Le chemin se construit en marchant

Par Alaindependant
mardi 4 décembre 2012

Christian Maurel fait, entre autres, référence à Marx :

« S’agissant des bouleversements de société, Marx fait bien la différence, dans la préface de la Contribution à la critique de l’économie politique, entre les bouleversements matériels et sociaux des conditions de production économiques « qu’on peut constater d’une manière scientifiquement rigoureuse » (ce que nous appelons « les transformations de société ») et « les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles le hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu’au bout » (et là nous sommes dans « la transformation sociale et politique qui consiste pour le hommes à « faire l’Histoire »). »

Mais il n'en reste pas là.

C'est à tout un important travail concernant les processus à l'oeuvre dans le capitalisme et la société d'aujourd'hui qu'il se livre.

Sa démonstration mérite – c'est mon opinion – d'être suivie avec attention.

Michel Peyret


FAIRE L’HISTOIRE ET NE PLUS LA SUBIR : QUELLE PEDAGOGIE POUR QUELLE MILITANCE ?

Christian MAUREL / Centre d’Education Populaire André Genot / Fédération Générale des Travailleurs Belges de Wallonnie.

lundi 12 novembre 2012
publié par Christian Maurel

Comme à d’autres moments de l’Humanité – et là nous reprenons une contribution commune avec Marc Lacreuse («  Pour des Etats Généraux de la transformation sociale et politique » / site internet « Education populaire et transformation sociale, rubrique « débat public » du 6-4-2011) – une question se pose aujourd’hui avec une urgente et brûlante nécessité : que faire pour que les hommes qui sont déterminés par l’Histoire – selon les cas bénéficiaires ou victimes – puissent individuellement et collectivement « faire l’Histoire » et construire leur devenir commun ?

Parmi les multiples raisons de s’interroger, quatre s’imposent. Elles concernent la Belgique et la France comme l’ensemble de la planète.

 La crise économique, sociale, écologique et civilisationnelle est telle que le monde ne peut rester longtemps en l’état et qu’il est urgent que les hommes reprennent leur destin en main.

 Les inégalités s’amplifient, ici chez nous ainsi que sur l’ensemble de la planète. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), entre les 5% les plus riches de la Terre et les 5% les plus pauvres, l’écart des revenus atteint aujourd’hui 74 pour 1 contre 30 pour 1 en 1960, même si au même moment la grande pauvreté tend à diminuer. L’unité du corps social est menacée et les violences de toutes sortes prennent le pas sur le droit.

 La démocratie représentative délégataire connaît aujourd’hui une grave crise génératrice de défiance à l’égard du politique et de la politique. Elle ne peut plus à elle seule faire société, dire ni construire l’intérêt général. Les milieux populaires et les jeunes ne se sentent plus représentés. Les États, même les plus démocratiques, se font dicter la loi par les puissances économiques et financières.

 Alors que la mondialisation économique et communicationnelle avance, l’imaginaire collectif construit autour d’une idéologie du progrès et d’une civilisation des droits universels de l’Homme est largement entamée par le sauve-qui-peut, le chacun-pour-soi et toutes les tentatives aux repliements et aux régressions identitaires qui font le lit de la violence et des formes de barbarie les plus diverses.

A cela s’ajoute, s’agissant du monde du travail, des éléments tendanciellement structurels mais également conjoncturels qui rendent difficile le passage à l’action individuelle et collective.

 Nous assistons à une transformation accélérée des rapports de travail et des rapports au travail. Les nouvelles formes d’organisation du travail marquées par l’impact des forces productives immatérielles (Nouvelles techniques et l’Information et de la Communication), les mises en réseau, l’externalisation de la production et des services, la concurrence mondialisée, ont un effet direct sur les travailleurs, dans les taches de direction, d’encadrement et d’exécution : idéologies, avec effets concrets attendus, de la performance et de l’excellence ; mise en concurrence et compétition (à l’interne) entre les travailleurs, le tout au nom de managements plus compétitifs (à l’externe) sur le marché mondial ; articulation permanente, réactualisée et constamment réaffirmée entre objectifs et évaluations…

C’est la chasse au maillon faible qui mettrait en péril le procès de travail et de production.

