Miscellanées # 1

Publié le 05 décembre 2012 par Euphonies @euphoniesleblog

 

Miscellanées # 1

L’heure est aux bilans. Aux tops, aux listes, aux sélections. Dans les réunions de l’ambassadeur, on me demande souvent : « vous qui avez parcouru le monde, dansé avec les Bambaras, guinché avec le Tout-Paris, formé l’école allemande, que pensez vous de Justin Bieber ? »  Toutes ces sollicitations ont fini par convaincre mon cerveau névrosé de consacrer ce mois de décembre à une série de listes autour de la musique.  Pour l’actualité musicale on verra en janvier. De toute façon, l’approche des fêtes est une période bien maigre en surprise. Alors après les chansons qui rendent Noël un peu moins déprimant, il était temps de proposer une liste de tops 5 autour de la musique. Dans l’esprit miscellanées : faites le tri.

Le top cinq des trucs qui m’agacent quand j’écoute de la musique :

 

1)   Le faux contact du casque. Véritable torture qui oblige à trouver une position immobile valable vingt secondes avant de retourner à du mono unilatéral. La plaie ultime du mélomane. Ca rend fou.

2)   Celui qui chante faux et plus fort que la musique écoutée. Ca va si c’est un pote. Mais en concert, quand t’as payé 90 boules l’heure et demi pour finalement subir le concert perso de Bernard, certes fan de Radiohead mais bourré jusqu’aux doigts de pieds, envie de meurtre.

3)   Dans le même genre, dans un festival, le jeune lycéen venu célébrer de son chant turluté à la Kro sa récente découverte de l’existentialisme chez Orelsan. Celui qui à coup de passages intempestifs dans mon coude m’a fait perdre trois bières par soir à Art Rock. Si je le retrouve je le bute.

4)   Le vinyle / cd rayé d’origine. Genre vous avez dépensé une fortune pour lutter contre la crise du disque et badaboum, première écoute, une vilaine perturbation entre 3’’14 et 3’’17 pile au moment où c’est bon. Rien à faire : essuyer, souffler, mettre au frigo. De quoi plaider définitivement pour le téléchargement illégal.

5)   Le pote qui te fait écouter sa découverte préférée.  (Et Mea Culpa, je fais partie du gang.) Toi t’as rien demandé, tu voulais juste passer une chouette soirée, et voilà t-y pas que ton pote se lance dans un argumentaire de « tiens, faut absolument que t’écoutes ça ». Le plus diplomate ne te passera qu’un titre, terrible et convaincant. Mais la plupart du temps, t’es parti pour deux heures de playlist à écouter une trentaine de morceaux que tu juges souvent dispensables, tout en essayant de faire bonne figure, l’œil triste, le sourire figé, en suppliant qu'on t'abatte. 

 

Le top cinq des trucs que j’adore quand j’écoute de la musique :

 

1)   Profiter du hasard. Quelque soit ce qui se passe, quelque soit l’enjeu, tomber sur LE morceau qui résume votre situation des derniers jours, mois. A la radio, en soirée, au cinéma, en aléatoire sur votre Ipod. Exemple, imaginez, c’est incroyable, un moment d’incompréhension ou de fracture dans votre histoire d’amour. Réponse quelques temps plus tard : Try a little tenderness / I’m down / Communication breakdown / Je suis venu te dire que je m’en vais / Todo Cambia.


2)   Trouver le moment. De découvrir un titre, un album trop longtemps ignoré, retardé. Sans savoir pourquoi. Et d’un coup se dire : merde, pourquoi ? C’est énorme ! Et passez les trois mois qui suivent à essayer de convaincre son entourage qu’on avait repéré le phénomène avant tout le monde.

3)   Prendre conscience du temps. Tomber sur une vieille cassette, un cd sans pochette, une liste mp3 égarée. Et redécouvrir un titre génial qu’on a écouté dix fois par jour. Puis qu’on a délaissé ensuite, sans vraiment savoir pourquoi. Nostalgie garantie.

4)   Entendre un détail ignoré. Voilà la millième fois que vous écoutez ce morceau. Et un jour, vous entendez une piste sous mixée. Un détail. Un hoquet dans l’habitude. Une seconde ligne harmonique. Et d’un coup vous n’entendez plus que ça. Comment cela a t-il pu vous échapper ? Mystère. Moi j’ai mis plus de dix ans à entendre la batterie redoublée sur le pont de Let’s Dance.

5)   La version chanceuse de l’adéquation. Comme dans le numéro 1 : le morceau tombe à pic sauf que là, vous êtes en train de le vivre. Pas de distance ni de nostalgie. Sentiment de simultanéité. Coup de foudre sur Because the night. I think it’s gonna rain today en Bretagne, Gloomy Sunday parce que demain c’est lundi, Big bisous à peu près n’importe quand.