Privatisation en douce

Publié le 01 décembre 2012 par Uscan

Petit à petit l'oiseau fait son nid.

Pendant qu'on laisse les hôpitaux publics se délabrer par manque de moyens et d'effectifs, et qu'on les oblige à adopter une logique comptable et marchande ; on prépare la privatisation de l'assurance maladie. C'est la route que tracent nos politiques de gauche comme de droite vers le modèle américain (dont on voit actuellement les résultats, avec des milliers de personnes qui meurent ou restent malades alors que des traitements existent, faute de couverture maladie. Vous avez tous vu ces reportages sur les ONG qui montent des dispensaires itinérants dans le pays).

Dernière percée en date : permettre aux mutuelles de moins bien rembourser des médecins choisis hors de leur réseau. Les mutuelles auraient ainsi le droit de passer des accords avec des médecins, et d'inciter financièrement, c'est à dire d'obliger les moins aisés, à choisir ces professionnels-là. On ne sait pas ce qui sera négocié, sur quelle base et pour quelle conséquence. On présente ce système comme gagnant-gagnant, plus de patients pour le médecin, moins de dépenses pour la mutuelle et pour le patient. En réalité le patient ne dépensera pas moins, il dépensera plus s'il sort des clous fixés par sa mutuelle. Les médecins déjà débordés le seront encore plus, et on imagine les temps d'attente pour un rendez-vous. Les autres verront fuir une partie de leur clientèle et s'appauvriront, voire devront fermer.

J'aimerais bien savoir ce qu'en pensent les laboratoires pharmaceutiques, qui sont les seuls à assurer une "formation" continue des médecins en leur envoyant régulièrement leurs VRP, ou en leur promettant des vacances ou des ordinateurs gratuits s'ils vendent assez de médicaments. Qui fera le marteau et qui fera l'enclume?

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