Cette évolution structurelle tendanciellement dominante déborde du monde du travail pour gagner la vie sociale, familiale, personnelle, voire intime : gérer sa vie comme une entreprise performante, assurer une formation adaptée et d’adaptation fonctionnelle pour ses enfants, faire des loisirs un épanouissement personnel au service d’un atout de compétitivité supplémentaire…

Les limites entre temps de travail et temps pour soi se mettent à flotter : le jeune cadre qui, dans le TGV, traite des dossiers sur son ordinateur, consulte ses mails, regarde une vidéo puis communique de son portable avec un collaborateur… Est-il en temps de travail ou en récupération ? Est-il déjà en famille, avec ses amis ou encore dans l’entreprise ? Il ne le sait pas lui-même. Je l’ai interrogé –et je me suis interrogé moi-même à son sujet comme au mien qui me surprend à faire de même – il ne sait pas bien et moi pas mieux que lui.

Ces évolutions à la fois économiques et sociétales peuvent avoir des effets déstructurants pour les personnes et les liens sociaux : auto-culpabilisation en cas d’échec ou de baisse de performance, stress, burn out, ruptures familiales, suicides, comme on a pu le voir à France Télécom. Déjà, « une société malade de la gestion ? » comme a pu le montrer Vincent De Gaulejac dans un livre du même titre ?

 Nous assistons également –et cela va de pair avec ce que nous venons de dire – à une remise en cause et à un dépassement du principe hiérarchique dominant de l’industrialisme Tayloriste/Fordien où le travail prescrit permettait au travailleur de clairement identifier l’ « ennemi de classe » (pensons aux 200 familles de 1936) et ses pratiques autoritaires d’aliénation (qui allaient bien avec un certain paternalisme), et ainsi d’ « organiser la lutte ».

A ce titre, les analyses de Luc Boltanski et d’Eve Chapiello dans leur «  Nouvel esprit du capitalisme » sont éclairantes : « éliminer en grande partie le modèle d’entreprise forgé de la période antérieure, d’une part en délégitimant la hiérarchie, la planification, l’autorité formelle, le statut de cadre et les carrières à vie dans une même firme, et, d’autre part, en réintroduisant des critères de personnalité et l’usage des relations personnelles qui en avaient été évacuées ».

Comment cela se traduit-il ?

D’abord par une modification du management entrepreneurial : passage de la direction autoritaire sur le modèle quasi militaire, au projet dont chacun est responsable pour la fonction qui lui incombe.

Ainsi, le travailleur est engagé tout entier, avec toute sa personnalité et pas seulement sa force de travail, dans la production et la réussite de (son ?) l’entreprise.

Ainsi totalement responsabilisé et responsable, le travailleur est totalement coupable en cas d’échec (à titre d’exemple, c’est le cas des vendeurs qui n’atteignent pas « leurs chiffres »).

On comprend mieux alors pourquoi et comment les frontières entre soi et l’entreprise, entre temps libre et temps de travail se mettent à flotter, pourquoi et comment chacun, dans tous les domaines de vie, est mis en demeure, dans une forme d’auto-aliénation à la fois contrainte et consentie, d’être acteur entièrement responsable de son destin, de son futur, de sa propre évolution, de la réussite de sa carrière professionnelle, de celle de son couple, de ses enfants et, bientôt, de sa propre mort.

Ces évolutions tendancielles des rapports de travail et au travail ont des effets conjoncturels dans la situation de crise que nous vivons.

