Test : Far Cry 3

Publié le 05 décembre 2012 par Sylis38 @Gamer_news_fr

Après un Far Cry 2 plutôt sympathique mais arborant quelques piteuses mécaniques de gameplay (qui n’a pas hurlé à la mort concernant le respawn incessant des ennemies ?), voilà qu’Ubisoft nous ressert une fournée avec Far Cry 3, censé corriger toutes les erreurs du passé pour en faire un véritable petit FPS à monde ouvert. Qu’à cela ne tienne, la campagne promotionnelle du jeu s’est concentré sur le mode solo, arborant de biens beaux graphismes, des personnages complètements barrés et une île digne des plus beaux guides touristiques. Qu’en est-il réellement ? La série est-elle revenue à ses origines, à la survie en milieu hostile ? Ubisoft a t-il réussi le pari de retrouver l’ambiance du premier opus ? C’est ce que nous verrons à travers ce test.

A la vue des différents trailers, on aurait pu s’imaginer un scénario digne des films d’horreur de série B : une bande de jeunes gens partit en vacances, ivre de liberté et de sensations fortes, se retrouvent piégée et traquée sur une île où la mort demeure le seul échappatoire possible. Heureusement, Ubisoft ne tombe pas aussi bas et nous propose un scénario certes imparfait mais qui apporte son lot de surprises et de rebondissements. Si au premier abord donc, le scénario peut laisser perplexe, il n’en est rien : les différents personnages (notamment les antagonistes) donnent beaucoup de profondeur à la trame scénaristique, nous plongeant peu à peu dans la folie.

Car le thème central du jeu gravite autour de ce « sentiment » , mais pas que : c’est en tout cas ce qu’Ubisoft a essayé de nous faire croire avec ses 845 trailers qu’il n’a pas hésité à nous dévoilé semaine après semaine. Le scénario est bien plus profond qu’il n’y parait : à la manière d’un véritable film, il traite du désespoir, de la mort, de l’amour etc … Un vrai petit bestiaire de sentiments que je vous laisserai découvrir par vous même. Je vous reparlerai un peu plus bas du scénario.

Mais n’oublions pas que Far Cry 3 est loin d’être un jeu couloir (comme la campagne d’un Call Of Duty par exemple) et propose un terrain de jeu tout simplement immense ! Finalement, le véritable héros du jeu n’est pas Jason Brody, américain aux parents riches venu fêter le brevet de pilote de son frère en faisant le tour de l’Asie, mais bien l’île de Rook Island où se déroule la campagne du jeu. Divisée en plusieurs « parties » , cette dernière demeure vaste et regorge d’endroits plus ou moins intéressants à visiter : vous pourrez en effet vous « transformer » en Lara Croft, explorant les vestiges de temples abandonnés à travers l’île. Vous pourrez aussi vivre de chasse et de cueillette : devenir un véritable herboriste peut-être envisageable pour vous fabriquer des seringues (pour vous soigner, booster votre « instinct » de chasseur où bien ramasser plus de plantes lors de vos excursions). Si vous vous sentez l’âme d’un prédateur, vous ne serez pas contre le fait qu’on vous fournisse un arc pour éliminer les bêtes sauvages en silence.

D’ailleurs, les mercenaires ne sont pas essentiellement vos seuls ennemies : la faune de l’île l’est également, vous procurant par moment quelques surprises voir quelques montées d’adrénaline. Vous ne serez donc pas surpris qu’il y a une certaine diversité dans les espèces : on passe donc des dingos rapides et voleurs aux chiens sauvages, tout en passant par les différentes sortes de tigres puis les ours … Partir à la chasse au tigre revient à aller en direction d’une mort certaine tant la faune est réactives mais aussi dangereuse … Vous pourrez aussi surprendre des mercenaires en train de se faire dévorer par des chiens sauvages qui passaient par là … Un véritable écosystème a été mis en place pour rendre le jeu plus immersif, et rend l’île de Rook Island bien plus crédible qu’elle ne l’aurait été sans.

