Il faut sauver le soldat Sarkofrance

Publié le 07 décembre 2012 par Mister Gdec

 

L’heure est grave. La boussole gauchosphèrique qui nous indiquait hier si bien comment ne pas perdre le nord en période sarkozyste semble aujourd’hui tanguer de babord en tribord. Elle apparaît à plusieurs comme sujette à des doutes existentiels et à des revirements surprenants qui en déroutent plus d’un,  là où autrefois le cap était plus sûr.  Est-ce parce que Juan aurait perdu la cible de son combat obsessionnel, qui l’a si bien guidé pendant 4 ans ? Ou alors, agirait-il un peu trop au diapason d’un gouvernement qu’il soutient, et se laisserait-il ainsi gagner,  par voie de conséquence,  par  la même irrésolution reprochable ? Et donc victime des mêmes errements ?  Jugez plutôt (c’est ici)  :

« Un responsable de magazine qui s’apprêtait à publier l’une de mes tribunes m’a livré le constat que je n’étais pas assez dégagé, libre, autonome de la Hollandie au pouvoir. Ah merde, me suis-je dit. Il fallait être éternel opposant, éternel critique pour paraître correct. »

Et donc, si le  navire Sarkofrance est en voie de perdition, entre blogueurs, ne nous devons nous pas  assistance et soutien ? Lui qui fût si utile à la campagne de salubrité publique pour dégager le malfaisant ? Le devoir de solidarité n’étant  pour moi pas un vain mot, j’ai décidé (malgré qu’il m’ait déclaré hier sur twitter, cet homme fier,  être assez grand pour mener seul sa barque) de lui prêter ma lanterne. Rouge ? Pas que. Je n’aimerai pas me voir en effet réduit à jouer le rôle  de la pute de Monsieur Mélenchon, pour vous dire les choses comme je les sens, au risque de choquer jusque dans mon propre camp. Le monde n’étant  ni tout rose, ni tout rouge, ni tout bleu, ni tout vert, ni tout noir, ni tout blanc,  il nous appartient de choisir notre couleur dominante, ou plutôt celle avec laquelle on se sent le plus en harmonie, idéologiquement parlant. Sachant que certaines peuvent se combiner. Moi, par exemple, ce n’est pas que le rouge, contrairement à ce que d’aucuns ont conclu trop hâtivement. Parceque ça les arrangeait ? Mais le rouge ET le vert.  Voilà qui devrait nous relier par quelque point, Juan et moi, malgré nos divergences Que cela ne nous empêche pourtant nullement de faire notre devoir de blogueur politique. N’est-il donc pas concevable, et finalement si facile,  malgré son adhésion et son soutien à tel ou tel, de conserver son sens critique, et de saluer une mesure quand elle est bonne, ou de la  dénoncer quand elle est mauvaise ? Et de faire connaître son interrogation de manière aussi sincère qu’il soit possible, quand l’orientation prise dans un dossier quel qu’il soit  nous emble confuse, ou que nous ne la comprenons pas, comme le fait si modestement Marco, ce qui l’honore ? C’est un chemin courageux qu’a choisi également de suivre ce Steph là,  dont je salue effectivement, Juan,  la lucidité. Lui qui ne s’est pas laissé enfermer dans une posture de groupie du pianiste… Celle que je condamnais là, sans forcément m’adresser à tous les Leftblogs indistinctement , ce qui serait idiot. Que chacun suive son chemin, mais ne perde pas son âme et ses convictions au passage, n’est-ce pas tout ce qui importe, finalement ? Et contribue un tant soi peu, même modestement, à changer le monde comme il va, c’est-à-dire mal.

 Heureusement, un autre est possible. A nous autres, blogueurs politiques, d’y contribuer à notre humble (ou pas) et personnelle façon. En gardant peut-être à l’esprit qu’il n’y a pas que la politique dans la vie ? L’humain d’abord ne doit effectivement pas être seulement une formule…