« Un climat atone et figé sur fond de crise » titre le journal Le Monde du 20 / 10 / 2012 à propos d’une étude de deux chercheurs/observateurs de l’association Entreprise et Personnel. « L’atonie du climat social pourrait même donner l’impression d’une passivité du corps social » disent-ils. Et d’ajouter que les mouvements sociaux forts devraient être circonscrits en 2013 aux entreprises qui licencient dans les zones d’emploi déjà les plus touchées par le chômage. Et d’expliquer que le climat général (la situation de crise, la peur pour l’emploi) ne pousse pas aux fortes mobilisations.

La conflictualité resterait donc faible comme en témoigne le faible écho de l’appel à manifester de la CGT du 9 octobre 2012. Il y a, en effet, - et c’est à notre sens une explication de l’affaiblissement des mobilisations collectives - une utilisation idéologique de la crise qui tétanise les consciences et freine les actions collectives d’envergure, et que l’on pourrait illustrer par un mot d’ordre du genre « tous unis contre la crise ! », les rapports de classe apparaissant comme d’un temps révolu.

Il faut cependant se méfier, dans ce domaine comme d’en d’autres, des postures prédictives. Quelques semaines avant Mai 68, Pierre Viansson-Ponté n’écrivait-il pas que la France s’ennuyait ? Et Rosa Luxembourg ne disait-elle pas que c’est précisément la veille de la révolution qu’on ne la voit pas venir ?

La situation n’est peut-être pas facile. Mais est-elle pour autant désespérée et sans avenir ? Que faire aujourd’hui et comment faire ?

Il y a deux principes actifs auxquels il faut se raccrocher :

 Toute situation contradictoire porte en elle-même les ressorts de la résolution de ses propres contradictions.

 « Ce par quoi un individu est aliéné est précisément ce par quoi il peut construire son devenir sujet » (Pierre Roche, Approche clinicienne et éducation populaire.). Rapporté à notre sujet, cela signifie que l’engagement total de la personne dans le rapport de travail (phase ultime de l’aliénation) doit lui permettre de s’en émanciper et de (re)devenir le sujet acteur de son propre destin.

La question principale devient alors la suivante : comment passer d’une situation de privation (de travail, de liberté…), de frustration, d’aliénation et de résignation, à une posture d’indignation, de mobilisation et d’organisation collective ? Autrement et plus simplement dit : comment passer de l’assujettissement à l’émancipation et à la puissance d’agir ?

La réponse est, pour partie, dans une éducation populaire repensée et dans la construction d’alliances avec les mouvements sociaux. A partir de là, les questions se posent de la manière suivante : comment commencer ce travail culturel et forcément conflictuel d’émancipation par le mise en mots des rapports sociaux ? Comment faire naître cette capacité d’élucidation, dans le travail comme hors du travail, pour qu’elle fasse conflit et que les choses changent ?

Il y a un point de départ ou, du moins, un passage obligé : c’est la déculpabilisation des salariés, chômeurs, usagers, habitants, citoyens… qui consiste à déplacer les contradictions génératrices de souffrances, de l’intimité des individus (j’ai mal conduit ma vie, je suis responsables de mes échecs, je n’ai que ce que je mérite, je ne dois m’en prendre qu’à moi…) vers les rapports sociaux objectifs et vers les forces de la domination.

Engager le processus de déculpabilisation consiste à extérioriser ce qui a été intériorisé, pour pouvoir faire conflit au « bon endroit » par l’analyse et la verbalisation, et ainsi construire du conflit social par l’action collective.

Les éléments de ce processus et l’apport de l’éducation populaire.

 Il s’agit de s’engager dans un processus psycho-socio-clinique de conscientisation qui consiste à lire et dire la réalité sociale, à comprendre la place que l’on y occupe, que l’on pourrait ou devrait y occuper.

Ce travail est éminemment culturel dans un sens bien précis et si différent de la définition habituelle de la culture (réduite aux « œuvres de l’art et de l’esprit » chez Malraux) : « Est cultivé, celui qui possède les savoirs et les méthodes, les modèles esthétiques et d’organisation lui permettant de comprendre sa situation dans le monde, de la décrire, de lui donner un sens en vue de la transformer » (Projet national de la Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture).

