: josleroy@aol.com

Qu'est-ce que le temps pour Bergson? Pourquoi afirme-t-il que la philosophie et la science n'ont pas compris l'essence du temps?

Qu'est-ce que la durée pour lui? Quels rapports a-t-elle avec Dieu et le mysticisme?

Nous verrons toutes ces questions demain.

   " Qui dit esprit dit avant tout conscience. Mais, qu'est-ce que la conscience ? Vous pensez bien que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l'expérience de chacun de nous. Mais sans donner de la conscience une définition qui serait moins claire queue, je puis la caractériser par son trait le plus apparent : conscience signifie d'abord mémoire. La mémoire peut manquer d'ampleur; elle peut n'embrasser qu'une faible partie du passé; elle peut ne retenir que ce qui vient d'arriver; mais la mémoire est là, ou bien alors la conscience n'y est pas. Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s'oublierait sans cesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant : comment définir autrement l'inconscience ? Quand Leibniz disait de la matière que c'est " un esprit instantané ", ne la déclarait-il pas, bon gré, mal gré, insensible ? Toute conscience est donc mémoire - conservation et accumulation du passé dans le présent. Mais toute conscience est anticipation de l'avenir. Considérez la direction de votre esprit à n'importe quel moment : vous trouverez qu'il s’occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être. L’attention est une attente, et il n'y a pas de conscience sans une certaine attention à la vie. L'avenir est là ; il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui : cette traction ininterrompue, qui nous fait avancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement. Toute action est un empiétement sur l'avenir. Retenir ce qui n'est déjà plus, anticiper sur ce qui n'est pas encore, voilà donc la première fonction de la conscience. Il n'y aurait pas pour elle de présent, si le présent se réduisait à l'instant mathématique. Cet instant n'est que la limite, purement théorique, qui sépare le passé de l'avenir ; il peut à la rigueur être conçu, il n'est jamais perçu ; quand nous croyons le surprendre, il est déjà loin de nous. Ce que nous percevons en fait, c'est une certaine épaisseur de durée qui se compose de deux parties : notre passé immédiat et notre avenir imminent. Sur ce passé nous sommes appuyés, sur cet avenir nous sommes penchés ; s'appuyer et se pencher ainsi est le propre d'un être conscient. Disons donc, si vous voulez, que la conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir. ".  L'Energie spirituelle, P.U.F. p.4-5.

La conférence avec David Dubois lundi dernier sur Abhninavagupta, qui était remarquable, m'a donné l'idée d'inviter d'autres professeurs de talent; ce sera le cas pour Pierre Gautier et Johnny Brousmiche en dcembre sur la question du désir.

j'espère vous y voir.

www.centrephilosophie.com

Module 3 :Le désir

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Qu'est-ce que le désir?

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Cours 2 du module 3

Désir et pudeur chez Rousseau

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Désir et ontologie chez Spinoza par Johnny Brousmiche, professeur agrégé de philosophie, doctorant "L'amour chez Descartes et Spinoza"