La chasse est donc loin d’être une simple boucherie animalière puisqu’un système de crafting a été mis en place  : ainsi, vous devrez récupérer des ressources (notamment la peau de différents animaux) pour augmenter par exemple votre capacité à porter plus d’armes, plus de munitions ou bien encore plus de grenades. Le massacre est donc permis mais pour la « bonne » cause cette fois-ci : la chasse aura donc une réelle utilité, et si vous n’y consacrez pas un peu de temps, vous manquerez très vite d’équipements au cours de vos missions.

Mais ne pensez pas non plus que Far Cry ne vous occupera qu’avec ses missions principales : tout d’abord, un tas de petites missions annexes viennent s’ajouter au soft pour en allonger sa durée de vie. Résultat : une petite dizaine d’heures en plus au compteur, afin de réaliser diverses quêtes variant entre la chasse au tigre, l’assassinat de mercenaire ou bien les courses de véhicules. Une manière aussi de renforcer l’aspect « touche-à-tout » du titre et d’en faire un véritable « Monster Game » comme l’appelait les développeurs d’ Ubisoft Montreal.

N’oublions pas non plus la prise de poste de gardes, qui a sûrement du en faire rager plus d’un dans Far Cry 2. Ici, exit le respawn des ennemies 2 minutes après avoir quitté la zone : Ubisoft a corrigé les erreurs du passé et chaque camp que vous prendrez restera sous votre contrôle. Vous  pourrez croiser des patrouilles ennemies sur la route bien sûr, mais ne vous attendez plus à ce qu’ils vous poursuivent jusqu’à l’autre bout de la map, élément fort embêtant dans le précédent opus de la saga.

Cela m’amène donc à vous parler du gameplay qui, tout comme vos actions, sont totalement libres. Vous pourrez donc arborer les missions de la manière que vous voulez (sauf pour les missions scriptées bien sûr) et le jeu vous donne accès à un panel d’outils assez larges pour varier vos approches. Vous pourrez donc vous la jouer à la Code 47, en détournant le regard de vos opposants en jetant une pierre, puis arriver par derrière et les planter grâce à votre couteau. Ou il y a aussi la solution B, plus expéditive mais apportant son lot de sensations fortes : tout faire péter, sans vous soucier des renforts qui arriveront peu de temps après, alertés par le bruit des barils d’essence sur lesquels vous avez préalablement tiré. Le tout s’avère donc explosif, la sensation des armes étant assez bonnes. Les combats en deviennent nerveux et rapides, augmentant souvent la difficulté à coup de « mastodonte » , que deux ou trois grenades pourront en venir à bout. Les différentes approches s’avèrent donc jouissives, laissant carte blanche au joueur pour imaginer des exécutions sympathqiues.

Car ce ne sont pas les armes qui manquent ! Fusils d’assaut, couteau, arc (enfin une réelle utilité de cette arme dans un jeu vidéo !), pistolet, lance roquettes et j’en passe … Un choix assez large s’offre à vous : vous pourrez ou bien acheter vos armes par vos propres moyens (argent trouvé sur vos victimes, reventes de votre butin etc…) ou bien les débloquer en activant les tours radio. Et là, la ressemblance est frappante : il vous faudra escalader une tour pour « découvrir » un petit bout de la carte, y révéler ses endroits et ses différents objets cachés. Cela ne vous rappelle t-il rien ? Assassin’s Creed

Passons maintenant aux graphismes, qui je dois le dire, sont fort flatteurs à nos rétines. Et en effet, même sur console, le jeu s’avère très beau, avec des effets lumineux tout simplement sublime et des décors grandioses, qui vous feront peut-être même vous arrêtez en plein mission pour en admirer toute sa profondeur. Le plus impressionnant dans tout cela, c’est que le jeu arrive à afficher un nombre impressionnant d’élément sans que ce dernier ne rame un temps soit peu … Je ne vous conseillerait que trop de vous prendre le jeu sur PC si vous possédez la machine qui va bien, le jeu est tout simplement SUBLIME en Ultra, et n’a pas à rougir face à un certain Crysis ou Battlefield pour ne citer qu’eux. Les visages et les personnages sont bien modélisés et Ubisoft a eu le soucis du détail (grains de beauté sur les corps et visages des personnages, marques, griffures etc …). Petite ombre au tableau : certaines textures restent cependant vraiment dégueulasses, surtout lorsque l’on voit des paysages aussi beau. On pourra aussi pester contre une eau assez « plate » , qui ne bouge pas et une impression de stagnation alors que cette dernière devrait se mouvoir au rythme des vagues …

