Toy – toy

Publié le 29 novembre 2012 par Wtfru @romain_wtfru

 On a du mal à vraiment savoir les choses pour lesquelles nous avons le plus pleuré durant notre existence. Est ce pour ces ruptures amoureuses casses gueules ou plutôt pour nos frères morts sur le bitume? Peut être bien pour aucune de ces raisons là, mais une chose est sûre, les larmes versées pour obtenir ces vieux jouets qui nous paralysaient le cerveau quand nous étions petits se trouvent non loin de la tête du classement.
Se rouler par terre dans les allées d’hypermarchés douteux était devenu une pratique commune, prêt à perdre toute dignité pour enfin avoir ce jouet discount, qu’on trouverait démodé quelques semaines plus tard. Toujours vouloir la nouveauté, le plus beau tout neuf, c’était devenu pire qu’un souhait, c’était une obligation dans notre esprit de bambin malfamé.

   Le temps passe, passe, passe et beaucoup de choses ont changé. Il n’existe plus ce même intérêt pour ces jouets du futur, même si certains continuent à trouver leurs plaisirs personnels dans la collection de jouets méga collectors vendus par des gens fourbes sur Ebay. Sans oublier non plus, les jouets pour adultes, mais, ces bons vieux Sex-toys sensés nous faire trouver des plaisirs encore inconnus restent encore un mystère acceptable pour la race humaine.
On pensait donc avoir tout vu, tout connu en terme de jouets, mais voilà encore une fois, on se remet en question avec la sortie de ce qu’on pourrait peut être appeler une nouvelle forme de joujou.

   TOY est peut être cette révolution, un jouet pour adulte permettant une nouvelle forme de plaisir par les oreilles ? De la musique qui nous permettrait de retrouver la délectation enfantine ? En tout cas, un disque de leur part va nous permettre de savoir si ce nouveau groupe venu tout droit d’Angleterre a réussit un beau coup, ou pas du tout.

On vous avait déjà introduit la bête, mais une douche bien froide ne fait jamais de mal. TOY est un groupe d’indie-rock/psychédélique londonien, comme l’Angleterre sait si bien les faire. Du haut de ses 5 membres qui composent le groupe (Tom Dougall (Chanson/Guitare), Dominic O’Dair (Guitare), Maxim Barron (Basse), Charlie Salvidge (Batterie), et Alejandra Diez (Claviers)), le groupe a rapidement attiré l’attention autour de lui grâce à ses premiers titres rapidement propagés sur la sphère internet 6.0.

   Et il est vrai qu’il était difficile de ne pas tomber sous l’envoûtement des chansons Left Myself Behind et Motoring : une belle publicité pour une groupe encore peu connu.

   Des rythmes qui entrainent, pour un rock plein d’énergie. De la fraîcheur et un peu de nouveauté, on n’en demandait pas plus. Un nouveau prétendant dans un style où les joueurs se font rares, on pouvait enfin se réjouir. Comme si TOY possédait la poupée vaudou parfaite et savait avec maîtrise, placer les épingles : nous étions à leur merci. Mais là où se situait l’intérêt principal porté sur TOY, était principalement sa ressemblance avec le fabuleux groupe qu’est The Horrors.  Vous avez dit Anglais, 5 membres, Rock psyché ? Effectivement la ressemblance était logique, d’autant plus que les sons possèdent des similarités non négligeables. Après le fabuleux Skying (dernier album des Horrors), comment ne pas en demander plus ?

   Nos souhaits ont été assez rapidement exaucés, un premier album pour TOY sur le label Heavenly, avec un nom assez explicite: TOY. Beaucoup d’attente a donc entouré ce premier opus, un groupe qui est capable de faire en un seul album, ce que les Horrors ont réussi à faire au bout de deux, ça semblait trop beau pour être vrai. Et notre méfiance, a eu raison d’être, une fois l’album écouté dans tous ses sens. Composé de ses 12 chansons, ce premier album éponyme, devient une petite déception au fur et à mesure de l’écoute.
Oui, la ressemblance avec The Horrors reste logique mais limitée. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir une voix aussi charismatique que celle de Faris Rotter, et c’est peut être là le plus gros point faible de TOY.
Trop d’inégalités présentes, on se retrouve partagé entre des chansons qui nous rappelle un potentiel évident comme The Reasons Why, Dead & Gone, Motoring ou encore Make It Mine, mais la sauce prend bien moins à l’écoute des titres Colours Running Out, My Heart Skip a bit ou Strange.

   Manque incompréhensible de Clock Shime, un ancien titre du groupe qui est pourtant meilleur que certains autres présents sur l’album. 

   Le premier titre de l’album, tout bonnement intitulé Colours Running Out, était peut être une alerte, car cet album perd ses couleurs après une écoute poussée, et en devient presque bien trop sobre. La voix de Tom Dougall a du mal à rester ancrée dans nos esprits, et pendant ce temps là de l’autre côté, les instruments prennent le dessus. Car, en effet, on peut noter que certains morceaux restent très entrainants, mais que la voix ne trouve pas sa vraie place dans le mélange. Pour un groupe de rock, c’est pourtant essentiel, d’avoir ce mélange vocal/instrument explosif. Un groupe qui s’est trop précipité, mais qu’on arrive pas à blâmer comme on le souhaiterait.
Il est injuste de dire que le premier opus de TOY est un mauvais album, mais les avocats qui défendent l’album semblent être les même qui défendent des crackheads meurtriers complétement ruinés pour se payer une défense de qualité. L’album dans son ensemble se perd dans le vide, alors que certaines de ses chansons sont bonnes à prendre.

Au final, on se sent un peu déçu, avions nous trop d’attentes concernant ce groupe? TOY et The Horrors sont deux groupes amis dans la vie réelle, mais qui ne jouent pas encore la même cours de récréation. Comme dit précédemment, il a fallu trois albums à The Horrors pour en arriver à l’expertise actuelle, alors on peut être indulgent, car même si TOY n’est pas, il s’en rapproche déjà pas trop mal.
Le deuxième album de la vérité saura peut être rajouter ces couleurs manquantes, quelques coups de pinceaux, afin de pouvoir se réconforter, d’avoir enfin trouver un digne successeur au groupe de l’horreur. The Horrors peut donc continuer à mettre des chemises hawaiiennes en sirotant on ne sait quelle potion magique, mais pas trop quand même, on l’attend le quatrième opus nous
Nos oreilles sont un peu désenchantées, les sex-shops peuvent donc reprendre une activité normale.

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