« LE CODE D’ESTHER », et si tout était écrit

Publié le 11 décembre 2012 par Pimprenelle2

Tout d’abord il me faut vous dire que si je n’avais entendu Bernard Benyamin sur France Info, jamais je n’aurais acheté ce livre. Depuis Da Vinci Code, je ne me laisse plus abuser par ce genre de « littérature », vous voyez le genre mystico-gélatineux, la théorie du complot, les mystères, révélations et autres foutaises. Je n’accepte plus que la honte encombre mes étagères, dévoilant à tous ma naïveté et ma bêtise.

Donc j’ai entendu une interview de Bernard Benyamin, vous savez le créateur et co-animateur de l’émission « Envoyé Spécial », qui racontait ce qui l’avait amené à écrire ce livre, cette quête de vérité, ses scrupules et ses doutes. Et puis, lui le journaliste, le cartésien a abordé une question qui me hante depuis quelque temps, celui du hasard. Car le vrai sujet de ce livre est bien là : dénouer les entrelacs, faire la part de la prédestination et du libre-arbitre. « Et si tout était écrit » …

C’est en moins d’un week-end que j’ai dévoré ce livre. Je ne peux vous en raconter l’intrigue, trop en dévoiler, car ce qui est une enquête journalistique se lit comme un polar, et nous amène en Allemagne en Israël et en Suisse. Il est question du Livre d’Esther, de la Bible, de prophétie biblique, de génocides, et de fin du monde. Il est question des derniers mots d’un haut dignitaire nazi qui montant sur l’échafaud a lancé cet énigmatique « Ce sont les juifs qui vont être contents ! c’est Pourim 1946″. Mais surtout c’est l’autopsie de la solution finale qui s’en va sonder jusqu’aux plus sombres méandres de l’âme humaine. On y croise des hommes qu’il serait trop facile, auxquels il serait faire trop d’honneur que de les traiter de monstres. Ce mot seul a le pouvoir de les éloigner de nous, de nous rassurer, de ne pas essayer de comprendre.

Et pourtant, ce fantasme, cette peur de l’autre cette paranoïa ce goût pour la solution finale. Car toujours on se doit de se demander comment, pourquoi, analyser, et comprendre pour que cela ne puisse recommencer.

Et puis, en filigrane, il est question de transmission, de femme de mère, de la gardienne du temple des traditions. De la mère de Bernard Benyamin, dont la douleur et le deuil l’a conduit à entreprendre cette aventure. Cette mère qui toujours le porte, cette mère qui par-delà la mort l’accompagne encore. Je me suis souvenue combien le mot maman prononcé par mes enfants, est doux à mes oreilles et réchauffe mon cœur. Le plus précieux des mots, celui que j’emporterai dans mon dernier souffle, dans mon ultime voyage

« LE CODE D’ESTHER » de Bernard Benyamin et Yohan Perez (FIRST éditions)