Freeway « Diamond in the Ruff » @@@½

Publié le 27 novembre 2012 par Sagittariushh @SagittariusHH

Freeway « Diamond in the Ruff » @@@½

Notre barbu préféré de Philly revient avec un quatrième album serti de joyaux bruts, Diamond in the Ruff, édité par la compagnie indépendante Babygrande. Presque dix ans après la bombe Philadelphia Freeway, force est de constater que Freeway n’a rien perdu de son énergie et de sa fougue. C’était l’occasion pour lui aussi de faire quelques retrouvailles après son album commun avec Jake One chez Rhymesayers, le très plébiscité Stimulus Package.

Quand je disais qu’il était question de retrouvailles, je parle d’abord de certains invités, comme la chanteuse Marsha Ambrosius qui entre dès la première piste « Right Back« , comme avec « This Can’t Be Real » sur Free At Last (le second opus de Freeway sorti chez Roc A Fella Records fin 2007 pour rafraîchir un peu la mémoire). Plus vieux souvenir encore, Neef (ex-Young Neef des Young Gunz qui avait disparu de la circulation vers 2005-2006 pour des histoires à la con, prison tout ça…) réapparaît comme par miracle sur « Numbers« , plutôt en forme, et il faut bien, c’est le seul feat local de Diamond in the Ruff. Ce n’est pas un reproche non plus, le State Property n’est plus aussi uni qu’avant : Beanie Sigel est en prison, Young Chris galère dans l’industrie, Peedy Crakk euh aucune idée et bordel où sont Oschino & Sparks?

Personne ne sera étonné de revoir Jake One dans les crédits de production. Néanmoins les retrouvailles aussi avec d’anciens collaborateurs qui ont contribué aux moments forts de sa carrière à la grande époque de Roc A Fella, comme Bink!, Needlz et surtout Just Blaze, ont de quoi redonner le sourire jusqu’aux oreilles. Just ne fournit qu’un seul instru, celui d’ »Early » (le gimmick de Freeway) et bien que les caisses soient monstrueuses, notre excitation est vite tempérée. C’est sûr que ce track n’est pas de l’acabit d’un « What We Do » et encore moins le super-banger « Flipside« . On s’en contentera bien de toute façon. Freeway fait son taf avec sa voix rageuse habituelle et qui fait sa force, et des lyrics directement connectés à la rue à qui il est toujours resté fidèle. Parmi ses meilleures performances sur l’album, citons en particulier « The Thirst« . Ce Diamond in the Ruff est poli par les interventions de chanteurs soul, tels Marsha Ambrosius, Vivian Green ou encore monsieur Musiq Soulchild sur « Dream Big« . La participation également de Wale n’est pas non plus de trop sur le soulful « True« , co-produit par DJ Khalil.

La principale critique sur ce 4e album provient de son manque de solidité, la faute à des titres qui cassent la dynamique (« Wonder Tape » et « Sweet Temptations » un brin trop mainstream) ou dont les instrus ne correspondent pas à l’idée que l’on garde de Philly Freezer (« No Doubt« , « Jungle« ). Le point commun entre ces morceaux entre parenthèse, c’est qu’ils sont produits par un certain Mike Jerz ou alors Incredible Stro… Pas de si bonnes trouvailles… OK bon, le rappeur tente des choses nouvelles, les prods sont de qualité mais il aurait été préférable pour lui – je pense – de poursuivre avec bon vieux Chad West par exemple. Diamond in the Ruff devient d’ailleurs friable après le 12e titre avant que le morceau final « Lil Mama » servi par B!nk remette les choses dans l’ordre.

Certes, un diamant brut contient par définition des impuretés, des imperfections, pas si éclatant, à cause de ces quatre, cinq minerais sans valeur brute que j’ai cité dans le paragraphe précédent. Ceci dit une chose est sûre, Diamond in the Ruff ne passera pas inaperçu, un bon gros bloc de belle pierre qui vient s’imbriquer dans la discographie de Freeway. Il ne reste qu’à retrouver ce déclic qui lui permettra un jour de nous pondre un disque qui égalera la référence Phildelphia Freeway.

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