Une fois n’est pas coutume, la trame principale s’oriente à travers diverses missions. Et le pari est plutôt réussi puisqu’à aucun moment je n’ai eu la sensation de « refaire » les mêmes missions. Ubisoft nous propose aussi des missions totalement délirantes, où le mot « folie » sera la seule description possible pour résumer ce que vous venez de vivre. Car oui, cela peut paraitre anodin mais Far Cry 3 est aussi une expérience unique : sans proposer un scénario du tonnerre mais assez bien ficelé pour nous accrocher jusqu’au bout, le jeu parvient à nous donner envie de continuer l’histoire, d’en apprendre toujours plus et d’en connaitre le dénouement. Certaines scènes choquent, et sont là pour nous mettre dans le bain. Les différents antagonistes (notamment Hoyt et Vaas) nous en mette plein la vue, notamment grâce à un jeu d’acteur vraiment impressionnant, notamment pour Vaas.

Ce dernier mériterait un test entier tant le personnage interprété par Michael Mando est dérangé et fortement charismatique. Jouer avec les voix américaines en devient un réelle délice, la folie et le pétage de plomb se ressentant à chacun de ses dialogues. Le personnage nous réserve aussi quelques surprises, notamment une scène déjà culte et emblématique, celle présentée lors de l’E3 2012.

On entre dans un délire total, accompagné de notre ami Vaas qui vous supplie de lui tirer dessus … la scène ne s’arrête pas là, mais le spoil ne m’est pas permis donc je m’arrêterais ici. Simplement pour vous dire que Far Cry 3 arrive à mêler avec habilité l’image, le son et les émotions. Tout y est pour vous faire « entrer » dans un bad trip : musique collant parfaitement à l’ambiance, images étranges et dérangeantes, personnages déjantés … Certaines scènes du jeu dégagent une puissance et une identité si forte qu’il vous sera alors impossible de rester de marbre.

N’oublions pas non plus que le jeu propose un mode multijoueur, qui est fort sympathique mais hélas n’est pas à la hauteur des ténors du genre, la faute d’Ubisoft n’ayant pas pris la peine d’intégrer des serveurs dédiés au jeu. Résultat : un multi qui rame plus ou moins en fonction de l’hôte, même si on retrouve tout de même l’identité visuelle du jeu, avec des maps biens construites et taillées pour le Face à Face. Un mode coop est aussi de la partie, où toute la partie « discrétion » du soft disparait : il s’agit de remplir une série d’objectifs tout en bourrinant à tout va. Peu subtile mais le système fonctionne très bien. Notons que les consoles (PS3 et Xbox 360) bénéficie d’un écran splitté permettant de jouer à deux en mode coop sur la même console, chose assez rare ces temps-ci pour le souligner.

Far Cry 3 est une expérience, nous plongeant dans l’enfer de la mort et de la folie. Le soft arrive à nous surprendre là où on ne l’attendait pas forcément et frappe très fort, avec des scènes d’anthologie déjà gravées dans nos mémoires. Le côté « bac à sable » et son monde ouvert donne un côté résolument moderne au jeu, haletant entre missions à couper le souffle, phase de shoot à n’en plus finir, explosions à la Michael Bay et fond sonore mélangeant  habilement Dubstep et musique traditionnelle. Un véritable « Monster Game », disposant d’une durée de vie assez conséquente si l’on prend la peine d’explorer Rook Island de fonds en comble. Far Cry 3, le jeu 8 en 1. Far cry 3, le FPS de l’année tout simplement.

 19/20