« Ce qui manque le plus à l’ouvrier, c’est la science de son malheur » écrivait déjà, à la fin du 19ème, Fernand Pelloutier, secrétaire général en France des Bourses du Travail. Comme nous le verrons, cela commence par la parole et se continue par une co-construction des savoirs en situation.

 Nous sommes alors sur le chemin de l’émancipation qui consiste à sortir, aussi modestement que cela soit, de la place qui nous a été assignée par les rapports sociaux et culturels, le genre, le handicap, les accidents de la vie, quelques fois notre culture d’appartenance.

Comme pour les petites perceptions de Leibniz - les multiples gouttes d’eau qui s’entrechoquent et que l’on ne discerne pas mais qui constituent les grandes perceptions, ici le souffle de la mer- il faut distinguer les petites émancipations (une première prise de parole pour quelqu’un qui ne s’autorisait pas à parler), et les grandes émancipations des foules en marche qui se mettent à changer le cours de l’Histoire (par exemple au moment de la Révolution Française).

 Ce cheminement émancipatoire se traduit dans une augmentation individuelle et collective de la puissance d’agir.

Cela consiste à passer d’une situation de sujet assujetti à une posture de sujet-acteur de son propre itinéraire, à passer du « pouvoir sur » que l’on subit ou que l’on impose (que l’on impose parce que on le subit : « accepter de porter des chaines pour avoir le plaisir d’en donner », disait Rousseau), au « pouvoir de et avec » qui est ce droit et capacité à faire l’Histoire (la sienne propre comme la grande histoire) et de ne plus se résigner à la subir.

Cette puissance d’agir se lit sur les visages et dans les comportements : pour parler comme Spinoza, cela se traduit par un dépassement des « passions tristes » (rancœur, dépréciation de soi, résignation, colère souvent rentrée…) vers le « passions gaies » (estime de soi, joie, jubilation, amour de soi et des autres…) comme on peut le voir dans des situations aussi différentes que monter sur une scène, prendre la parole en public et être écouté, ou encore participer à une action collective…

 L’individu se trouve alors inscrit dans unprocessus de transformation de soi et des rapports sociaux et politiques.

L’un ne va pas sans l’autre.

Ce passage du sujet assujetti au sujet citoyen, de celui qui subit la règle à celui qui la produit (de la « normalité » à la « normativité » aurait dit Georges Canguilhem, « Est citoyen, celui dont la volonté crée du droit » dit Louis Sala-Molens), cette nouvelle « construction ontologique du sujet » prônée et mise en œuvre par les Université Populaire d’ATD Quart Monde, vont de pair avec la transformation des rapports sociaux et politiques.

S’agissant des bouleversements de société, Marx fait bien la différence, dans la préface de la Contribution à la critique de l’économie politique, entre les bouleversements matériels et sociaux des conditions de production économiques « qu’on peut constater d’une manière scientifiquement rigoureuse » (ce que nous appelons « les transformations de société ») et « les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles le hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu’au bout » (et là nous sommes dans « la transformation sociale et politique qui consiste pour le hommes à « faire l’Histoire »).

L’exemple de la Révolution Française est assez éclairant : d’une posture de doléance et d’allégeance au Roi, on passe en quelques mois à une posture révolutionnaire qui transforme les individus (du simple sujet au citoyen souverain) et bouscule l’ordre des choses (Serment du jeu de Paume, prise de la Bastille, « Grande peur », abolition des privilèges, Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, marche des femmes sur Versailles, Constituante, élections…).

Comment faire ? Quelles pistes de réflexion et d’action ?

Le processus général suivant mériterait d’être repensé : le « voir, comprendre, juger, agir » de certains mouvements de jeunesse (par exemple, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et mouvements sociaux.

