Restos du Coeur : l'incertaine solidarité européenne

Par Plumesolidaire

Lire l’article du 7 octobre 2011 : Aide alimentaire, fin des subventions de l’UE en 2012 ?

PARIS (Reuters) - Jean-Marc Ayrault a rendu visite lundi à un centre parisien des Restos du cœur en soutien à la 28e campagne de distribution annuelle de repas pendant la période hivernale qui a concerné l'an dernier quelque 870.000 personnes.

Le Premier ministre a fait de cette visite un prélude aux Assises de la lutte contre la grande pauvreté des 10 et 11 décembre prochains, qui devront selon lui déboucher sur "des solutions".

Le président François Hollande a fait de la lutte contre la précarité une priorité, un souhait qui se heurte à la crise, à la montée du chômage et à l'absence de marges budgétaires.

Jean-Marc Ayrault a par ailleurs plaidé pour le maintien de l'aide alimentaire européenne, qui représente un tiers des revenus des Restos du coeur, que certains pays de l'Union veulent remettre en question dans le cadre de la discussion budgétaire pour la période 2014-2020.

Créés en 1985 sous l'impulsion de feu l'humoriste Coluche, les Restos du cœur devraient, comme l'an dernier, permettre d'accueillir cet hiver quelque 870.000 personnes, à qui 63.000 bénévoles devraient distribuer au moins 115 millions de repas.

(…)

AIDE ALIMENTAIRE EUROPÉENNE

(…)

Des associations françaises comme les Restos du cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire et les banques alimentaires s'inquiètent de l'avenir du Plan d'aide alimentaire européen, qui fait débat dans le cadre de l'élaboration du budget 2014-2020.

Sept pays, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, critiquent ce programme qui permet, selon ses défenseurs, "d'assurer depuis 25 ans les besoins vitaux alimentaires de plus de 18 millions de personnes en grande difficulté".

La France plaide pour la pérennisation du plan.

"Pour 2012-2013, nous avons réussi à maintenir les niveaux pour lesquels nous nous sommes battus", a rappelé lundi Jean-Marc Ayrault. "Pour 2014-2020, la France entend qu'un fond structurel soit officiellement établi, maintenant il va falloir se battre pour le montant".

Sur ce sujet, "la France est en pointe", a dit le Premier ministre, qui juge "indispensable que l'Europe ne soit pas seulement l'Europe de l'économie des marchés mais aussi l'Europe de la solidarité".

(…)

Elizabeth Pineau