La chambre indienne (de Serge Brussolo)

Publié le 03 décembre 2012 par Ceciledequoide9
Bonjour à celles et ceux qui savent ce qu'est une chambre indienne
Bonjour à celles et ceux qui aiment les polars noirs
Bonjour aux zotres
J'apporterai ce roman au DLE de demain soir.
Pour celles et ceux qui l'ignorent, une chambre indienne est une pièce cachée que les pionniers US installés en territoire indien construisaient afin de cacher leurs femmes et leurs enfants en cas d'attaque.
Le sujet
Afin de fuir le père de son enfant, un homme possessif et dangereux, Sarah fuit Los Angeles et s'installe dans une maison sans confort au milieu de nulle part. Ses voisins s'avèrent d'emblée hostile dans cette Amérique profonde et névrosée même (voire surtout) après la disparition de son fils. Pendant des années, Sarah le cherchera et étudiera toutes les possibilités jusqu'aux limites de l'angoisse et de la folie...
Mon avis
J'en suis à mon 4e ou 5e Serge Brussolo et ce qu'on ne peut nier à l'auteur c'est une imagination fertile et une aptitude que l'on retrouve généralement chez les auteur(e)s anglo-saxon(ne)s à créer une forme indéniable d'addiction chez le/la lecteur/trice. La chambre indienne appartient bien à la catégorie des page-turner même si, dans le genre, on trouve mieux, y compris du même auteur. Je pense notamment à La Main froide.
La chambre indienne a tous les atouts d'un scenario de (télé-)film à suspens et il en a aussi tous les défauts : les suspects se multiplient, les névroses s'entassent et les coïncidences se téléscopent au point que l'ensemble perd en crédibilité. On a l'impression que l'auteur a dressé une liste de situations insolites et de personnages à la psychologie un brin caricaturale, tous plus tordus les uns que les autres et qu'il a ensuite brodé (de fils blancs) la trame de son roman autour. Certes s'est efficace mais les rebondissements et les suspects s'enchaînent malgré tout avec un peu trop de facilité, un peu comme dans un épisode type des Experts.
Il n'en reste pas moins que cela créé une ambiance qui, sans être franchement angoissante n'en demeure pas moins pesante et délétère et Serge Brussolo réussit le tour de force de relancer régulièrement l'action ou de l'envoyer dans une direction parfaitement inattendue à chaque rebondissement. De fait, la fin est à mes yeux meilleure que le début et le dénouement n'est pas bâclé et ne sombre pas dans la facilité ce qui est rare dans ce genre de roman (combien de fois, par exemple, ai-je pensé "tout ça pour ça" à la fin d'un Patricia Cornwell pourtant haletant, psychologiquement dense et bien écrit).
Bref, Brussolo sait raconter des histoires.
Conclusion
Serge Brussolo dresse un catalogue de personnages et de situations un brin caricaturaux au service d'un suspens qui fonctionne bien. A emporter en vacances.