En effet, l’action collective émancipatrice ne se décrète pas, elle se construit, elle s’accompagne.

Se pose alors une question que nous formulons peut-être d’une manière par trop caricaturale : l’action collective peut-elle se contenter de tracts et de mots d’ordre venus d’en haut, d’injonctions à se rassembler, de déclarations solennelles appelant les « masses » à la mobilisation et à la lutte ?

L’action collective émancipatrice ne réclame-t-elle pas une nouvelle culture de la mobilisation et de l’organisation plus horizontale que verticale, engageant les individus dans un processus dont-ils sont d’emblée les acteurs ? *

Le premier acte n’est-il pas la parole plus que l’obéissance aux logiques d’appareil ?

Deux autres exemples de processus peuvent éclairer notre lanterne d’accompagnement pédagogique à la militance :

 Le processus « paroles, savoirs, œuvres, pouvoir, émancipation » expérimenté et formalisé par Pierre Roche, sociologue au Centre de Recherche et d’Etude sur les Qualifications de Marseille, où l’on voit que les paroles construites en savoirs partagés sont une première et incontournable étape d’un parcours qui passe par l’œuvre au sens large (écrits, théâtre-forum, manifeste, mobilisation collective, création d’un collectif…) pour aboutir à de la puissance d’agir (pouvoir sur les choses et les situations) et à l’émancipation. Pour en savoir plus, voir notre denier ouvrage «  Éducation populaire et puissance d’agir. Les processus culturels de l’émancipation » (pages 175 et suivantes).

 Le « partir de ce qui affecte les gens » de l’Université Populaire-Laboratoire social de la MJC de Ris-Orangis en banlieue parisienne accompagnée par Miguel Benasayag, processus qui conduit, par enquêtes, co-constructions de savoirs, mobilisations et débats, à faire des propositions et des interpellations sur une question de proximité particulièrement sensible. Pour mieux comprendre, aller sur le site internet de la MJC de Ris-Orangis.

Dans le film «  Entrée des artistes », Louis Jouvet dit aux comédiens en herbe : « mettez plus d’art dans votre vie et plus de vie dans votre art ».

On pourrait dire quelque chose de comparable au sujet des processus de transformation sociale et politique : mettons plus de vie sociale dans les pratiques d’éducation populaire et plus d’éducation populaire dans les pratiques sociales.

Condorcet parlait d’ « art social ». à propos de l’instruction (Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain). Ne faut-il-par repenser l’art social de la militance émancipatrice ? Et pour cela construire de nouvelles alliances coopératives entre l’éducation populaire et les mouvements sociaux hors travail et dans le travail ?

Cela ne doit-il-pas passer par un lien organique entre ce que nous appelons l’expérimentation « in vitro » de l’éducation populaire encore trop repliée sur elle-même et l’ « in vivo » du mouvement social et de l’Histoire en train de se faire ?

Pour conclure, quelques nouvelles conceptions de :

 La culture que l’on doit considérer comme l’ensemble des savoirs et des méthodes nous permettant de comprendre notre situation dans le monde, de la décrire, de lui donner un sens en vue de la transformer, ou encore "l’ensemble des stratégies mobilisées par un individu pour survivre à la domination" (Franck Lepage, Éducation populaire, une utopie d’avenir, Cassandre/Horschamp- Les Liens qui Libèrent) .

 La démocratie qui loin de « se limiter à un régime particulier et à une forme de gouvernement parmi d’autres, doit être pensée comme l’engagement d’individus devenus des sujets politiques venant déborder, subvertir et transformer les logiques sociales en place » (C. Maurel, Éducation populaire et puissance d’agir, op.cit).

Mais là, comme en mains endroits de la vie, le parcours n’est pas tracé d’avance, car comme le dit le poète espagnol Machado : « Le chemin n’existe pas, le chemin se construit en marchant ».

Christian MAUREL, sociologue, cofondateur du collectif national « Éducation populaire et transformation sociale ».