Stéphane Clément : Piège Ouzbek (T13)

Publié le 05 décembre 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Où est donc Stéphane Clément ? Mort dans un accident de voiture ? En convalescence ? Entre les mains de ravisseurs ?
C’est à Cynthia, sa petite amie, de démêler l’écheveau pour retrouver sa trace…

Scénario et dessin de Daniel Ceppi, Public conseillé : Adulte, homme ou femme

Style : Docu-fiction

Paru chez Le Lombard, le 23 Novembre 2012

L’histoire

Stéphane Clément est mort dans un accident de voiture en Ouzbekistan, sur une route de montagne ! Enfin, c’est l’information que reçoit Cynthia, sa petite amie, en pleine nuit. Slemeï, un activiste dont la tête était mise à prix était à ses côtés, mais un seul cadavre a été retrouvé… D’après les papiers qu’il portait sur lui, c’était la dépouille de Clément. Voici pour la version « Officielle ».
Mais Stéphane n’est pas mort. Suite à un échange de veste avec Slemeï, il a disparu.
Recueilli et soigné par 2 russes francophones immigrés, il récupère doucement. Mais ce tour de passe-passe qui le fait changer d’identité, va lui attirer bien des ennuis…

Un Docu-fiction !

Avec cette lecture, je viens de découvrir un genre qui m’était inconnu. Créé dans les années 70 pour le magazine Métal Hurlant, Ceppi a inventé un nouveau genre de BD. Se nourrissant de sa propre expérience de baroudeur, depuis près de 40 ans, il balade son alter égo (Stéphane Clément) dans des aventures très documentées. A mi-chemin entre un documentaire et une série de fiction, Ceppi se sert de son personnage comme d’un témoin privilégié de notre monde contemporain. Eternel voyageur sans attache, journaliste, Stéphane Clément ne prend pas parti. Acteur involontaire, il nous informe de la situation de notre monde. Sans concession, avec dureté, voire cruauté, Ceppi porte un regard acéré et contemporain sur note société.


Un premier pas qui se mérite

A la lecture de ce tome, ma première réaction fut un sentiment de frustration. J’étais perdu entre le style inhabituel et les références multiples aux épisodes précédents et la complexité de la toile de fond géopolitique. Difficile à aborder pour un néophyte, la série “Stéphane Clément” se mérite. Et pourtant, c’est cette même densité, cette complexité “réaliste” qui m’ont séduit. Loin des clichés habituels du héros sans faille, et des intrigues faciles à deviner, Ceppi creuse son bonhomme de chemin avec personnalité et endurance. Refusant le compromis et la facilité, il nous entraine dans le sillage de son alter ego dans un monde complexe à appréhender.

Le Dessin

C’est un sujet “délicat”. Ceppi a indéniablement une façon “particulière” de dessiner. Son trait semble un peu rigide, comme tracé a la règle. Ce qui passe facilement pour un manque de maîtrise. Mais visiblement, le dessin n’est pas son but. Dans sa recherche de l’efficacité narrative, il prend des raccourcis, et se permet même, si besoin, d’intégrer des photos retravaillées dans les cases.
Pourtant, Ceppi n’est pas manchot. A l’aise en perspective, il compose des décors complexes où s’intègrent naturellement ses personnages. Son découpage fluide rend la lecture de l’album parfaitement aisée, malgré sa complexité. Néanmoins, pour les amoureux du dessin, il manquera cette rondeur, cette chaleur, qui pourraient faire la différence.

Ce que j’en pense

Ceppi revient avec un album complexe et dense comme il sait si bien le faire. S’appuyant sur un contexte géopolitique documenté, c’est en Ouzbékistan qu’il “balade” Stéphane Clément. Pris entre deux feux, il devient témoin et victime de la guerre de communication que se livrent les groupes terroristes…
C’est un album différent de vos lectures habituelles que je vous invite à découvrir. Si vous passez outre le style graphique, Ceppi vous entrainera dans une aventure entre journalisme engagé et fiction, qui vous prendra aux tripes et vous fera réfléchir.


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Cette critique fait partie de l’opération “la BD du mercredi” de Mango