Le Vingtième Théâtre nous convie au "Mariage de Figaro". Sympathique cérémonie...

Publié le 07 décembre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Henri Lazarini met en scène une dizaine de comédiens, dont une partie est issue de son atelier théâtre de "La Mare au Diable", dans la réjouissante comédie de Beaumarchais. Pas déplaisant, le résultat pourrait être plus abouti, plus pétillant et plus fin. Rien de rédhibitoire, cependant.

Dans une Espagne d'opérette pour le moins bariolée à laquelle on finit tant bien que mal par s'habituer, la "folle journée" de l'espiègle valet  nous est donc narrée. Faut-il en rappeler les enjeux ? Figaro, serviteur du Comte Almaviva,  aime Suzanne, soubrette de la Comtesse, qu'il épousera dans quelques heures. Mais Almaviva, qui délaisse sa femme, a des vues sur la belle Suzanne et insiste lourdement auprès d'elle pour obtenir ses faveurs. Tous s'uniront afin de faire échouer ce projet et triompher l'amour des deux domestiques.

Dynamisme et légèreté de l'action, cocasserie des situations, raffinement des dialogues,  personnages joliments croqués (nobles comme servants), nous ne nous étendrons pas plus longuement sur les qualités de ce petit bijou de notre patrimoine théâtral ni sur celles de l'immense dramaturge que fut son géniteur... Leur réputation n'est plus à faire.

Du rythme, le travail d'Henri Lazarini n'en manque nullement. Rien à redire sur sa mise en place, classique, simple et fluide, même si nous déplorerons, ici et là, quelques maladresses. Notamment dans la scène du "fauteuil" autour duquel se cachent et se croisent, sans jamais s'apercevoir (vraiment ? Voudraient-ils une canne blanche ?), Le comte et Chérubin. Il y en a d'autres mais passons. Si nous sommes là bien entendu dans une convention, il eut fallu aider  le spectateur pour qu'il admette certaines situations parfois improbables. 

L'interprétation, honnête dans l'ensemble, nous a semblé de temps à autre manquer de subtilité ou de virtuosité. A commencer par le rôle titre. Indéniablement juste, appliqué mais un peu raide, les pieds trop solidement ancrés dans le sol, Stéphane Rugraff peine à transmettre à son Figaro toute l'habileté et la malice faisant le charme du personnage. On a connu Frédérique Lazarini, Suzanne, plus en nuances et moins maniérée dans son jeu.  Dommage, car la demoiselle est talentueuse (on garde un beau souvenir de sa prestation dans "Les Serments Indiscrets" de Marivaux il y a peu aux Athévains). Isabelle Mentré est une comtesse touchante qui pourrait s'affirmer davantage, Nicolas Klajn un Almaviva parfois maladroitement excessif (nous ne sommes pas chez Feydeau)... Le reste de la distribution (tournante en partie) est à l'image de cet aimable quatuor ; tatonnant encore afin de trouver le ton adequat. 

Mais enfin on entend plutôt bien la langue et l'esprit de Beaumarchais dans ce spectacle monté avec soin, malgré quelques défauts, et accessible au plus grand nombre. 

Alors pourquoi pas.

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Photo : Lot